Marie des Isles tome 4 l'héritier des Isles

série: Histoire (Renaissance)
éditeur: Poche
auteur: Gaillard Robert
classement: biblio2B
année: 1965
format: broché
état: BE
valeur: 5 €
critère: **
remarques: petit supplément sur les aventures de Marie des Isles,
petit livre écrit probablement pour le plaisir de l'auteur

sous Louis XIV c'est maintenant le capitaine Le Fort
qui s'occupe de l'éducation des enfants de Marie des Isles,
finalement tout le monde retournera en France pour s'y établir
après avoir quitté définitivement la Martinique

>> p. 155 la société loup-garou, surnom véridique que reçut
la compagnie dans toutes les îles des Antilles
>> p. 176 j'aimerais que vous me comprissiez à mi-mot
(imparfait du subjonctif du verbe comprendre)
>>> p. 211 une leçon de boxe pour Le Fort
>>> p. 278 où Le Fort a maintenant trouvé son maître (Julie)

>> si le début du récit est encore intéressant,
la fin n'est guère que la répétition des trois premiers tomes,
on remarquera toutefois la mort atroce et définitive cette fois
du chevalier Reginald de Maubray, personnage principal du roman
avec le capitaine Le Fort qui lui prendra sa retraite en France
avec l'héritier des isles dépossédé de la Martinique,
la série est cette fois bien terminée

à noter: la mort du père Fauvel
(compagnon inséparable de Le Fort)
qui lui restera à la Martinique


Information
A) la compagnie française des Indes occidentales est
une compagnie commerciale française
créée en 1664 par Colbert et dissoute en 1674

c'est par son territoire l'une des plus importantes
compagnies européennes fondées au XVIIème siècle,
mais l'une de celles qui auront le moins de succès financier

en 1665, après 14 ans de gestion coloniale, sous la pression de Colbert,
l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem cède ses colonies antillaises
à la compagnie française des Indes occidentales

les plantations de tabac sont très développées
dans les autres colonies françaises,
la compagnie se heurte aux intérêts des colons français des Antilles
qui se livrent à la contrebande avec les hollandais,
son monopole commercial aboutit à des prix de revente
du sucre prohibitifs par rapport aux concurrents anglais
de la Barbade et de la Jamaïque

les planteurs de sucre s'en plaignent, et lui reprochent aussi
de ne pas livrer des esclaves, alors que l'île anglaise de la Jamaïque
commence à en importer massivement vers le début des années 1670

la guerre de Hollande à partir de 1672 désorganise
le fonctionnement de la compagnie, qui est dissoute
en décembre 1674 par l'édit de Saint-Germain en Laye,
après avoir accusé un passif de cinq millions de livres,
dès 1666, le Roi avait offert la liberté de commerce aux particuliers de France,
le 21 juillet 1670, il avait ouvert l'accès des îles
à tous les négociants du royaume, mais il faut un peu de temps
pour que la flotte française soit à la hauteur de celle des hollandais

une éphémère Compagnie d'Occident est créée juste après
la compagnie des Indes occidentales, mais la création
de la Ferme d'Occident en fait une coquille vide
dont le nom prestigieux sera cependant utilisé en 1717
après la mort de Louis XIV au moment de l'installation du système de Law

le roi reprend en 1674 l'administration directe des colonies,
il fonde alors conjointement la Ferme d'Occident
et la Compagnie du Sénégal, lui demande une politique esclavagiste
plus agressive et supprime le monopole,
à partir de cette date, les négriers des grands ports français
ont eux aussi le droit de pratiquer la traite,
c'est le début de l'essor des irlandais de Nantes,
grands négociants du commerce triangulaire,
pour la plupart des immigrés jacobites alliés de Louis XIV
et de son cousin Jacques II d'Angleterre

la dissolution de la Compagnie des Indes occidentales
et la création de la Compagnie du Sénégal la même année
mène la Martinique à développer la culture sucrière,
la production des deux îles françaises passe de 5800 à 8700 tonnes
de sucre entre 1674 et 1682, soit un bond de 50 %,
au cours de ces sept ans, on passe de 2400 à 10'600 esclaves noirs
à la Martinique où s'installent de nombreuses familles nobles
françaises et irlandaises dont une partie vient de la Barbade.

la dissolution coïncide avec un durcissement du traitement des esclaves,
c'est en 1673 que sont rendues les premières décisions
tendant à rattacher les enfants métis au statut d'esclave de leur mère
et en 1680 qu'est rendu un arrêt du conseil des planteurs
de la Guadeloupe ordonnant que tous les enfants
de négresses seront nés esclaves,
en 1680, on recense 314 mulâtres en Martinique,
170 en Guadeloupe et seulement 350 à la Barbade
où la population d'esclaves est pourtant huit fois plus nombreuse,
mais où ont été votées dans les années 1660 des lois
très sévères en la matière qui seront aux sources du code noir

le code noir est le titre qui a été donné sous la Régence
à l’Ordonnance royale de Louis XIV ou Édit royal de mars 1685
touchant la police des îles de l'Amérique française
à partir de son édition en 1718 par Saugrain,
puis aux édits similaires de 1723 sur les Mascareignes
et de 1724 sur la Louisiane et enfin
à partir du milieu du XVIIIe siècle,
aux recueils de textes juridiques relatifs aux colonies françaises

B) la compagnie de Saint-Christophe est fondée en 1626
par le Cardinal de Richelieu, avec Belain d'Esnambuc,
futur fondateur de la Martinique en 1635,
parmi les compagnies européennes fondées au XVIIème siècle,
c'est la première française

en 1625, Belain d'Esnambuc était le lieutenant d'Urbain du Roissey,
corsaire normand, ils interceptaient les galions espagnols
dans la Mer des Antilles, le brigantin de d'Esnambuc
dut se réfugier sur la rade de Basse-Terre à l'île Saint-Christophe
pour réparer des avaries subies pendant un combat naval,
l'équipage d'un corsaire anglais naufragé sous les ordres
de Thomas Warner s'y était réfugié, mais on ne savait
à qui vraiment appartenait l'île depuis que les espagnols s'en étaient retiré

Belain d'Esnambuc et du Roissey sont convoqués
par Richelieu qui le 31 octobre leur accorde la concession
des îles Saint Christophe, de la Barbade et toutes autres circonvoisines,
des navires armés en course sont mis à leur disposition
au départ du Havre de Grâce et de Port-Louis
et ils doivent effectuer leur retour au Havre,
la Compagnie de Saint-Christophe compte parmi ses associés Richelieu,
chacun investit deux mille livres dans l'affaire,
d'Esnambuc et Roissey se réservant le dixième des bénéfices,
le 22 février 1627 embarquent au Havre, 532 engagés,
sur quatre navires: Victoire, Trois-Rois, Cardinale, Catholique,
le tiers des émigrants n'arriva pas à destination,
emportés par le scorbut et la dysenterie

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