tome 2 le général Vendémiaire

série: Napoléon
dessinateur / scénariste: Osi André
éditeur: P&T EO 2011
genre: Empire
classement: biblio202
date: 2011
format: cartonné
état: TBE
valeur: 6 €
critère: *
remarques: on est le 15 nivôse de l'An II, 4 janvier 1794
d'après le calendrier républicain créé par
Fabre d'Eglantine et utilisé en France de 1793 à 1806

après Toulon, Buonaparte est promu général, puis
mis aux arrêts par le Comité de Salut Public
en janvier 1794, 6.4.1794 début du régime de la Terreur
avec les 2 frères Robespierre, St-Just et Couthon

30.3.1794 condamnation à mort de Danton et Desmoulins,
grâce à Augustin, dit Robespierre le Jeune, frère
de Maximilien, Buonaparte est libéré
>> p. 7 les raisons de la campagne d'Italie
(qui débute en avril 1794): le roi de Sardaigne
(qui règne aussi sur Nice, le Piémont et la Savoie)
s'était allié avec l'Autriche et l'Angleterre,
alors ennemis de la République,
bataille de Muriatto le 24.4.1794

Buonaparte est en permission à Nice,
entretemps l'armée des Alpes entre dans le Piémont
tandis que celle d'Italie remonte vers le nord
pour rejoindre l'armée des Alpes

soutenue par Robespierre, l'armée d'Italie dirigée
par Buonaparte bénéficie de nombreux avantages,
mais le 28.7.1794 Robespierre et ses amis sont renversés
et exécutés, c'est la fin du régime de la Terreur,
Buonaparte est à nouveau arrêté, mais libéré peu après

le 5.10.1794 la campagne d'Italie continue avec
la victoire de Dego, puis elle s'enlise, nouvelle
mission pour Bonaparte: reprendre la Corse occupée
par les anglais, mais l'expédition maritime est un échec,
Buonaparte se retrouve isolé, il doit patienter
pour une nouvelle affectation et il n'a que peu
d'amis à la Convention
>> p. 25 les livres, ses seuls amis
>> p. 26-28 l'histoire du sergent Junot
qui se distingue au siège de Toulon et qui
deviendra l'aide de camp de Buonaparte

changement au ministère de la guerre, Buonaparte
revient en faveur et fait la connaissance de
la vicomtesse de Beauharnais via la citoyenne Tallien

lors d'une émeute royaliste à Paris, Barras
(membre du Directoire) fait appel à l'artilleur
Buonaparte qui grâce aux canons enlevés par Murat
écrase les émeutiers avec de la mitraille,
il sera alors surnommé le "général Vendémiaire",
(insurrection du 12 Vendémiaire An III = 9 octobre 1795)
>> p. 38/39 les émeutes autour de l'église Saint-Roch

Barras est nommé chef de Paris et de l'armée d'intérieur
tandis que Buonaparte devient général de division
et chef de toute l'armée en Italie,
il se marie avec Joséphine le 9.3.1796,
son heure de gloire est arrivée
>> p. 45 mariage de Joséphine et de Napoleone,
mené tambour battant

nota bene:
- chute de Robespierre, 9 Thermidor, An II (27.7.1794)
- la constitution de l'an III, fut votée le 22.8.1795,
elle organisa le corps législatif constitué
du conseil des Cinq Cents et du conseil des Anciens
dont les 250 membres devaient se prononcer sur les lois
élaborées par les 500 membres du précédent et des Cinq Cents

>> un deuxième album toujours passionnant du point
de vue scénario, mais le graphisme est toujours
encore un peu moins élaboré,
bonne biographie de Buonaparte (pas encore Bonaparte)


Information
A) Theresa Tallien (1773-1835), Thérésa Cabarrus
ou Thérésia Cabarrus, souvent appelée Madame Tallien,
est née le 31 juillet 1773, au palais de San Pedro
à Carabanchel Alto, près de Madrid, et morte le 15.1.1835
au château de Chimay, dans l'actuelle Belgique

- elle est une salonnière française et une femme
d’influence sous la Révolution française,
aristocrate, elle adhère aux idéaux des lumières mais,
quand les Jacobins instaurent la Terreur,
elle doit fuir Paris en 1793 et se réfugie à Bordeaux
dans sa famille, comme nombre de ses amis Girondins,
elle est arrêtée, toutefois le représentant de
la Convention dans la ville, Jean-Lambert Tallien,
qu’elle a demandé à rencontrer la fait libérer, devenue
sa compagne, elle use par la suite de son influence
auprès de lui et parvient à sauver de la guillotine
de nombreux bordelais, d’où son surnom
de "Notre-Dame de Bon Secours"

- en juillet 1794, soupçonné de mollesse, Tallien
est convoqué à Paris et Thérésa est arrêtée, alors
qu’elle va être guillotinée, elle exhorte son amant
à agir, le traitant de lâche, Tallien se décide alors
à entrer dans une conspiration qui se dessine contre
Robespierre et, le 9 Thermidor (27 juillet 1794),
il prend une part décisive à l’Assemblée dans
l’affrontement qui fait tomber le grand révolutionnaire,
Thérésa devient "Notre-Dame de Thermidor"

- elle devient par la suite la compagne de Barras,
l’homme fort du Directoire, la nouvelle assemblée,
dans son château, elle tient un salon où se pressent
les artistes et les muses du nouveau régime:
Joséphine de Beauharnais, Juliette Récamier, etc.
elle est l’une des Merveilleuses qui célèbrent
la fin de la rigueur révolutionnaire par
leurs extravagances et leur dissipation,
elle rejette les faveurs galantes d’un jeune officier,
Napoléon Buenaparte, lui préférant Ouvrard,
le richissime fournisseur des armées

- surnommée Notre-Dame de Thermidor, elle est la reine
du Directoire et Buonaparte n’est encore qu’un jeune général
qu’elle prend quelque peu sous sa protection,
elle va même jusqu’à lui faire fournir du drap par
l’intendance,. car son uniforme est en très mauvais état
et quand elle le voit dans son uniforme neuf, elle lui lance:
"eh bien, mon ami, vous les avez eues, vos culottes"
la plaisanterie qui fera rire tous ses futurs ennemis
n’est pas du goût du général alors sans affectation,
selon Gabriel-Julien Ouvrard, il fait cependant
une cour appuyée à Thérésa en débitant mille folies,
n'en obtenant, selon Barras, que dédain qui le laisse
sans espoir, Buenaparte se rabat alors sur sa meilleure
amie Joséphine de Beauharnais (1763-1814) qui est
encore très belle, Tallien et Barras seront les témoins
des mariés et bien entendu Thérésa est présente à cette cérémonie

- quand arrive la Restauration, malgré son passé d’égérie
révolutionnaire, elle devient également la compagne
d'un fervent monarchiste, François Joseph de Riquet
de Caraman, prince de Chimay


B) Jean-Lambert Tallien (1767-1820)
- Tallien participe à la journée du 10 août 1792 et siège
à la Commune insurrectionnelle de Paris comme
secrétaire-greffier, à ce poste, il montre une activité
fébrile et apparaît souvent à la barre de l’Assemblée
au nom de la Commune

- en septembre, il défend les tueries perpétrées dans
les prisons de Paris et fait l’éloge des massacreurs
tout en sauvant du massacre Hue, valet de chambre de
Louis XVI, Germaine de Staël et un avocat nommé Bonnières

- le 3 septembre, il envoie une circulaire en province
dans laquelle il recommande de faire de même,
à la fin du mois, il démissionne de son poste
et se présente à Paris pour les élections à la Convention,
mais Marat s’oppose à lui en affirmant:
"Tallien, un intrigant cupide qui cherche des places"
résigné mais pas vaincu, il finit par se faire élire
par le département de Seine-et-Oise, le neuvième sur onze,
par 422 voix sur 681 votants; détesté par Robespierre,
il navigue dans l'entourage de Danton

- à la Convention, Tallien siège sur les bancs
de la Montagne, s’opposant à la Gironde, après
les attaques qu’elle a menées contre la Commune de Paris,
en octobre 1792, il est élu membre du Comité
de sûreté générale, il défend la Commune, réclame
la mise en jugement de Louis XVI et l'interdiction
pour celui-ci de voir sa famille, s'il le faut
par la force, ce pourquoi il est censuré, au procès
du roi, il vote pour la mort sans appel et sans sursis

- en février 1793, il obtient un décret d'accusation
contre ceux qui avaient protégé le roi, le 10 août,
puis défend Marat contre les attaques dont il est victime

- envoyé, en mars, en mission en province, il se contente
de relâcher un nombre important de prisonniers,
un mois plus tard, on le retrouve en Vendée où il préconise
l'envoi, en renfort contre les rebelles, de la garnison
de Mayence, inutilisable contre l'ennemi extérieur

- après son retour à Paris, il participe à la chute
des Girondins, lors des journées du 31 mai et du 2 juin 1793,
durant l'été, il se fait remarquer en dénonçant une
conspiration visant à sauver Custine et en défendant Rossignol

- le 23 septembre 1793, il est envoyé en mission à Bordeaux
avec Ysabeau, pour réprimer les mouvements fédéralistes,
il crée une commission militaire qui ordonne l'arrestation
de près de cinq mille personnes et prononce environ
trois cents condamnations à mort, parmi les victimes,
on compte l'ancien maire François-Armand de Saige
et le député girondin en fuite Jean Birotteau,
Tallien taxe également les fortunes des riches
et distribue des terres aux sans-culottes,
enfin il débaptise le département de la Gironde
pour lui donner le nom de Bec-d'Ambes,
il favorise la déchristianisation et organise
une Fête de la Raison le 20 frimaire an II (1794)

- Tallien rencontre à Bordeaux Thérésa Cabarrus,
ex-épouse d’un ci-devant (aristocrate) emprisonnée
comme suspecte, qui le séduit; Tallien la fait libérer
et l’installe chez lui, où ils vivent dans un luxe
insolent et "protègent" des suspects

- au fil du temps, sa situation se fragilise
après qu'il soit entré en conflit avec le général Brune
et le ministre de la guerre Bouchotte, dès Brumaire,
il est dénoncé par les autorités révolutionnaires locales
au Comité de sûreté générale pour modérantisme,
il demande son rappel à Paris, mais est maintenu en place
par le Comité de salut public

- Tallien aggrave son cas en n'appliquant pas la loi
du 14 frimaire an II, puis il destitue le comité
révolutionnaire de Bordeaux qu'il considère
comme ultra-révolutionnaire, toutefois, Jullien de Paris,
l’agent du Comité de salut public, en mission dans
les départements de l’Ouest, le dénonce à Paris,
son arrêté concernant le comité bordelais est cassé
et le Comité de salut public lui demande des comptes

- Tallien à la séance du 9 thermidor:
"je demandais tout à l’heure qu’on déchirât le voile,
il l’est entièrement; les conspirateurs sont démasqués,
ils seront bientôt anéantis, et la liberté triomphera
(vifs applaudissements), tout annonce que l’ennemi
de la représentation nationale va tomber sous ses coups,
nous donnons à notre république naissante
une preuve de notre loyauté républicaine,
je me suis imposé jusqu’ici le silence, parce que
je savais que le tyran de la France avait formé
une liste de proscription, j’ai vu hier la séance
des Jacobins; j’ai frémi pour la patrie;
j’ai vu se former l’armée du nouveau Cromwell
et je me suis armé d’un poignard pour lui percer le sein
si la Convention nationale n’avait pas le courage
de le décréter d’accusation (Tallien agite son poignard,
vifs applaudissements) cité dans le Moniteur

- se sentant menacé, Tallien retourne vers la capitale
pour se justifier, il réussit à convaincre les députés
de son ardeur révolutionnaire et est même élu
président de la Convention, le 1er germinal an II,
avec le soutien des Indulgents
n.b. les indulgents est le nom donné par Georges Danton
et ses amis aux anciens membres du club des Cordeliers,
parmi lesquels Camille Desmoulins, qui dès la fin de 1793
posèrent la question de l'utilité de la Terreur

- au matin du 11 germinal, ses amis dantonistes sont arrêtés,
lors de la séance du matin, il laisse Legendre occuper
la tribune pour défendre les inculpés, mais ne peut empêcher
le triomphe final de Robespierre,
à la présidence, Tallien prône la modération,
et lorsqu'une délégation des jacobins de Sète demande que
" la mort soit mise à l'ordre du jour", il répond au nom
de ses collègues: "malgré ceux qui voudraient anéantir
toutes les vertus politiques et privées,
jamais nous ne deviendrons des anthropophages"

- Thérésa le rejoint bientôt à Paris, mais elle est arrêtée
sur ordre du Comité de salut public, ce qui
fragilise considérablement la position de Tallien,
du reste, ses amis dantonistes ont été exécutés
ou sont contraints au silence et il n'a plus de soutiens
à la Commune de Paris depuis la destitution du maire Pache

- pourtant, le 23 prairial an II, il tente, avec
Bourdon de l'Oise de faire ajourner la loi de Prairial
instaurant la Grande Terreur, le lendemain, il revient
à la charge mais est violemment tancé par Robespierre:
"Tallien est un de ceux qui parlent sans cesse avec effroi
et publiquement de guillotine, comme d'une chose qui les regarde,
pour avilir et pour troubler la Convention nationale"
Billaud-Varenne le dénonce également en le qualifiant
de conspirateur, dès lors, sa tête est gravement menacée

- sur le point de passer en jugement, Thérésa Cabarrus
lui envoie ce mot: "je meurs d’appartenir à un lâche",
cette insulte détermine Tallien à entrer dans la conjuration
contre Robespierre dont il est la cheville ouvrière avec Fouché,
il s’illustre le 9 Thermidor à la Convention où,
après avoir brandi un poignard en un geste théâtral,
il interrompt le discours de Saint-Just et empêche Robespierre
de prendre la parole, il donne ainsi le signal de l'attaque
contre les robespierristes, secondé par
son ancien ennemi Billaud-Varenne

- dès le lendemain de la mort de Robespierre,
Tallien s'affirme comme un des arbitres de la nouvelle
donne politique en obtenant que le Comité de salut public
soit désormais renouvelé par quart tous les mois,
deux jours plus tard il est élu à ce même comité,
où il côtoie certains de ses adversaires
comme Billaud-Varenne, Collot d'Herbois ou Barère

- Tallien devient l’une des principales figures
de la réaction thermidorienne, avec l’aide de Thérésa,
qu’il fait libérer le 26 thermidor (13 août 1794)
et épouse le 6 nivôse an III (1795), ils auront une fille,
Rose-Thermidor Tallien, qui se fera appeler Joséphine

- le 11 fructidor, peut-être à son instigation,
son collègue Lecointre dénonce comme terroristes
certains des anciens membres des comités de gouvernement,
mais cette attaque échoue et Tallien se heurte ici
à son ancien camarade dantoniste Thuriot
ainsi qu'aux députés montagnards

- trois jours après, il démissionne du Comité de salut public,
mais y laisse entrer certains de ses amis thermidoriens
alors que les montagnards Collot et Billaud en sortent
avec lui, le 17 fructidor, après une séance houleuse,
il est exclu du club des Jacobins, en compagnie
de Lecointre et de Fréron, ce qui marque sa rupture
définitive avec la Montagne, le 23 fructidor,
il est victime d'un attentat au pistolet
dont on ne retrouvera jamais l'auteur,
si certains ont soupçonné une manipulation de sa part,
cet assassinat manqué renforce sa popularité

- dénoncé comme ancien terroriste, Tallien réussit à
s’en sortir en demandant les têtes de Billaud-Varenne
et de Collot d’Herbois, relançant l'Ami des citoyens,
il attaque les Jacobins, fait fermer le club
des Jacobins le 24 décembre 1794 et supprimer
le Tribunal révolutionnaire le 31 mai 1795,
avec Fréron, il organise des bandes de Muscadins,
qui se heurtent aux Jacobins, notamment
le 19 septembre 1794, au Palais-Égalité

- entre avril et août 1795, il est de retour au Comité
de salut public où il est chargé du commerce et de
l'approvisionnement, c'est alors qu'il prend
ses distances avec la droite pour se rallier
définitivement au camp républicain

- en juillet 1795, il se distingue, lors de l’écrasement
des forces royalistes débarquées à Quiberon
par l’armée républicaine, commandée par Hoche,
en ordonnant l’exécution de 757 émigrés faits prisonniers

- lors des derniers jours de la Convention, Tallien
s'inquiète de la victoire des royalistes aux élections
et réclame l'annulation de celles-ci ainsi que l'élection
du Directoire par la Convention elle-même,
très vivement combattue par les modérés, comme Thibaudeau,
sa proposition est rejetée, nommé, le 30 vendémiaire an IV,
membre d'une commission de cinq membres chargés de proposer
des mesures de salut public, il présente, le 3 brumaire,
un long rapport dans lequel il dénonce les nouveaux
députés royalistes de Paris mais, de nouveau, ne parvient
pas à faire admettre l'idée d'un coup d’État républicain

- avec l’instauration du Directoire, l’influence politique
de Tallien décline, bien qu’il siège au Conseil des Cinq-Cents,
discrédité aux yeux des Montagnards, qui le considèrent
comme un renégat, comme de la droite, qui lui reproche
son passé terroriste, il est également abandonné par
Thérésa Tallien qui devient la maîtresse du financier Ouvrard,
en l’an IV, il tente de sauver quelques amis
compromis dans la conjuration des égaux
ou l'affaire du camp de Grenelle, sans grand succès

- cependant, Tallien est présenté par Paul Barras
au général Bonaparte qui l’emmène avec lui dans son expédition
vers l’Égypte en juin 1798, après la prise du Caire,
il édite le journal officiel, la Décade égyptienne

- renvoyé en France par le général Menou, successeur de Kléber
à la tête de l’armée d’Égypte en 1800, son bateau est capturé
par un croiseur britannique pendant la traversée,
conduit à Londres, il est reçu avec faveur parmi les Whigs
et rencontre Charles James Fox

- de retour en France en 1802, son épouse obtient le divorce,
sans emploi, il obtient finalement, grâce aux interventions
de Fouché et de Talleyrand, d’être nommé consul à Alicante,
le 2.11.1804, mais il n’y reste que quatre mois, atteint
de la fièvre jaune, Tallien perd l’usage d’un œil

- rentré à Paris, Tallien réussit à obtenir une pension
d'ancien consul qu’il conservera après le retour des Bourbons,
en 1815, durant les Cent-Jours, Tallien signe
l'Acte additionnel et se rallie donc à l'empereur,
l'année suivante, bien que régicide, il est exempté d’exil
à cause de sa mauvaise santé et grâce à la protection
du ministre de la Police Élie Decazes,
mais son traitement est supprimé,
à la même époque, sa fille épouse le vicomte
de Narbonne-Pelet, un aristocrate sans fortune;
Tallien passe ses dernières années dans une gêne
financière constante, il vend notamment ses archives
de la période révolutionnaire à l'historien
Charles de Lacretelle
- peu avant sa mort, le baron Pasquier lui obtient
de Louis XVIII une modeste pension de deux mille francs;
il meurt, dans le mépris général, de la lèpre contractée
à Alicante, âgé seulement de 53 ans


C)
- Paul Barras (1755-1829)
est un noble français, homme politique révolutionnaire,
général de la Révolution et de l’Empire,

- député à la Convention nationale pendant la Révolution,
il vote la mort de Louis XVI, il apparaît comme l’un
des hommes-clés de la transition vers le Directoire dont
il devient l'un des principaux directeurs à partir
du 31 octobre 1795 et jusqu'au coup d'État du 18 brumaire
an VIII (1799 par Bonaparte)

le 9 Thermidor an II, durant la séance houleuse qui
précipite la chute de Robespierre à la Convention nationale,
Barras, peut-être surpris par l'événement, n'adopte pas
immédiatement une ligne de conduite; Robespierre
et ses partisans sont arrêtés, puis libérés par
les troupes de la Commune de Paris,
lors d'une séance vespérale (en soirée) tenue à la Convention,
des collègues députés pressent Barras de commander
les soldats de la Garde nationale demeurés fidèles à l’assemblée,
son nom est vraisemblablement lancé en considération
de son expérience militaire et non d’un quelconque
positionnement politique à l'encontre des robespierristes,
le député du Var commence par refuser, puis accepte sa nomination
de général en chef devant l’insistance de la Convention,
contrairement aux allégations ultérieures de Germaine de Staël,
Barras ne semble pas agir, ce soir-là, par souci "idéaliste"
de mettre fin à la Terreur

- commandant de la force armée de Paris, il s’empare
de la personne de Robespierre, un peu plus tard,
il est nommé membre du Comité de sûreté générale
(décembre 1794), puis président de la Convention
thermidorienne (février 1795),
il est chargé de défendre la Convention contre les insurgés,
son rôle dans la journée du 13 Vendémiaire an IV (5.10.1795)
est capital; secondé par le général Bonaparte,
il disperse l’insurrection par la mitraille,
il est élu au Directoire, quelques jours après sa création,
le 31.10.1795, il y joue un rôle-clé sans discontinuer
pendant 4 ans, incarnant une gauche thermidorienne,
mais ferme face aux menées royalistes, il forme
avec Reubell et La Réveillère une sorte de triumvirat

- pour assurer leur puissance, ces trois directeurs
organisent le coup d'État du 18 fructidor an V
(4 septembre 1797) et proscrivent deux de leurs collègues,
Barthélemy et Lazare Carnot, le président du Conseil
des Anciens: André-Daniel Laffon de Ladebat ainsi
qu’un grand nombre de membres des deux Conseils,
accusés de tendances royalistes, comme les députés
Jean-Charles Pichegru, Willot ou encore Viénot-Vaublanc,

- Barras participe aussi au coup d'État du 22 floréal an VI
(11 mai 1798) invalidant l’élection de 106 députés jacobins,
peut-être a-t-il entamé en 1799 une négociation
avec les Bourbons en vue d’une restauration de Louis XVIII,
mais il est devancé par le coup d'État du 18 Brumaire
(9 novembre 1799) mené par Bonaparte

- opportuniste, Barras charge à deux reprises en 1796 et 1797,
son ami, le prospère entrepreneur Christophe Potter,
d’une négociation secrète auprès de l'Angleterre
visant à rétablir la monarchie française
en échange d’une forte somme (15 millions de francs),
à cet effet, Potter rencontre le ministre anglais,
James Harris (1er comte de Malmesbury), qui ne prend
pas sa proposition au sérieux,
ce lord et le comte Vincent-Marie de Vaublanc,
parent par alliance de Potter, ont attesté tous deux
de ce fait, dans leurs mémoires

- à son retour d’Égypte, Bonaparte s'allie avec Sieyès
pour renverser le Directoire, au matin du 18 brumaire,
Barras démissionne du Directoire apportant ainsi
"un concours inestimable à la réussite du coup d’État",
d’abord relégué dans son domaine de Grosbois,
il est contraint à l’exil à Bruxelles

- il revient ensuite en Provence, avant un nouvel exil
à Rome en 1810

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