tome 1 la main de Fatima

série: Cinquième Evangile
dessinateur / scénariste: Montaigne+Istin
éditeur: Soleil EO 2008
genre: Mysticisme
classement: biblio703
date: 2008
format: cartonné
état: TBE
valeur: 6 €
critère: **
remarques: album polar historique au temps des croisades
avec le roi Baudoin de Jerusalem et Saladin,
Baudoin et Guillaume de Tyr, son conseiller à la recherche
de mystérieux assassins qui s'en prennent à de jeunes musulmanes
qui portent sur la main le tatouage de Fatima

le récit:
page d'ouverture: la petite musulmane torturée
1174 St-Jean d'Acre, un religieux, Guillaume de Tyr, archidiacre de Tyr,
mène une enquête sur le meurtre du chevalier, Milon de Plancy,
ancient régent de Baudoin IV, roi de Jérusalem (voir annexe),
frère Matthieu (un pédophile), témoin du meurtre, en fait le récit à Guillaume
>> p. 14 pour guérir le pédophile,
Guillaume lui propose l'ablation des parties génitales!

la suite de l'enquête mène Guillaume à Jérusalem où Raymond de Tripoli
a maintenant la régence de Baudoin IV,
âgé de 14 ans et déjà atteint de la lèpre
n.b. Jérusalem = Yerushalayim = le lieu d'absolution des péchés

Guillaume veut maintenant interroger Robert d'Edaret,
un proche de Milon de Plancy
mais celui-ci est assassiné avant que Guillaume puisse le rencontrer
les exécuteurs: trois chevaliers en habit blanc
>> p. 24 l'étonnante missive trouvée sur d'Edaret
qui révèle à Guillaume que Milon avait fait une découverte importante

à Aquaba, Saladin apprend la mort de Milon de Plancy par un espion
à qui Milon avait révélé qu'un secret était contenu dans un coffre situé à Petra,
ce secret bouleverserait la foi des chrétiens
et permettrait à Saladin de s'emparer de Jérusalem
à Jérusalem, discussions à la table du roi où on apprend
que plusieurs jeunes orphelines musulmanes auraient été enlevées,
elles porteraient toutes le tatouage de Fatima sur l'avant-bras,
l'une d'elle s'appelerait Akila
d'un autre côté, les Templiers font alliance avec le vieux de la montagne,
le maître d'Alah-Amût, dans la forteresse de Masyaf
pour éliminer Saladin alors qu'un maître-démon ordonne à son cerbère
de tuer Guillaume et Baudoin IV mais ceux-ci échappent à l'attentat
>> p. 44/45 finale des péripéties à Petra
où chrétiens et musulmans s'entretuent pour le coffret de Milon qui ne contient rien
"ce foutu évangile n'est pas ici, il n'a jamais existé" dixit un templier

>> début d'une nouvelle série mystique dans le genre "triangle secret",
peut'être inspiré un peu du roman "le nom de la rose",
assez bon scénario mais qui nécessite de suivre le développement soigneusement
toutefois surtout un très bon graphisme de Montaigne

n.b.: biographie de Baudoin IV (qui se lit comme un roman!)
Baudouin IV de Jérusalem (1161-16 mars 1185), dit le Lépreux,
est le fils d'Amaury Ier de Jérusalem
issu de sa première union avec Agnès de Courtenay,
et fut roi de Jérusalem de 1174 à 1185,
sa sœur, la reine Sibylle de Jérusalem était la mère de son neveu,
son héritier le roi-infant Baudouin V,
il avait une demi-sœur à l'issue du second mariage de son père
avec Marie Comnène, la reine Isabelle Ière de Jérusalem.

Baudouin vécut jeune avec son père à la cour de Jérusalem,
en ayant très peu de contacts avec sa mère, Agnès de Courtenay,
comtesse de Jaffa et Ascalon puis de Sidon, dont son père divorça plus tard,
son éducation fut principalement prise en charge par l'historien Guillaume de Tyr,
qui deviendra Archévêque de Tyr et Chancelier du Royaume,
c'est ce dernier qui, pendant que le prince jouait avec ses camarades,
fit une terrible découverte, en effet, le jeu princier
consistait à enfoncer ses ongles dans les bras des adversaires,
ce qui devait être douloureux, or le jeune prince ne ressentait aucune douleur,
Guillaume reconnut immédiatement les symptômes d'une grave maladie,
sans pouvoir identifier qu'il s'agissait de la lèpre,
la puberté du prince confirma qu'il était bel et bien atteint
d'une dangereuse forme de lèpre, le roi fit appel à tous les médecins,
aussi bien latins que musulmans,
mais aucun remède ne permit la guérison de Baudouin,
une immersion dans le Jourdain ne fut pas plus efficace

le 11 juillet 1174, le roi Amaury Ier meurt,
après avoir vainement tenté d’empêcher la mainmise des Zengides sur l’Égypte,
ces derniers avaient cependant échoué, car Shirkuh, le général kurde,
chargé de la conquête de la vallée du Nil, meurt en 1171,
laissant le pouvoir à son neveu Saladin qui refuse de se soumettre à Nur ad-Din,
mais la situation est tout aussi catastrophique pour les Francs,
puisque la mollesse des derniers Fatimides cède la place à la fermeté des Ayyoubides

Baudouin est sacré roi de Jérusalem à l'âge de 13 ans le 15 juin de la même année,
deux régents vont alors se succéder pendant sa minorité,
le premier Miles de Plancy, bien que régent de manière officieuse,
et le second Raymond III de Tripoli, cousin de son père
en 1175, Raymond II signe un traité avec Saladin.
compte tenu de son état de santé,
Baudouin n'était certainement pas en état d'assumer un long règne
et encore moins de concevoir un héritier,
ce qui poussa nombre de courtisans à œuvrer vilement
afin de s'attirer les grâces des héritiers au trône, Sibylle et Isabelle
Sibylle fut envoyée auprès de sa grand-tante, Yvette de Jérusalem,
abbesse de Saint-Lazare de Béthanie, afin d'y être éduquée,
pendant qu'Isabelle était à la cour de sa mère Marie Comnène, à Naplouse
la régence de Raymond s'acheva avec le second anniversaire
du couronnement de Baudouin,
le jeune roi devenait majeur à 15 ans comme le fixaient les lois royales,
il ne ratifia pas le traité signé par Raymond avec Saladin en 1175,
mais mit en œuvre une série de raids
dans les environs de Damas et de la vallée de Bekaa,
il désigna son oncle maternel, Josselin III, comte d'Edesse,
comme sénéchal après avoir payé sa rançon,
Joscelin était son parent mâle le plus proche
sans pour autant avoir de revendications sur le trône,
ce qui en faisait aux yeux du roi un ami et confident

en tant que régent, Raymond de Tripoli avait commencé les négociations
concernant le mariage de la princesse Sibylle avec Guillaume de Montferrat,
un cousin du roi de France Louis VII et de Frédéric Ier, Saint-Empereur Romain,
Guillaume arriva en octobre et devint Comte de Jaffa et d'Ascalon
après mariage, il était pressenti pour devenir roi
quand Baudouin ne serait plus en mesure d'assumer ses fonctions,
régnant sur le royaume avec son épouse Sibylle

entretemps, Baudouin préparait une attaque en pleine Égypte,
il envoya Renaud de Châtillon (l'ancien prince d'Antioche
à travers son mariage avec la cousine d'Amaury Ier Constance d'Antioche)
à Constantinople en tant qu'émissaire auprès de Manuel Ier Comnène,
afin d'obtenir l'aide navale de Byzance,
Renaud avait récemment été libéré d'Alep, Manuel ayant payé sa rançon
puisque Renaud était le beau-père de l'Impératrice Marie d'Antioche,
Manuel manœuvra également pour la restauration du Patriarcat Orthodoxe
dans le royaume et pour le mariage de Bohémond III d'Antioche
et de sa petite-nièce Théodora Comnène, sœur de la reine Marie,
Renaud revint en 1177, et fut récompensé par son mariage avec Étiennette de Milly,
ce qui fit de lui le seigneur de Kerak et de l'Outrejourdain,

Baudouin essaya de s'assurer que Renaud et Guillaume de Montferrat
collaboraient dans leur défense de la frontière sud,
cependant, en juin, Guillaume mourut à Ascalon après plusieurs semaines d'agonie,
laissant la veuve Sibylle enceinte du futur Baudouin V

en août, le cousin du Roi Philippe d'Alsace
vint à Jérusalem sous la bannière des Croisés,
il demanda à ce que les sœurs du roi soient mariées à ses vassaux,
Philippe, en tant que parent mâle le plus proche du roi du côté paternel,
réclama la régence à la place de Raymond,
la Haute Cour of Jerusalem refusa Baudouin d'Ibelin l'insultant même publiquement;
offensé, Philippe quitta le royaume et alla à Antioche,
la famille d'Ibelin était patronnée par la Reine Marie Comnène,
et il est fort possible que Baudouin d'Ibelin ait agi de la sorte
dans le but de s'attirer les grâces royales et d'épouser une des sœurs de Baudouin

en novembre Baudouin et Renaud de Châtillon défirent une armée arabe
commandée par Saladin à la bataille de Montgisard,
grâce à l'aide de Chevaliers de l'Ordre du Temple,
la même année, Baudouin autorisa le mariage de Marie et de Balian d'Ibelin
afin d'apaiser les tensions, mais cela comportait cependant de lourds risques,
compte tenu des ambitions des Ibelins, avec le patronage de Marie,
les Ibelins essayèrent d'intégrer Sibylle et Isabelle dans leur famille
afin d'asseoir définitivement leur emprise sur le royaume de Jérusalem

en 1179, le roi subit quelques revers militaires au nord,
le 10 avril, il dirigea un raid sur le bétail à Banias,
mais il fut surpris par une force dirigée par le neveu de Saladin, Farrukh Shah,
son cheval tomba et en le sauvant,
le très respecté Connétable de Jérusalem Onfroy II de Toron fut mortellement blessé,
le 10 juin, pour répondre à des raids de cavalerie arabe dans les environs de Sidon,
Baudouin rassembla une force sous son commandement personnel,
aux côtés de Raymond de Tripoli
et du Grand Maître des Templiers Eudes de Saint-Amand,
dans un premier temps, il défit les pilleurs arabes à la Bataille de Marj Ayoun,
avant que Saladin n'arrive avec le gros de ses forces,
le Roi, incapable de monter à cheval sans aide, se retrouva désarçonné
et du être transporté sur le dos d'un autre chevalier
pendant que ses gardes se frayaient un chemin dans la mêlée,
Raymond s'enfuit à Tyr et le beau-père du roi, Renaud de Grenier
sauva quantité de fugitifs,
mais les Sarrasins avaient capturé nombre de hauts dignitaires,
dont le Grand Maître, Baudouin d'Ibelin et Hugues de Tiberias,
un des beau-fils de Raymond de Tripoli,
en août, le château encore inachevé du Gué de Jacob tomba
aux mains de Saladin à l'issue de la bataille du même nom,
avec le massacre de près de la moitié de sa garnison de Templiers

les populations musulmanes n'appréciaient guère le roi de Jérusalem,
le chroniqueur arabe Ibn Jubair rapporta qu'il était affublé du surnom de Al-Khinzir
(soit "Le Porc", référence à sa maladie qui le faisait paraître comme malsain),
sa mère ne demeurant pas en reste puisque surnommée Al-Khinzira soit "La Truie"

les historiens occidentaux se montrent par contre bien plus généreux,
l'historien britannique Steven Runciman considère le roi comme un modèle de courage
et le décrit comme doté d'un sens politique aiguisé
l'été 1180 vit le mariage de Sibylle avec Guy de Lusignan, orchestré par le roi,
quelques anciens historiens prétendent que le second mariage de Sibylle
fut entièrement du à l'influence de la mère du roi,
cependant, l'historien Hamilton réfute ces propos en avançant
que ce mariage fut, afin de refléter les griefs de Guillaume de Tyr et des Ibelins,
un projet qui consistait à marier Sibylle à Hugues III de Bourgogne,
ce projet ayant avorté, Raymond de Tripoli fut suspecté
de vouloir la marier à Baudouin d'Ibelin dans le but de renforcer ses appuis politiques,
cependant une alliance avec un dignitaire étranger était essentielle au royaume
s'il voulait espérer une quelconque aide étrangère,
avec le roi de France Philippe II encore mineur,
le statut de Guy en tant que vassal du cousin du roi Henri II d'Angleterre
- qui devait au Pape un pèlerinage en guise de pénitence -,
était utile tant son aura était grande,

Baudouin fiança également sa demi-sœur Isabelle à Onfroy IV de Toron,
réglant ainsi ses dettes avec le grand-père d'Onfroy,
qui s'était sacrifié pour lui à Banias,
tout en ôtant Isabelle du champ de pouvoir de sa mère et des Ibelins
Guy s'allia auparavant à Renaud, qui profitait maintenant
de sa position avantageuse à Kerak
pour harceler les caravanes empruntant la route qu'il gardait reliant l'Égypte à Damas,
après que Saladin se soit remis de sa campagne et de la Bataille de Belvoir en 1182,
Baudouin, désormais aveugle et incapable de marcher,
désigna Guy comme régent du Royaume
néanmoins, en 1183, le roi fut offensé par la politique de Guy en tant que régent,
Guy assista aux festivités célébrant le mariage d'Isabelle et d'Onfroy, à Kerak,
cependant, les festivités furent interrompues lorsque Saladin vint assiéger la forteresse,
Baudouin regroupa les forces qu'il lui restait et leva le siège,
mais Guy refusa d'affronter Saladin, qui se retira dans le calme et l'ordre
Baudouin, excédé, allégea Guy de sa fonction de régent,
disgracié, il se retira à Ascalon avec sa femme Sibylle
malgré le fait que Baudouin ne semble pas avoir de différend avec sa sœur Sibylle,
il nomma son neveu âgé de 5 ans Baudouin V héritier et successeur,
avec le soutien d'Agnès et de son mari, de Raymond et d'autres nobles et barons,
Raymond était censé être gardien de l'infant, et éventuellement devenir régent
si le roi venait à expirer avant la majorité de son neveu,
Baudouin continuait cependant à régner,
et l'infant fut couronné "co-roi" le 20 novembre 1183

les premiers mois de l'année 1184 virent le roi
tentant d'annuler le mariage de Guy et de Sibylle,
le couple fit échouer ces tentatives en restant uni
autour de ses possessions d'Ascalon;
toutefois l'expédition qui permit de libérer Kerak
et les conflits dynastiques affaiblirent considérablement Baudouin,
il meurt à Jérusalem au printemps 1185,
quelques mois après la mort de sa mère Agnès à Acre en 1184

malgré le fait qu'il ait souvent souffert des effets de sa maladie
et qu'il ait souvent dû être épaulé par des régents,
Baudouin put se maintenir sur le trône bien plus longtemps que prévu,
comme convenu, Baudouin V succéda à son oncle,
Raymond de Tripoli assurant la régence
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