tome10 Tibet, bijoux, cartes, Quick11

série: Tintin, albums l'oeuvre d'Hergé
dessinateur / scénariste: Hergé
éditeur: Rombaldi EO 1986
genre: Aventure
classement: biblio525
date: 1986
format: cartonné
état: TBE/N
valeur: 50 €
critère: **
remarques: dixième volume Rombaldi sur l'oeuvre intégrale d'Hergé


1/ Tintin au Tibet

pour beaucoup, Tintin au Tibet constitue le chef-d'oeuvre d'Hergé,
le dessinateur lui-même avoua plusieurs fois sa préférence pour ce volume,
né d'une importante crise personnelle, ce volume est le plus grave de la série,
tout entier sur la recherche de Tchang, l'ami perdu
(et de la perte de son épouse Germaine pour retrouver une meilleure amie!)

lorsque l'on aborde Tintin au Tibet pourtant, il paraît inévitable
de aprler du dramatique conflit intérieur qui secouait à l'époque le dessinateur;
marié, il en aime une autre mais ne pouvait se séparer de son épouse
animé par l'idée un peu scoute de la parole donnée,
il faisait en outre de nombreux rêves teintés de blanc,
à ce sujet, il visita le psychologue suisse Ricklin à Zurich
qui lui conseilla de tuer en lui le démon de la pureté
et de cesser momentanément son travail,
durant cette crise, Hergé tint à terminer son récit malgré tout

pas de Dupondt ici, pas de Lampion ni Castafiore
et un Tournesol confiné dans les seules premières planches
et redevenu un quasi-étranger, pas de mauvais non plus,
puisque même le yéti s'avère finalement n'en être pas un,
le petit nombre de protagonistes, la simplicité de l'action
créent toutes les conditions d'une confrontation essentielle,
celle qui verra un Tintin plus humain que dans ses autres aventures,
partir à la recherche de son ami perdu,
c'est aussi dans cette aventure que Tintin, envers et contre tout,
garde la foi qui va lui faire insister à continuer sa recherche pour Tchang

quant à la documentation, Hergé va s'intéresser aux grands sommets
(avec Maurice Herzog), bien sûr au Tibet et sa culture mais aussi au yéti
avec à nouveau l'aide de Bernard Huvelmans
qui avait créé une discipline nouvelle: la cryptozoologie
ou science des animaux oubliés ou cachés

enfin le récit contribuera aux retrouvailles d'Hergé avec Tchang en 1981

>> p. 25 à 86 61 planches publiées en 1959-1960
>> p. 13 la seule couverture dessinée pour le journal Tintin
>> p. 16/17 les quatre strips non publiés dans l'album


2/ les bijoux de la Castafiore

la plus étrange des aventures de Tintin est sans doute aussi la plus drôle,
centrée sur le rossignol milanais, elle montre ce qui survient
quand une femme fait irruption dans un univers entièrement masculin

après Tintin au Tibet, loin d'en revenir à l'aventure au premier degré
qui avait fait le succès de la série, Hergé éprouve le besoin
de radicaliser encore sa recherche et de s'engager aussi loin que possible
dans la voie d'un renouvellement de la bande dessinée,
de ses thèmes et de ses codes

si le récit semble démarrer normalement, il ne tarde pas à se signaliser
par ses innombrables bizarreries,
le voyage était au centre des précédentes aventures,
ici les personnages ne quittent pas Moulinsart, l'aventure et l'action
étaient les fondements de la série, il n'en reste plus que des traces ironiques:
des fausse pistes, de pseudo-disparitions et un coupable qui n'en est pas un;
les personnages surtout sont affectés par cette métamorphose:
le capitaine est victime d'incessants accidents (et de la Castafiore!),
Tournesol est amoureux et même Tintin est moins vaillant qu'à l'accoutumée

la véritable audace des bijoux, c'est du côté de l'univers féminin
qu'il faut la chercher et dans l'ironique leçon
tirée par Hergé de sa brève psychanalyse
ce vingt et unième album de la série connut par contre
une prodigieuse fortune critique,
en 1972, paraissait dans la très sérieuse revue Critique
un mémorable article du philosophe Michel Serres intitulé:
"les bijoux distraits ou la cantatrice sauve",
en 1984 paraissait un épais volume "les bijoux ravis", ce livre
prenait la peine de suivre page par page cette 21ème aventure

>> p. 103 à 164 publiées 1962/1963 = 61 planches
truffées de gags (l'escalier de marbre)
et d'énigmes (la pie voleuse, gazza ladra)

Haddock dominé par la Castafiore devra changer
son vieux pullover de marin
contre un costume avec cravatte à la page 128
et ne retrouvera son pullover qu'à la page 159


3/ Tintin au cinéma
les films utilisant les personnages des aventures de Tintin
ne font pas, à proprement parler, partie de l'oeuvre d'Hergé
puisqu'il ne prit jamais part à leur élaboration,
même au stade du scénario

adapter Tintin pour l'écran commença dès 1946 sous forme de
films fixes, c'est à dire de diapositives enchaînées,
une autre tentative, moins concluante, fut celle de 1947
par Claude Misonne sur la base du crabe aux pinces d'or,
les héros étant représentés par des poupées,
animées image après image

les films avec comédiens
(n.b. pour les dessins animés voir tome no 11)

en 1961 et en 1964 deux films "Tintin et le mystère
de la toison d'or, resp. Tintin et les oranges bleues"
tentèrent de faire vivre sur le grand écran les personnages
imaginés par Hergé, malgré la bonne volonté des comédiens
Jean-Pierre Talbot et Georges Wilson et une certaine qualité,
surtout pour le premier film,
ils ne firent que renforcer la vénération pour les albums


4/ la collection Voir et Savoir

à partie de 1950, les éditions du Lombard reprirent et complétèrent
le matériel documentaire paru dans le journal Tintin en publiant
de superbes "chromos" en couleurs, indépendants du journal,
ces images pouvaient être obtenues en échange des timbres Tintin

six séries virent le jour: l'automobile des origines à 1900,
l'aviation pendant la guerre 1939-1945, l'aviation des origines à 1914,
la marine des origines à 1700, la marine de 1700 à 1850 et l'aérostation


5/ les cartes de voeux et calendriers

sporadiquement dans les années quarante, mais de façon
systématique dès 1950, Hergé fit imprimer au mois de décembre
une carte de voeux, dessinée spécialemment pour la circonstance,
on dispose donc aujourd'hui d'un ensemble de plus de 30 cartes
dont la plupart sont extrêment remarquables

activité d'allure annexe, les cartes de voeux et autres cartes
font maintenant partie de l'oeuvre hergéenne


6/ Quick et Flupke, 11ème série

>> p. 214 à 287 = 74 planches en partie N&B, en partie couleur

>> un volume qui reste dans la tradition de la collection

annexes
- couverture du tome 10
- la seule couverture de Tintin au Tibet
parue dans le journal Tintin (septembre 1958)
- caricature sur Hergé
- l'annonce des bijoux
- les bijoux de la Castafiore à l'opéra
- la chambre Henri XV, resp. Louis XIII
- chromos aviation
- carte de voeux
couvertures:
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