Charlemagne

série: Histoire (Moyen-Age)
éditeur: Granada
auteur: Bordonove Georges
classement: biblio2
année: 1989
format: cartonné, avec jaquette
état: TBE/N
valeur: 8 €
critère: *
remarques: Charlemagne, empereur et roi,
dans la collection les rois qui ont fait la France


première partie: les premiers pas 768-772
(la jeunesse de Charlemagne)

1/ le lignage de Charlemagne
Pépin le Bref, père de Charlemagne et
Charles Martel, son grand-père;
conflit entre austrasiens et neustriens

Charles Martel réussit le coup de force
de stopper l'avance des arabes à Poitiers (732)
et après coup, il réunira le regum francorum

2/ le règne glorieux de Pépin le Bref
à sa mort, ses fils se partagent le royaume
à Carloman, l'aîné revient l'Austrasie, l'Alémanie et la Thuringe
à Pépin Neustrie, Burgondie et Provence,
toutefois ceux-ci ne sont que maires du palais (= vice-rois),
ils firent reconnaître comme roi-substitut: Childeric III,
dernier roi de la dynastie des mérovingiens

par la suite, Carloman entre dans les ordres
et Pépin en 751 dépose Childéric III
et se fait sacrer roi à Soissons par l'archevêque Boniface de Mayence
en prenant le titre de Pépin le Bref,
mais non seulement couronné roi, son sacre avec l'onction consécrera
aux futurs rois des francs le caractère quasi-divin de leur fonction

Pépin substituera sa race à celle des mérovingiens,
de par son alliance avec le pape Etienne III,
Pépin le Bref devient le protecteur de l'Eglise
et il en profite pour fonder une nouvelle dynastie,
celle des carolingiens

première campagne contre les lombards pour protéger le pape,
il agrandira son royaume en annexant l'Aquitaine,
en s'emparant de la Septimanie contre les arabes
et en élargissant le royaume contre les saxons (Saxe et Thuringe)
>> p. 36 il semble probable que Pépin fut de petite taille
d'où son sobriquet de Pépin le Bref
à noter aussi p. 36 les histoires de Notker, moine de Saint-Gall (voir p. 311)

3/ Charles et Carloman
Charles, le futur Charlemagne prit son père comme modèl,
à la mort de Pépin le Bref en 768, le royaume, selon la tradition,
est divisé de façon curieuse entre ses deux fils:
ceux de Charlemagne forment un arc occidental de la Garonne au Rhin,
ceux de Carloman sont regroupés autour de l’Alémanie;
l’Austrasie, la Neustrie et l’Aquitaine sont partagées entre eux

4/ la tutelle de Bertrade
la reine Bertrade, leur mère, appelée aussi Berthe aux grands pieds
tenta d'influencer ses fils et prit position pour Carloman,
quelque peu jaloux de Charles

à la mort prématurée de Carloman, Charles hérite de la totalité du royaume
et se détache complètement de l'influence de Bertrade

n.b. l'histoire de Désirée, princesse lombarde,
fille de Didier de Lombardie mariée à Charles, puis répudiée
et à la mort de Carloman, sa femme Gerberge,
fille de Didier de Lombardie et ses deux fils se réfugient alors en Lombardie,
devenue quelque peu hostile à Charles et dont le roi Didier essayera
de rétablir sur le trône les fils de Carloman (sans succès)


deuxième partie: la marche vers l'Empire (773-799)

1/ la couronne de fer
longanime = d'une patience tolérante

en 773, appelé à nouveau par le pape Adrien Ier,
Charles envahit la Lombardie malgré les cluses = passages bien défendus,
le roi Didier est battu et exilé en Picardie,
Charles devient roi de Lombardie;
en 774, les possessions du pape deviennent un véritable état

la campagne de LOmbardie à peine terminée,
celle de Saxe commence, elle durera 33 ans

2/ l'Irminsul
la guerre en Saxe deviendra une genre de croisade,
>> p. 61 le territoire saxon bordait la Thuringe, la Hesse et la Rhénanie,
il s'étendait de la mer du Nord au massif de Harz
quatre peuples principaux composaient la population:
- les Nordalbingiens dans la région de l'Elbe avec les slaves comme voisins
- les Westphaliens à l'ouest, voisins des Frisons et des Rhénans
- les Angrariens au centre, voisins des Hessois
- les Ostphaliens au sud-est voisins des Thuringiens
ces peuples avaient la même organisation sociale, la même langue et le même culte,
ils étaient complètement autonomes
>> p. 62 le sanctuaire paîen appelé l'Irminsul, dieu de la guerre

durant sa campagne, Charles détruisit le château d'Eresbourg où s'élevait l'Irminsul;
la guerre contre les saxons fut plus religieuse que politique,
le pape envoya de nombreux missionnaires, pas toujours bien acceptés
en 772, la Saxe fut soumise sauf un certain chef nommé Widukind
qui continua une sorte de guérilla,
mais entretemps, Charles était devenu le premier chef de guerre de son temps

3/ le col de Roncevaux (778)
échec de Charlemagne en Espagne pour défendre
l'unique petit royaume chrétien des Asturies,
Charlemagne quitte l'Espagne à la suite de nouvelles rebellions en Saxe
et ce ne sera que 30 ans plus tard que Charlemagne retournera en Espagne pour y établir
cette fois une ligne fortifiée le long des Pyrénées qui sera appelée les Marches d'Espagne

4/ Widukind
Charlemagne réprime à nouveau les dissidents saxons
et parvient à vaincre Widukind en le comblant de présents,
Widukind se laissera même baptiser comme chrétien,
dès lors Widukind ne fit plus parler de lui

5/ Pépin d'Italie
Pépin, le fils de Charles est couronné roi de Lombardie avec son conseiller Adalhard,
mais en fait Charles reste le gérant de la Lombardie,
conquête du duché de Benevent dirigé par Arichis
et l'Italie y compris les états du pape était maintenant soumise à Charlemagne

6/ Louis d'Aquitaine
l'Aquitaine, une marche de défense contre les incursions arabes,
Charles nomme son deuxième fils Louis roi d'Aquitaine (il deviendra Louis le Pieux)
qui englobait la Gascogne et la Septimanie (environs de Narbonne),
en 796 conquête de la Navarre,
à cette occasion la marche de Bretagne peuplée par les celtes fut aussi pacifiée


7/ Tassilon de Bavière
un état aussi évolué que la Francie qui était en théorie assujetti au royaume franc,
pour gagner son indépendance, Tassilon duc de Bavière,
entama des négotiations secrètes avec ls Avars (genre de huns),
Charlemagne dut intervenir et obligea Tassilon à abdiquer
et la Bavière fut annexée au royaume franc,
dès lors à l'est les seuls dangereux voisins furent les slaves et les Avars

8/ la crise de 793
conspiration contre Charlemagne menée par Pépin le bossu,
fils que Charlemagne avait eu de sa première femme Himilitrude,
ce danger écarté, Charlemagne dut faire façe à une invasion arabe en Septimanie,
elle fut repoussée mais après coup Charlemagne reprit les hostilités
contre les saxons qui s'étaient à nouveau révoltés,
la Saxe fut dévastée et de nombreux évêchés furent créés pour son évangélisation

9/ le ring (capitale des Avars)
guerre contre les huns qui furent battus
et la Francie s'élargissait de 400 km à l'est (Pannonie),
de plus, le royaume franc récupéra de nombreuses richesses
acquis par les huns lors de leurs expéditions de pillage

troisième partie: l'apothéose (800)

1/ Aix-la-Chapelle
Charlemagne choisit comme capitale Aix-la-Chapelle au coeur de l'Austrasie
où il se fit construire un grand palais (semblable en grandeur à celui de Louis XIV)
où Charlemagne administrait son royaume
et se livrait à ses deux passions: la chasse et les bains

2/ Charles le très excellent
- comme homme politique, Charlemagne passait maintenant au premier plan
comme guide spirituel et temporel de ses peuples,
laissant en 2ème et 3ème plan Byzance et Rome
- il devait aussi trouver un titre à son fils aîné Charles qui devait prendre sa succession

3/ le pape Léon III
un pape de complaisance, élu en 795, il accepta de suite l'autorité de Charlemagne,
menacé par une conspiration, il demanda la protection de Charlemagne

4/le couronnement
la 4ème épouse Liutgarde de Charlemagne meurt en juin 800 sans laisser d'enfants,
Charlemagne se rend à Rome où il est couronné le 25.12.800, jour de Noël à 50 ans
comme empereur d'Occident, toutefois il ne fut pas sacré par l'onction d'huile sainte
comme le fut son fils Charles qui l'accompagnait,
le couronnement fut offert et effectué par le pape Léon III
qui réaffirmait ainsi la supériorité du St-Siège
ce qui ne pllut pas vraiment à Charlemagne
qui dès lors s'adjugea un titre plus honorifique:
Charles, sérénissime Auguste, couronné par Dieu, grand et pacifique empereur,
gouvernant l'empire romain et par la miséricorde de Dieu, roi des Francs et des Lombards

quatrième partie: l'empereur

1/ qui était Charlemagne?
>> p. 145 portrait de Charlemagne par Eginhard
>> p. 146 de bonne constitution et de santé,
il souffre toutefois d'insomnie et ne manque
pas de réveiller ses conseiller à tout heure de la nuit

2/ le patriarche
- il aimait les femmes, ses épouses et ses enfants, surtout ses filles
(9 femmes, 17 enfants dont 6 bâtards,
la plupart destinés à la cléricature
(ordres religieux)
Charlemagne était très religieux mais aussi de moeurs plutôt libres

3/ le palais
la cour de Charlemagne dont l'entourage familier était appelé les palatins
qui étaient la plupart ses conseillers personnels
- p. 165-167 l'organisation du palais

4/ les instruments du pouvoir
- les comtes sont les représentants de l'empereur
>> p. 171 Charlemagne attachait le plus grand prix à ce que
la justice soit correctement rendue
- les activités des comtes étaient contrôlées par les missi dominici,
sortes d'inspecteurs généraux
- les domaines ecclésiastiques jouissaient de l'immunité,
mais pouvaient être aussi contrôlés par les inspecteurs généraux
- les vassi dominici (hommes de confiance) formaient l'élite de l'armée

5/ les ressources de Charlemagne
>> p. 178 établissement du cens = impôt sur les personnes et les terres (capitatio)
- la guerre était source de profits énormes, pour le roi comme pour les guerriers
>> p. 180 chaque territoire conquis par Charlemagne, lui procurait de nouveaux domaines,
Charlemagne percevait donc les revenus en nature et en argent de ces propriétés

6/ les capitulaires
- malgré la disparité des peuples de l'empire,
Charlemagne installa un appareil administratif commun à tout l'empire
- et les capitulaires (ordonnances impériales) furent la traduction exacte
de sa volonté qui devenaient alors executoires, notament par les missi dominici,
tel le capitulaire "villi" sur la gestion des domaines royaux

7/ l'armée
- il fut particulièrement pénible de tenir plusieurs front à la fois,
Charlemagne institua alors une sorte de "roulement"
- la cavalerie supplantait l'infanterie ce qui causait des coût plus élevés

8/ l'ordre ecclésiastique
- un pacte unissait le pape avec l'empereur et la politique ecclesiasticale
de Charlemagne était un moyen sans pareil pour assurer la cohésion de l'empire
- Charlemagne impose le serment d'allégeance aux évêques,
ce seront ses vassaux ecclésiastiques qui s'occuperont entre autre de l'éducation
>> p. 198 la querelle du filioque
est le différend théologique qui, à partir du VIIIème siècle,
oppose l'Église romaine et l'Église grecque, à propos du dogme de la Trinité,
elle contribuera à la séparation des Églises d'Orient et d'Occident
qui fera naître deux Églises: l'Église catholique et l'Église orthodoxe
- pour compenser les biens acquis sur l'Eglise,
Charlemagne introduit l'impôt de la dîme (10ème des gains réalisés)
au bénéfice de l'Eglise qui pu alors s'enrichir considérablement

9/ les anecdotes de Notker
dont cette réflexion de Charlemagne, riche de sens:
si je sais déblayer, j'ai aussi appris à remplir

10/ l'ordre laïque
- la noblesse n'existait pas en tant que telle, c'était alors une aristocratie
fondant sa puissance sur la propriété foncière
- en ce temps là, les forêts étaient plus nombreuses et plus vastes,
la forêt jouait un grand rôle économique dans la société
tout en gardant encore son mystère
- le peuple en hiver souffrait beaucoup du froid
- pour les quatre cinquièmes, le peuple était composé d'agriculteurs,
la vie était dure pour eux, la terre n'était pas vraiment déjà cultivée,
on ignorait les engrais (sauf naturels)
- l'élevage était toutefois de mise (bovins, chevaux, porcs, moutons, etc)
>> p. 211 les grands domaines pouvaient vivre en économie fermée,
ils produisaient tout ce qui était nécessaire à leurs habitants,
le surplus était vendu ou troqué
- les marchés se multipliaient mais les marchands (surtout des juifs)
n'avaient pas bonne réputation, toutefois Charlemagne les tolérait
- Charlemagne institua une nouvelle monnaie pour tout l'empire: le denier

11/ la renaissance carolingienne
- Charlemagne aimait s'instruite et désirait en faire profiter,
il se souciait à ce que la culture et sa diffusion soient transmises au peuple
(les écoles de Charlemagne)
>> p. 216 Alcuin assigna sept arts libéraux dans l'enseignement:
grammaire, rhétorique, dialectique, arithmétique,
géométrie, musique et astronomie
>> p. 217 l'anecdote attribué à Charlemagne concernant les devoirs
des élèves d'origine modeste et ceux des enfants nobles
- durant son règne, il y eut une ébauche d'enseignement primaire et gratuit
>> p. 218 l'académie palatine réunissait une élite intellectuelle
- l'hagiographie (rédaction des vies des saints) était florissante
>> p. 219 la renaissance carolingienne fut principalement celle du livre,
les ateliers de copistes (scriptoria) s'étaient généralisés
- Charlemagne imposa l'usage de l'écriture caroline, élégante et facile à lire,
au rang d'écriture officielle dans l'empire
n.b. elle est dérivée de la Semi-Onciale,
(l'écriture onciale est une modification apportée à la capitale antique,
déjà altérée dans l'onciale, par l'introduction d'un assez grand nombre
de formes empruntées directement à l'écriture cursive = caractères liés entre eux
- il y avait un grand nombre de manuscrits dans les bibliothèques
(surtout dans les abbayes)
- de l'architecture de ce temps devait naître le style roman

5ème partie: quatorze ans de règne (800-814)
1/ le nouvel empire
- le couronnement de 800 fut l'aboutissement d'une grande carrière
- l'empire était chrétien et chaque conquête avait eu le caractère d'une croisade
- dès 800, la politique extérieure de Charlemagne ne fut plus que défensive
- consolidation, et réorganisation avec régénération des moeurs
>> p. 227 Charlemagne était encore en bonne santé,
mais il commença à se préoccuper de sa succession
pour ses trois fils: Charles, Pépin et Louis,
tous les trois avaient déjà reçu l'onction royale

2/ le contentieux avec Byzance
la montée de l'Islam mettait Byzance sur la défensive,
malgré tout Byzance ne voulait pas reconnaître Charlemagne comme empereur d'Occident
- un problème surgit quand les doges de Venise demandèrent la protection de Charlemagne,
- après quelques campagnes militaires sans grand résultat, Pépin, roi d'Italie meurt en 810
- un accord fut signé avec Byzance et finalement le basileus
accepta le titre de Charlemagne tout en continuant à s'intituler empereur des romains

3/ les frontières de l'empire
- l'une des préoccupations majeures de Charlemagne restait la sécurité des frontières
- avec la prise de Barcelone et de Tortosa ainsi que de la Navarre,
les marches d'Espagne étaient consolidées
>> p. 236 déjà l'indépendance basque
>> p. 237 combats contre les arabes pour la possession de la Corse
- problème aussi avec les incursions des Normands
qui occupaient alors le Danemark, la Suède et le sud de la Norvège
et ce n'étaient pas que des barbares forcenés,
ils étaient en outre bien organisées
>> p. 239 en 802, Charlemagne prescrivit une surveillance systématique
de tout le littoral de la Francie avec des vaisseaux armés en guerre,
Charlemagne met en construction une grande flotte à Boulogne
- et de la mer du Nord à l'Adriatique s'élevait une frontière gardée,
semblable aux limes romaines

4/ Haroun Al-Raschid
>> p. 241 l'influence de Charlemagne entretenue par des échanges diplomatiques
plus fréquents qu'on ne l'imagine, s'étendait au royaume des Asturies,
à la tétrarchie de Grande-Bretagne, au califat de Bagdad et jusqu'à Jérusalem
- les arabes occupaient alors la Palestine, négotiations avec Haroun Al-Raschid
concernant le Saint-Sépulcre à Jérusalem
>> p. 243 il fut remis à Charlemagne de somptueux présents
parmi lesquels un éléphant nommé Aboul-Abbas
qui eut sa place dans la ménagerie de Charlemagne

5/ le testament de 811
- Alcuin meurt en 804, mort de Pépin d'Italie en 810
qui laisse un fils Bernard, pour Charlemagne 810 fut une année néfaste
(dont une épidémie de peste dans l'empire)
ce qui l'induisit à rédiger son testament
>> p. 249 les 21 métropoles de l'empire dont Rome, Ravenne. Milan, Cologne, Trèves,
Vienne, Bordeaux mais pas Aix-la-Chapelle
>> p. 250 le partage des biens personnels de Charlemagne, 4 parts:
1) aux églises métropolitaines
2) à ses enfants et petits-enfants
3) aux pauvres
4) aux serviteurs et servantes du palais

- en 811 mort du fils aîné Charles,
en 813 Louis est nommé successeur reconnu
et Bernard fils de Pépin devient roi d'Italie

6/ mort de Charlemagne
>> p. 255 la mort par pleurésie de Charlemagne à l'âge de 68 ans,
il avait décidé que Aix-la-Chapelle serait le lieu de sa sépulture
- et avec la mort de Charlemagne commença l'effondrement de l'Europe impériale,
mais l'Europe chrétienne perdura
- ce furent les hommes et d'abord son fils et ses petit-fils
qui ruinèrent l'oeuvre politique du grand empereur


6ème partie: le déclin 814-843
1/ Louis le Pieux
- Louis en 814 était âgé de 36 ans et marié à Hermengarde
qui lui avait donné trois fils:
Lothaire, Pépin et Louis (surnommé plus tard Louis le Germanique)
- pour le rôle d'empereur, Louis était moins préparé que son frère Charles
- durant la première moitié de son règne (814 à 821), Louis assuma son rôle,
après quoi ce fut l'anarchie et on l'appela Louis le Débonnaire
(= d'une bonté extrême mais faible)
>> p. 266 la piété de Charlemagne dégénérait
en Louis en bigoterie et laissait prévoir
l'influence de plus en plus marquée de l'Eglise,
sa générosité excessive était aussi lourde de conséquences
- d'abord, les papes reprirent leur ascendance et indépendance,
en 816, ils ne dépendaient plus de l'empereur, puis en 817 ce fut
le règlement prématuré de la succession de Louis (ordinatio imperii),
- Lothaire prit de l'importance en devenant empereur associé,
- la loi salique restait en vigueur mais son esprit était modifié fondamentalement
>> p. 269 l'empereur Louis avait alors 39 ans, il ne régnait que depuis trois ans
et se comportait déjà en vieil homme, c'était un cyclothymique qui passait
sans transition ni motifs de l'autorité à la mollesse, de l'activité à l'abandon
>> p. 270 le supplice de Bernard d'Italie qui s'était révolté
et à l'intérieur de l'empire de nombreuses aures rebellion se déclaraient

n.b. la loi salique désigne les règles de succession au trône de France,
il ne faut pas confondre loi salique et primogéniture masculine,
la loi dite salique constituant un élargissement de la primogéniture masculine
pour éliminer les femmes de la succession au trône,
y compris les filles du souverain décédé;
la primogéniture masculine désigne l'antériorité de naissance et les droits
qui en découlent, notamment que le fils aîné hérite de la totalité des terres
afin d'éviter un morcellement du domaine, ce qui entraînerait
un affaiblissement du pouvoir de la lignée

- cyclothymique = troubles de l'humeur avec périodes dépressives


2/ l'impératrice Judith
- son second mariage avec Judith, fille du comte Welf de Bavière,
causa la perte de Louis
- Lothaire entrait maintenant en conflit avec son père
>> p. 273 on crevait souvent les yeux à cette époque
(dans la cour papale au primicier Theodore = dignitaire de la cour
et au nomenclateur Leon = genre d'académicien)

- en 823, naissance de Charles, fils de Judith, qui allait devenir Charles le Chauve,
Judith mit alors tout en oeuvre pour écarter Lothaire de la succession,
elle parvint à dresser les fils contre leur père
(Lothaire, Pépin d'Aquitaine et Louis le Germanique)

>> p. 276 finalement en 830, Lothaire l'emporta temporairement,
Louis fut emprisonné et on lui enleva Judith,
- en 833, Louis le Pieux fut destitué par Lothaire, puis libéré par les grands du royaume
- après coup Lothaire entra en conflit avec ses frères
- Pépin mort en 839, la même année à l'assemblée de Worms,
on décida le partage de l'empire
- Lothaire recevait l'Italie et les territoires à l'est de la Meuse,
Charles fils de Judith l'ouest de la Meuse
et la Bavière fut laissée à Louis le Germanique,
mort de Louis le Pieux ou Débonnaire en 840

3/ les frères ennemis
- basé sur l'ordinatio, Lothaire voulut reprendre la domination sur l'empire
mais celui-ci n'arriva pas à vaincre ses deux frères Charles et Louis
qui avaient fait alliance solennelle (serment de Strasbourg)

4/ le traité de Verdun
>> p. 286 le serment de Strasbourg ne préparait pas seulement la dislocation de l'empire,
il mettait implicitement fin à l'absolutisme royal, en associant leurs guerriers à leur serment,
les deux rois reconnaissaient leur participation effective,
l'autorité des grands s'en trouvait renforcée, c'était le début de la féodalité

- août 843, établissement du traité de Verdun
par les trois frères enfin réconciliés,
chacun des trois frères s'intitulait roi des Francs
- le royaume de Lothaire s'étendait de la Méditerranée à la mer du Nord,
il englobait l'Italie et toute la région comprise entre les Alpes, l'Aar et le Rhin à l'est,
le Rhône, la Saône, la Meuse et l'Escaut, une bande de terre longue de 2000
et large de 200 km avec comme capitales Rome et Aix-la-Chapelle
- Louis le Germanique recevait les territoires à l'est du Rhin
(Bavière, Carinthie et Saxe)
- Charles le Chauve eut la partie occidentale,
c'est à dire environ l'ancienne Gaule augmentée de la Marche d'Espagne
- les royaumes de Charles et de Louis présentaient une certaine homogénéité,
au contraire l'hétérogénéité du royaume de Lothaire
laissait percevoir sa prochaine dislocation
- c'était la division de l'empire en Francia occidentalis, Media Francia
et Francia orientalis, le regnum francorum avait cessé d'être

- toutefois, après la mort de ses frères, Charles le Chauve porta désormais
le titre fictif d'empereur (875-877)

- la dynastie des carolingiens allaient bientôt s'éteindre
pour être remplacée par celle des capétiens avec Hughes Capet,
l'héritier des puissants Robertiens, une lignée en compétition pour le pouvoir
avec la dynastie carolingienne et les grandes familles aristocratiques de Francie
aux IXème et Xème siècles ( il descendait d'un carolingien, Bernard roi d'Italie,
petit-fils de Charlemagne), il est couronné roi des Francs en 987

Annexes
a) famille de Charlemagne
- épouses et enfants légitimes
- concubines et enfants naturels
b) la dynastie carolingienne jusqu'en 843
c) cartes
d) notices biographiques
e) bibliographie

>> un récit intéressant, parfois ardu à la lecture et souvent répétitif
dont la partie historique après Charlemagne est la plus intéressante


Information
- Alcuin
né dans le Yorkshire vers 735, et mort à Tours en 804,
il est un poète, savant et théologien anglais de langue latine,
l'un des principaux amis et conseillers de Charlemagne, il dirige
la plus grande école de l'Empire carolingien, l'école palatine à Aix-la-Chapelle,
principal artisan de la Renaissance carolingienne,
Alcuin est selon Éginhard, l'homme le plus savant de son temps

- Eginhard
Eginhard ou Einhard, né vers 7701 et mort en 840 est une personnalité intellectuelle,
artistique et politique de l'époque carolingienne,
auteur de la première biographie de Charlemagne, protagoniste de l'œuvre scolaire
et de la renaissance intellectuelle du IXe siècle

- Notker
Notker le Bègue (en latin Notker Balbulus), ou Notker de Saint-Gall,
né vers 840, mort en 912 est un moine de l'abbaye bénédictine de Saint-Gall,
musicien, écrivain, poète, surtout connu pour ses travaux musicaux
et également considéré comme l'auteur des Gesta Karoli Magni,
recueil d'anecdotes sur la vie de Charlemagne dont certaines bénéficient encore
d'une assez grande notoriété


- Constantin V, fils de Léon IV et d'Irène l'Athénienne, co-empereur dès 776,
couronné après la mort de son père en 780, il règne sous la tutelle de sa mère
la basileus Irène, couronnée en même temps que lui,
celle-ci, en son nom et au nom de son jeune fils, décide de renforcer les liens avec Rome
et réunit un concile dans l'église des Saints-Apôtres, à Constantinople;
mais le concile échoue,
l'année suivante, en septembre 787, Irène, soutenue par le pape Adrien Ier
et par le patriarche Taraise de Constantinople, réunit un nouveau concile,
cette fois œcuménique, à Nicée, qui met officiellement et définitivement
fin à l'iconoclasme en rétablissant le culte des images

réunissant autour de lui les opposants d'Irène, sa mère, il faillit être victime,
de sa part, d'un coup d'État en 790:
les régions d'Asie mineure refusent cependant de reconnaître sa mère comme impératrice
et Constantin VI est acclamé comme le seul souverain de Byzance.

Constantin VI est vaincu par les Bulgares en 792, puis par les Arabes en 797;
confiant le pouvoir à sa mère et faisant mutiler ses oncles,
il s'aliène toute l'aristocratie byzantine.

il devient impopulaire dans l'armée dont le soulèvement lui a permis en 790
de se débarrasser de la régence,
le 18.8.797 des conjurés s'introduisent dans le Grand Palais et lui crèvent les yeux,
il est déporté hors de Constantinople, enfermé dans un monastère où il meurt peu après

- Irène l'Athénienne
issue d’une famille de l'aristocratie athénienne, elle est choisie
à l'issue d’un concours de beauté par l'empereur byzantin Constantin V
comme épouse pour son fils Léon IV,
cependant, après cinq ans de règne, Léon IV meurt brutalement,
Irène devient alors régente pour le compte de leur fils, Constantin VI, alors âgé de 9 ans

lorsque son fils atteint la majorité, elle affiche son intention
de se maintenir au pouvoir et de régner seule,
ce qui provoque la rébellion d'une partie de l’armée, en 790, une révolte éclate,
Constantin VI en profite pour renverser sa mère et prendre le pouvoir,
deux ans plus tard, il décide cependant de la rappeler auprès de lui
et la nomme co-impératrice, par toute une série de manœuvres,
Irène s'arrange alors pour rendre son fils impopulaire auprès de l’opinion publique
et de l’Église, en 797, elle le renverse par un coup d'État
et lui fait crever les yeux, elle troque alors son titre
de basilissa (mère de l'empereur) pour celui de basileus (empereur),
devenant officiellement une femme-empereur

sur le plan intérieur, elle mène une politique fiscale généreuse,
favorisant le commerce et l'artisanat, tout en allégeant les impôts

sur le plan international, elle s'efforce de consolider les frontières de l'Empire
par la diplomatie plutôt que par la guerre,
elle met notamment fin temporairement aux raids arabes qui ravagent l'Asie Mineure,
la principale réussite du règne d'Irène, tant comme régente que comme impératrice régnante,
se trouve dans les Balkans où elle parvient à repousser les Bulgares et les Slaves
et à assurer le contrôle de l'Empire
sur toute la bande littorale en Thrace et en Macédoine,
ses relations avec l'Occident et Charlemagne sont ambiguës, les deux souverains
entretiennent des rapports tantôt amicaux tantôt hostiles,
sur fond de lutte d'influence pour le contrôle de la péninsule italienne,
à la fin de son règne, elle semble vouloir se rapprocher de Charlemagne,
d'après Théophane le Confesseur, un mariage entre les deux souverains
est même évoqué, même si ce n'est pas certain

en 802, sa santé décline, son ministre des finances, Nicéphore,
en profite pour la renverser par un coup d'État,
Irène est alors exilée sur l'île de Lesbos où elle meurt en 803


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