tome11 vol 714, picaros, cinéma, Quick

série: Tintin, albums l'oeuvre d'Hergé
dessinateur / scénariste: Hergé
éditeur: Rombaldi EO 1986
genre: Aventure
classement: biblio525
date: 1986
format: cartonné
état: TBE/N
valeur: 50 €
critère: **
remarques: onzième volume Rombaldi sur
l'oeuvre intégrale d'Hergé


1/ vol 714 pour Sydney

retour à la grande aventure avec vol 714 pour Sydney:
détournement d'avion, sérum de vérité, trahison,
bagarres, explosions, grotte mystérieuse,
éruption volcanique et même soucoupe volante,
rien ne manque à ce récit qui évoque,
par certains traits, les films de James Bond

vol 714 représente encore une fois une nette tentative
de renouvellement de l'univers tintinesque,
dans vol 714, ce sont surtout les "méchants"
qui font les frais de la parodie,
quelque crapuleux qu'ils s'efforcent de se montrer
(Rastapopoulos se donnant ici un certain mal),
ils se relèvent surtout, dans cet épisode,
comme d'authentiques spécimens de minables,
les méchants ont été démystifiés et en définitive,
ils sont surtout ridicules et pitoyables,
façe à ces pauvres forbans se tiennent
deux nouveaux personnages:
- le pauvre milliardaire Lazlo Carreidas,
constructeur d'avions et fabricant du Sani-Cola
(une boisson très saine à la chlorophylle),
célèbre sous le surnom de "l'homme qui ne rit jamais"
- le savant Mik Ezdanitoff qui communique
télépathiquement avec Tintin et ses amis,
et affirme être en contact régulier avec
des extra-terrestres, mais par contre
on n'y verra ni les Dupondt ni la Castafiore

quoiqu'il s'en défende, Hergé n'a plus,
à l'époque du vol 714, la même foi en son univers
qu'à l'époque des 7 boules de cristal,
la prise de conscience a été trop loin pour
qu'il lui soit possible de raconter vraiment
au premier degré, sans doute rêve-t-il parfois
d'une bande dessinée plus adulte,
correspondant mieux à celui qu'il est devenu

>> p. 23 à 84 61 planches publiées en 1967/1968
dans le journal Tintin


2/ Tintin et les Picaros

la vingt-troisième aventure de Tintin est aussi
la dernière qu'il fut donné à Hergé d'achever,
un héros modernisé, le retour d'Alcazar et
une forte coloration politique sont sans doute
les aspects les plus saillants de l'épisode

près de cinq ans avaient séparé les bijoux
de la Castafiore de vol 714 pour Sydney,
huit années de patience furent nécessaires
avant de pouvoir lire Tintin et les picaros,
une patience rendue plus difficile encore
par les annonces régulières qui, dans le journal
Tintin, ne cessaient de promettre pour très
bientôt la nouvelle aventure du reporter

dès la première page de l'album, on remarque
les transformations subies par le héros de la série,
renonçant aux culottes de golf,
Tintin arbore désormais une paire de jeans,
sur son casque de cyclomoteur
s'étale le signe de la paix et à Moulinsart,
il pratique assidûment le yoga,
en modernisant son héros, Hergé l'a quelque peu banalisé,
lui ôtant une partie de son "aura"

Tintin et les picaros est, depuis l'affaire Tournesol,
le premier album d'Hergé qui aborde de front un sujet
à fortes résonances politiques,
l'essentiel, dans ce récit, ce n'est toutefois plus
une quelconque vérité politique mais simplement
les fastes de la "société du spectacle",
tout se passe sous les yeux de la presse et des
caméras de télévision, tout se déroule, dirait-on,
pour elles

au moment de la sortie de l'album, en 1976, la presse
se montra plutôt assez sévère, le graphisme est jugé
un peu relâché (la ligne est presque trop claire)
>> voir exemple page 121 et le manque d'imagination
se fait sentir
(mais c'est tout à fait normal en considérant
ce que Hergé a fait jusqu'alors),
généralement, il est vrai, que l'on éprouve pas
pour cet album la même fascination que pour ceux
qui le précèdent

toujours subtil, l'humour d'Hergé se renouvelait
sans cesse, fût-ce dans les gags d'allure répétitive,
ici, l'influence goscinnyenne se fait plus d'une fois
sentir, rendant le comique soudain plus mécanique,
tel Alcazar qui tremble devant Peggy sa "colombe",
on sent le comique de répertoire, idem quand
il signe sa lettre "ton zazar" (page 151)
ou alors le gag de James Bond en page 117

>> p. 99 à 160 à nouveau 61 planches,
prépublication en 1976


3/ cinquante ans de travaux fort gais

à l'occasion du cinquantième anniversaire
des aventures de Tintin, Hergé expliqua sa méthode
de création dans une superbe plaquette:
une façon de nous aider à mieux comprendre
la rigueur et l'originalité de sa démarche
>> p. 168 à 181 comment naît une aventure de Tintin
>> p. 169 découpage de la page non éditée en album


4/ Tintin et l'Alph-Art

la 24ème aventure de Tintin est aussi la plus mystérieuse,
de cet album inachevé, on sait surtout qu'il tournait
autour de faux tableaux et d'un mage assez louche,
avec cet Alph-Art à jamais interrompu, l'oeuvre se boucle
sur un mythe aussi considérable que Tintin au pays
des soviets

malgré un début de développement, le projet de l'aéroport
se trouva vite abandonné et c'est en 1978,
selon Alain Baran à l'époque son secrétaire,
qu'Hergé eut une idée beaucoup plus précise de ce que
pourrait être l'intrigue de ce 24ème récit de Tintin,
le thème, cette fois c'était certain, tournerait
autour de l'art moderne, l'une des grandes passions
du dessinateur depuis 1960

lorsqu'Hergé, atteint de leucémie, meurt le 3 mars 1983,
les spéculations vont bon train au sujet de cet album,
certains prétendent qu'il est presque terminé,
d'autres affirment que ses collaborateurs vont l'achever
(dont surtout Bob de Moor qui aurait pu le faire)
on sait aujourd'hui qu'il n'en sera rien et que
cette ultime aventure restera à jamais dans l'état
d'inachèvement où son créateur l'a laissée,
cette décision de la veuve de Georges Remi a déçu
bon nombre d'admirateurs de Tintin,
la fidélité à Hergé, pourtant, l'a justifie amplement
(il y aura toutefois de nombreuses éditions
pirates sur le thèmne de l'Alph-Art


5/ Tintin au cinéma, les dessins animés

c'est dès 1956 que la société bruxelloise "Belvision"
(présidée par Raymond Leblanc, responsable
du journal Tintin et des éditions Lombard)
entreprit ses premiers essais de "semi-animation"

il en résultat en 1969 (le temple du soleil)
et en 1972 (Tintin et le lac aux requins) deux premiers
dessins animés de long métrage sortirent sur les écrans,
hélas, ces deux nouvelles tentatives cinématographiques
ne furent pas plus convaincantes que celles qui
les avaient précédées
(par la suite, plusieurs films furent produits
pour la télévision, avec plus ou moins de succès)


6/ Quick et Flupke, les derniers exploits

>> p. 196 à 286 = 90 planches en partie N&B,
en partie couleur dont la fameuse planche
souvent censurée "Rex vaincra" (page 253)


>> pas le meilleur album de la collection,
mais tout à fait acceptable et curieusement
mieux côté que les précédents

annexes
- couverture du tome 11
- 4 projets de couverture pour le vol 714
- le strip de la première mouture
que Hergé a dû modifié vu le changement de saison
- découpage de la page non éditée en album
- première couverture de Quick et Flupke,
édition du Petit XXème
- une planche que Flupke n'a pas très aimée

couvertures:
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