Tintin, reporter du siècle

série: Tintin, étude
dessinateur / scénariste: Collectif
éditeur: Figaro 2004
genre: Etude
classement: biblio1
date: 2004
format: broché
état: TBE
valeur: 10 €
critère: *
remarques: Le Figaro 2004 hors série, en collaboration avec Moulinsart:
Tintin reporter du siècle

1/ le musée imaginaire
diverses gouaches et couvertures d'albums
(aquarelle, encre de Chine, mise en couleur)
>> p. 20/21 l'arrivée de la fusée lunaire en vue de la lune

2/ le tour du monde en 24 albums
petit résumé de chaque album publié par Hergé
y compris le récit inachevé de l'Alph-Art:
du début en 1929 de Tintin chez les soviets (où en page 8,
Tintin reçoit sa fameuse houppe suite à un coup de vent)
un dessin exécuté à pleine vitesse sans fil conducteur
jusqu'en 1976 avec l'album Tintin et les picaros
qui résonne un peu comme l'album du désenchantement

>> p. 3 1ère couverture 1ère édition 1931 de l'album
Tintin au Congo aux éditions Petit Vingtième
>> p. 7/8 le lotus bleu au dragon rouge (jolie illustration)

>> p. 30 l'étoile mystérieuse, le 27.5.1942, une semaine
après la fin de la publication de l'aventure dans le Le Soir,
les juifs belges furent tenus de porter une étoile
pas du tout mystérieuse

>> p. 34 objectif lune, surmené au bord
de la dépression nerveuse (sic), Hergé finit par quitter
la Belgique et prend du repos en Suisse où il pêche
sur le lac Léman en compagnie du Léopold III en exil,
son absence sera longue de 18 mois, mais une fois de retour
à Bruxelles, il entame la suite des péripéties lunaires
de Tintin avec une énergie renouvelée

>> p. 38 quand on observe les bijoux de la Castafiore,
on s'aperçoit que le récit débute
et se clôt par une marche brisée, pour ne rien arranger,
le marbrier, monsieur Boullu, n'est jamais disponible;
d'un point de vue métaphorique, tout fonctionne comme si
Hergé voulait faire comprendre à ses lecteurs
que cette aventure semble d'emblée avoir trébuché
sur les marches du grand escalier de Moulinsart


3/ Tintin, envoyé spécial
de l'Union soviétique au bassin du Congo,
Tintin sur les traces d'Albert Londres
(information sur cet auteur, voir en fin de texte)
a couvert les évènements du siècle
Tintin vainqueur du crime à Chicago, de chinoiseries
aux républiques bananières d'Amérique du sud,
le lotus bleu est avant tout une satire géopolitique


4/ la politique de Tintin
témoin des idées de son temps,
l'évolution du texte et les modifications
dans les albums couleur, ceci principalement
pour éviter des problèmes de racisme

5/ Tintin, gentleman-traveller
un élégant voyageur qui deviendra par la suite
châtelain avec Haddock après avoir participé
à de nombreuses aventures à l'étranger
et utilisé des moyens de transport divers

6/ Tintin, scoops en stock
- la seule fois où Tintin écrit des articles
en tant que journaliste, c'est chez les soviets
- c'était plutôt un journaliste-reporter genre Baden-Powell
qui parcourt la planète en redressant les torts
et en châtiant les méchants
- mais, tout comme Hergé, Tintin n'aimait guère la presse,
peut'être à cause de Rastapopoulos qui est propriétaire
de chaînes de journeaux et de sociétés cinématographiques

7/ Tintin, reporter-ethnologue
- il se documente particulièrement au moins deux fois
sur les peuples:
a) dans le sceptre d'Ottokar (Syldavie)
b) et dans l'oreille cassée (les arumbayas)
- et en fait peu de racisme sauf peut'être
avec le banquier Blumenstein, un seul peuple
pourra se plaindre de Tintin:
les japonais qui sont méchamment caricaturés
- et la civilisation occidentale n'apporte pas
que des bienfaits tel que
- les peaux-rouges maltraités dans Tintin en Amérique
- les picaros ivrognes traités par Tournesol
- le passager du train (dans les 7 boules de cristal)
qui critique les expéditions scientifiques pour avoir
ouvert les tombeaux de civilisations anciennes

8/ Tintin, critique d'art
- les fresques égyptiennes dans les cigares du pharaon
- la pensée orientale, notamment dans le lotus bleu
- les masques et fétiches dans l'oreille cassée
à noter: l'intérêt que portait Hergé pour l'art abstrait

9/ Tintin, chroniqueur scientifique
- premier journaliste dans l'espace en 1954
(15 ans avant Armstrong), mais auparavant explorateur
d'un astéroïde (étoile mystérieuse) et étude d'une éclipse
(mais pas tout à fait exacte) dans le temple du soleil
- les inventions de Tournesol dont la pilule anti-alcoolisme
et l'appareil à ultra-son qui peut devenir
une arme à destruction massive,
mais dont Tournesol détruira finalement les plans
>> p. 80/81 une jolie double planche

10/ Tintin et le progrès dans la technique
- dont particulièrement pour les moyens de transport
- Tintin a une chance, il ne vieillit pas ce qui ne
l'empêche pas de voir le monde bouger autour de lui
- alors que l'habillement de Tintin ne change pas
(sauf dans Tintin chez les picaros),
il y a dans ses dessins une suite de nouveaux gadgets
tel que: émetteurs-radio, télévision,
automobiles dernier modèle, etc

11/ dictionnaire des personnages
de A comme Abdallah à Z comme Zorrino

12/ la bibliothèque idéale sur Tintin

>> un fascicule intéressant avec quelques jolies illustrations,
mais rien de vraiment très nouveau dans ce cahier
qui met l'accent sur le rôle de reporter de Tintin

annexes
- couverture du fascicule
- Tintin dans les cigares du pharaon (une case inédite)
- couverture de Tintin an Congo (voir plus haut)
- Tintin et l'art dont la statue du chevalier Hadoque
et la fameuse chambre de l'explorateur Marc Chalet
dans les 7 boules de cristal


information
- Albert Londres (1.11.1984 au 16.5.1932)
décédé dans l'océan Indien, est un journaliste
et écrivain français, Albert Londres désirait partir
pour l'Orient mais la rédaction du Matin refuse,
- commencent alors les reportages à l'étranger
pour un autre quotidien, l'un des plus lus en France:
le Petit Journal
- en 1915, il se rend au sud-est de l'Europe et raconte
les combats en Serbie, en Grèce, en Turquie ou encore en Albanie,
errant sur les fronts, il voit, regarde et transmet,
à son retour, il couvre la fin de la guerre en France en 1919,
pour ses reportages sur l'Italie, Albert Londres est licencié
du Petit Journal sur ordre direct de Clemenceau (?)
- faisant son métier, il rapporte que
"les Italiens sont très mécontents des conditions de paix
concoctées par Clemenceau, Lloyd George et Wilson"

- il travaillera désormais pour le journal illustré Excelsior,
quotidien populaire de qualité qui vient le chercher,
en 1920, le journaliste réussit à entrer en Russie soviétique,
décrit le régime bolchevik naissant,
peint les portraits de Lénine et de Léon Trotski
et raconte les souffrances du peuple russe;
- il n'est pas à l'aise, Albert Londres est abasourdi,
écœuré par ce qu'il découvre,
ce n'est pas de la propagande bourgeoise,
cela relève du bourrage de crâne martelé
par des feuilles stipendiées;
- en 1922, il se rend en Asie, il raconte le quotidien du Japon
et la folie de la Chine (la Chine en folie),
il relate aussi les actions de Nehru, de Gandhi
et de Tagore en Inde, dès 1923, sa notoriété ne cesse
de grandir et ses reportages commencent à être publiés
sous forme de livres par les éditions Albin Michel,
- au travers d'Henri Béraud, autre grand reporter,
désormais directeur littéraire du Petit Parisien,
Albert Londres écrit désormais pour ce journal
et entreprend de nouvelles investigations en France

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