Mexique (l'expédition du)

série: Histoire (Moderne)
éditeur: Nelson
auteur: Ollivier Emile
classement: biblio2B
année: sd
format: cartonné
état: TBE
valeur: 8 €
critère: **
remarques: l'expédition du Mexique
sous Napoléon III, la Convention de 1861,
Maximilien au Mexique 1865

livre rare et recherché
et aucune reproduction trouvée
sur la couverture édition Nelson

>> p. 24 la situation au Mexique en 1861
l'indépendance mexicaine fut le résultat d'une guerre
qui dura de 1810 à 1821 au terme de laquelle
le Mexique devint indépendant de l'empire espagnol,
premier homme d'état du Mexique fut le 21.7.1822
Agustín de Iturbide couronné sous le nom d'Augustin Ier,
son règne ne dura que quelques mois,
s'ensuivirent troubles et guerres civiles,
mais l'indépendance de l'État ne fut pas remise en cause

face à l'incapacité du gouvernement de Benito Juárez
de payer les dettes mexicaines, les gouvernements français,
espagnol et britannique envoyèrent une force expéditionnaire
occuper le port de Veracruz

mais il s'agissait d'un prétexte, car les Européens (surtout Napoléon III)
souhaitaient profiter de la guerre de Sécession américaine
pour se réimplanter sur le continent américain,
les anglais et les espagnols traitèrent rapidement
par la Convention de Soledad (février 1862),
mais les Français décidèrent de se maintenir.

en 1862-1867, le Mexique fut occupé par les forces françaises,
ce qui amena la création de l'empire éphémère de Maximilien de Habsbourg,
il prit fin en 1867, après que les français eurent quitté le pays
et abandonné Maximilien

une guerre de religion aussi entre une église
intolérante et privilégiée
et une religion tolérante soumise à l'état
>> p. 24 sur 8 mio d'habitants, il y avait 6 mio d'indiens,
race plus intelligente que les nègres (selon l'auteur)

- en 1801, en cédant la Louisiane aux nouveaus états américains,
Napoléon Ier avait causé la création d'une nation
qui allait devenir une grande puissance

- Maximilien, archiduc d'Autriche, avait été choisi par Napoleon III
pour devenir empereur du Mexique avec l'accord
du frère de Maximilien: François-Joseph empereur d'Autriche
et aussi influencé par l'épouse de Napoleon III,
Eugénie de Montijo, une espagnole qui voyait avec plaisir
le Mexique retourner sous une monarchie européenne
si pas espagnole
>> p. 50 Napoleon III qui saisissait volontiers toute occasion
de témoigner sa sympathie au pays de l'impératrice
- et Maximilien se présentait comme le plus apte
de par ses qualités personnelles et son habitude du commandement

- à l'origine, cette expédition ne devait pas se mêler
des affaires intérieures du Mexique mais seulement soutenir le peuple
si la majorité devait se révolter contre le régime de Juarez
en fait, l'expédition était bien dirigée contre Juarez
avec l'établissement de Maximilien d'Autriche

>> p. 62 elle permettait aussi à Napoleon III de se dégager
de la poudrière italienne

- le 9.1.1862 2500 soldats français débarquent à Vera Cruz,
ils durent vite se réfugier sur les hauteurs
pour échapper aux pestilences des terres chaudes
- peu après, espagnols et anglais se retirent de la convention de Soledad,
les français se retrouvent seuls avec Maximilien,
néanmoins leur expédition s'avance sans grand problème vers Cordoba,
ne trouvant en façe qu'une armée mexicaine désorganisée

- mais le 4.5. les français sont arrêtés à Puebla, place fortifiée
et doivent se retirer
- le général Lorencez est alors remplacé par le général Forey
et celui-ci après avoir reçu des renforts marche à nouveau sur Puebla
avec 35'000 hommes et 56 canons
- à Puebla l'attendait le général Ortega avec 18'000 hommes et 175 canons
et avec le soutien de Victor Hugo alors en exil

- le 19.3.1863 l'investissement de Puebla est achevé
et après 62 journées de siège, Puebla se rendit
après qu'une armée de secours ait échoué à dégager la garnison de Puebla
- après quoi, l'armée de Forey entre à Mexico début juin,
toutefois tout le pays n'était pas pacifié et Juarez avait établi
son gouvernement dans l'arrière-pays, le pays se couvrait maintenant
de guérillas interceptant les convois et coupant les communications

- néanmoins à Mexico, une assemblée de notables avait voté
pour le rétablissement de la monarchie avec Maximilien,
entretemps Forey avait été remplacé par Bazaine
considéré comme un homme habile et apprécié de ses troupes

- Bazaine aussitôt afferma son pouvoir en organisant une expédition
qui s'empara de Guadalajara et des principales villes (janvier 1864)
>> p. 160 mais le sillage ouvert par le pas de ses soldats
se refermait aussitôt qu'ils avaient passé
- et si Juarez reculait, il ne capitulait pas

>> p. 179 difficultés de famille, Maximilien et ses éventuels héritiers
devant renoncer à jamais de faire valoir leurs droits sur la couronne d'Autriche,

- Maximilien finalement mais avec hésitation accepta cette renonciation
et par la convention de Miramar il devenait empereur du Mexique,
sous l'égide de lois constitutionnelles (juillet 1864)

- Maximilien dès le début voulut s'attirer les faveurs
du peuple mexicain et prendre directement contact avec ses sujets,
il entama une visite de trois mois dans ses provinces,
dans celles toutefois où l'on pouvait se risquer sans trop de péril,
durant ce temps, il laissa la Régence à l'impératrice Charlotte

- difficultés aussi entre Maximilien et le Saint-Siège
qui veut rétablir l'autorité complète de l'Eglise

- harcelé, Juarez transporta à Chihuahua le siège de son gouvernement
(juin à septembre 1864), car la guerre de Sécession terminée,
Juarez pouvait recevoir des armes et de la munition
depuis les Etats-Unis qui n'étaient pas favorable
à l'accession d'un monarque européen à la tête du Mexique

- l'armée impériale de Bazaine enregistra quelques succès,
notamment contre le général Porfirio Diaz
qui dû capituler au siège de Oaxaca,
mais ces succès ne finissaient pas la lutte,
toute position abandonnée par les troupes impériales
était aussitôt réoccupée
>>p. 203 ce système d'occupation transitoire et intermittent
par des colonnes mobiles produisit les plus déplorables effets
(les brigands pullulent, les partisans de Maximilien se refroidissent)

- et Maximilien fut vite surnommé le mannequin des français,
de plus les finances étaient largement déficitaires
et ne s'amélioreraient pas tant que la pacification n'était pas achevée

- l'exequatur est une procédure visant à donner, dans un État,
force exécutoire à un jugement rendu à l'étranger
ou à une sentence arbitrale
- droits d'agnation = droits déterminant les liens
de parenté par les ancêtres masculins
- la pragmatique sanction s'applique à un édit
d'un souverain territorial promulguant une loi organique de son Etat,
destinée à en régler une des conditions fondamentales de manière définitive

- en France, l'opinion publique demandait de plus en plus
qu'on mette fin à l'étourderie mexicaine
- Bazaine dénonce l'ingérence américaine
par des flibustiers venus du nord
et au fond l'avenir de Maximilien tenait beaucoup
à la position des Etats-Unis envers son gouvernement,
les américains n'étant toujours pas en sa faveur

- en outre, la tension entre le militaire (Bazaine)
et le politicien (Maximilien) s'aggravait de jour en jour
>> p. 242 chacun sait qu'au retour des guerilleros,
chaque individu qui s'est déclaré pour l'Empire
sera pendu ou fusillé sans merci par les rebelles,
dès lors on se garde bien de manifester sa sympathie
pour un gouvernement incapable de défendre ses sujets

- la pression des Etats-Unis sur la France pour retirer ses troupes
devient de plus en plus pressante et pourrait même
conduire à une guerre entre la France et les Etats-Unis

- le 15.1.1866 Napoleon III décide de retirer ses troupes par étapes
>> p. 264 la prédiction d'un officier belge:
le jour où l'armée française s'embarquera,
l'empire mexicain s'écroulera avec fracas

- on avait mal débuté, on allait finir encore plus mal
>> p. 263 le mot d'ordre était alors:
évacuer le plus tôt possible, mais faire tout ce qui dépendra
pour que l'oeuvre que la France avait fondée
ne s'écroule pas le lendemain du départ,
ce qui allait dire de couper la tête de Maximilien
en le tuant le moins possible!

- le premier à être évacué avec un premier contingent
fut le maréchal Bazaine remplacé par le général Douay,
Bazaine resta toutefois dans les faveurs de Napoleon III
qui lui accorda grand hommage de retour en France
- et avec la publication de l'évacuation, au Mexique l'anarchie commençait

- avec la décision de Napoleon III, Maximilien était mis
dans l'impossibilité de se maintenir (on lui coupait les vivres)
et Napoleon III aurait maintenant voulu que Maximilien abdique

- l'impératrice Charlotte se rendit à la cour de Napoleon III
pour plaider la cause de Maximilien, elle partit le 9.7.1866

- entretemps, l'armée impériale avait dû se retirer
des villes de Durango, Monterey, Saltillo et Tampico (8.8.1866),
ce recul enhardit les troupes de Juarez

- abandonné par Napoleon III, Maximilien se tourna
vers le parti conservateur clérical et prit comme secrétaire
le père Fischer arrivé de Rome

- le 3.10.1866 Maximilien apprit l'échec de la mission de l'impératrice,
Napoleon III conseillait à nouveau d'abdiquer,
probablement la seule possibilité à envisager,
ayant aussi échoué avec le pape,
l'impératrice s'abîma dans une démence incurable
- de son côté, Maximilien ne songe pas encore à l'abdication
en formant un gouvernement républicain, mais la frégate
Dandolo à Vera Cruz était prête à l'accueillir

>> p. 288 l'abandon de son protecteur, la folie de sa femme,
le désarroi de ses finances, le néant de son armée,
les perspectives sombres qui l'entouraient de tous les côtés,
avaient jeté Maximilien dans une prostration découragée

- pour Napoleon III, Bazaine n'était, malgré le respect qu'il lui vouait,
plus à la hauteur de sa tâche et il envoya
comme observateur le général Castelnau,
celui-ci constate que l'armée de Maximilien est dans un grand état
de désordre et de dissolution, de nombreux soldats désertent
pour rejoindre les troupes de Juarez
- pour Castelnau, l'abdication de Maximilien est une nécessité urgente,
Castelnau est même prêt à négocier avec Juarez
avec les bons offices des Etats-Unis

- cazadores = corps franco-mexicain, les cadres
(officiers et sous-officiers) étaient français, la troupe mexicaine

mais contre tout attente, Maximilien décida de ne pas abdiquer,
le père Fischer l'avait convaincu de rester au pouvoir
avec l'appui du parti clérical encore tout puissant
et Maximilien pensait même encore pouvoir s'arranger avec Juarez,
mais surtout il voulait éviter l'humiliation lors de son retour
ce que son frère et sa mère n'avaient pas omis de lui signaler

>> p. 296 et par son refus d'abdiquer, Maximilien
délivra également le gouvernement français
de l'humiliation de se livrer à merci de l'ex- brigand Juarez
>> p. 301 il valait mieux s'enterrer sous les murs de Mexico
plutôt que de se laisser diminuer par la politique française

>> p. 319 et c'est sur le congé donné à Bazaine, chef de l'armée
que finit politiquement l'intervention française au Mexique

- le 5.2.1867 Bazaine quittait Mexico et le 12 mars s'embarquait avec
4500 autrichiens, 800 belges, 1100 officiers,
22'334 soldats français avec leurs 1900 chevaux

dernier chapitre: le cerro de las campanas
( la colline des cloches = dernier refuge de Maximilien)

- après le départ des troupes françaises, le Mexique tout entier
avait été repris par Juarez sauf les villes de
Vera Cruz, Puebla, Mexico et Queretaro
- Maximilien s'installa dans la ville de Queretaro
sur une hauteur appelée le cerro de las campanas
où il fut bientôt assiégé par l'armée républicaine d'Escobedo
- sans vivres ni munitions, la place dut capituler
et Maximilien fait prisonnier le 17 mai 1867
>> p. 351 l'acte d'accusation sur Maximilien par Juarez

- malgré de nombreuses demandes de grâce dont celle des Etats-Unis,
Maximilien fut fusillé le 18 juin 1867 avec les généraux Mejia et Miramon
>> p. 366 Juarez et ses ministres étaient convaincus
que la grâce de Maximilien prolongerait la guerre civile;
malgré ses paroles d'honneur, Maximilien ne résisterait pas
aux excitations renouvelées de son parti
et recommencerait son intervention fatale

>> p. 379 le 8 octobre, Juarez fut réélu et installé
le 1er décembre avec Lerdo de Tejada comme président de la cour suprême,
l'ordre républicain était rétabli et de l'aventure impérialiste,
il ne restait qu'une malheureuse princesse ensevelie
dans les ombres de la démence

n.b. Juarez mourut quatre ans après et sous son gouvernement
juste et vigoureux, le Mexique prospéra lentement et sûrement

>> un livre tout à fait intéressant, décrivant surtout
l'épisode politique plutôt que militaire
de cette déplorable expédition du Mexique
n.b. par exemple, la fameuse bataille de Camerone effectuée le 30.4.1863
opposant 62 soldats de la légion étrangère
à 2000 soldats mexicains n'est pas mentionnée;
Camerone est célébré chaque année comme un haut fait
de la légion étrangère, le 30 avril, dans toutes ses unités


annexes
- carte du Mexique
- Maximilien et son épouse Charlotte
- le président Juarez
- intronisation de Maximilien
- bataille de Puebla
- soldats mexicains et français


Information
l’intervention française au Mexique ou l'expédition du Mexique
est une expédition militaire française qui eut lieu de 1861 à 1867
et avait pour objectif de mettre en place au Mexique
un régime favorable aux intérêts français

à l'origine de cette initiative se trouvent des conservateurs mexicains
en Europe qui souhaitaient installer au Mexique
un souverain européen catholique et conservateur
pour contrebalancer le pouvoir des jeunes États-Unis protestants,
José Manuel Hidalgo y Esnaurrízar, l'un d'entre eux,
fit la connaissance de l'impératrice Eugénie et réussit à l'intéresser à sa cause,
Napoléon III, sur les conseils du duc de Morny, chercha et trouva,
après avoir essuyé le refus d'autres princes,
l'archiduc Maximilien de Habsbourg qui venait de refuser d'être roi de Grèce,
Maximilien hésita, mais, encouragé par sa femme Charlotte,
fille du roi des Belges Léopold Ier,
il finit par accepter de devenir empereur du Mexique


Emile Ollivier (1825-1913), écrivain et homme d'état;
aux élections de 1869, il fut battu dans la Seine mais élu dans le Var et,
arbitre de la situation grâce à la position charnière
acquise par son Tiers Parti, fut, après quelques tergiversations,
chargé par Napoléon III, le 27.12.1869, de lui désigner
les personnes pouvant former autour de lui un cabinet homogène
représentant fidèlement la majorité du Corps législatif,
c'était la reconnaissance du principe parlementaire

Ollivier constitua alors un gouvernement d'hommes nouveaux
en associant bonapartistes libéraux (centre droit)
et orléanistes ralliés à l'Empire libéral (centre gauche),
mais en excluant les bonapartistes autoritaires (droite),
il prit lui-même le ministère de la Justice et des Cultes,
le premier dans l'ordre protocolaire et
apparut comme le véritable chef du ministère,
mais sans se voir attribuer le titre de vice-président du Conseil
que lui contestaient les ministres du centre gauche, Daru et Buffet,
ceux-ci démissionnèrent d'ailleurs dès avril 1870,
contraignant Émile Ollivier à se rapprocher des bonapartistes autoritaires,
son gouvernement ne dura que six mois mais accomplit
une œuvre importante, interrompue par la guerre,
cherchant à concilier ordre et liberté, il engagea
une révision constitutionnelle d'ensemble pour mettre sur pied
un système semi-parlementaire (constitution du 21 mai 1870),
il abandonna les procédés de la candidature officielle,
renvoya Haussmann et quelques autres préfets autoritaires,
amnistia Ledru-Rollin exilé depuis 1849, fit appliquer
avec modération la législation sur la presse,
parallèlement, il fit preuve de fermeté avec l'aide
de son ministre Eugène Chevandier de Valdrome face aux manifestations
dues à l'affaire Victor Noir, en emprisonnant Henri Rochefort
après avoir obtenu la levée de son immunité parlementaire,
en envoyant la troupe contre les grévistes du Creusot,
en faisant arrêter les principaux dirigeants de la section française
de l'Internationale des travailleurs

le succès du plébiscite du 8 mai 1870 consacra
le succès de cette politique mais, paradoxalement,
renforça les bonapartistes autoritaires qui contestèrent
de plus fort le gouvernement,
Ollivier était persuadé d'avoir la situation en main alors que,
lâché par les républicains et contesté par les bonapartistes autoritaires,
il était de plus en plus isolé et ne se maintenait plus
que grâce à la faveur de Napoléon III
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