Cent-Jours (les)

série: Histoire (Empire)
éditeur: Perrin
auteur: De Villepin Dominique
classement: biblio2B
année: 2002
format: broché
état: TBE/N
valeur: 8 €
critère: **
remarques: les Cent-Jours ou l'esprit de sacrifice
le 1er mars 1815 commencait
l'extraordinaire aventure du vol de l'Aigle

1ère partie: le pénitent
>> p. 32 l'histoire de l'île d'Elbe
qui a appartenu à la France de 1801 à 1815,
puis retourna au duché de Toscane
les fidèles de l'empereur sur l'île d'Elbe:
les généraux Bertrand, Cambronne et Drouot ainsi que
sa mère Letizia et sa soeur Pauline, princesse Borghèse
>> p. 37 Napoleon pouvait dormir quand il le voulait

2ème partie: l'aventurier
>> p. 86 la cérémonie du grand couvert
(le grand repas public, dit le grand couvert,
symbolise au quotidien le pouvoir)

3ème partie: le prince

4ème partie: la dictature des circonstances

5ème partie: le malentendu
- le scrutin du 14.5.1815 organisé par Napoleon
ne tourne pas en sa faveur (79% d'abstention,
1,5 mio de oui contre 3,5 mio en 1802),
nombreux sont ceux qui après un quart de siècle de conflits
demandent maintenant une commune aspiration
au repos que l'empereur ne peut garantir
>> p. 325 la coalition peut risquer plusieurs batailles,
il n'en faut qu'une pour perdre Napoleon (Metternich dixit)

6ème partie: la fuite en avant
- au congrès de Vienne, c'est l'apogée de Talleyrand, prince de Bénévent
>> p. 334 description de Talleyrand comparée
avec celle de Fouché, duc d'Otrante
et au congrès de Vienne, personne ne croyait plus
que Napoleon garderait la paix

7ème partie: le sacrifice
>> 394 les coalitions contre Napoleon:
1792-1795 1ère coalition (Autriche, Angleterre, Espagne)
1799-1801 2ème coalition (Autriche, Angleterre, Russie)
se termine avec la victoire de Marengo et Hohenlinden
1805 3ème coalition (mêmes participants)
se termine avec la célèbre victoire d'Austerlitz
1806-1807 4ème coalition (Angleterre, Prusse, Russie)
se termine à la victoire de Friedland
1809 5ème coalition (Angleterre, Autriche),
se termine avec la victoire de Wagram
1813-1814 6ème coalition (Angleterre, Autriche, Prusse, Russie),
défaite de Napoleon; pour la première fois,
les alliés sont tous réunis, abdication de Napoleon
>> p. 400 à 410 prélude à Waterloo
(très bonne description)

- les raisons principales de la défaite de Waterloo:
la trahison du général Bourmont, rivalité entre les généraux de Napoleon,
Soult, chef d'état-major, ne peut égaler Berthier
(décédé le 1.6. en tombant d'un balcon, accident ou suicide?),
la faute ou l'erreur de Ney au Quatre-Bras, point stratégique
et en engageant sans soutien d'artillerie la charge de toute la cavalerie,
la déficience du commandement (mal interprétation des ordres,
tel Drouet d'Erlon entre Quatre-Bras et Ligny),
la force des éléments (une pluie diluvienne dans la nuit du 17/18.6.
qui retarde les opérations
et enfin la défection de Grouchy par son manque d'initiative
(et peut'être aussi par Napoleon qui lui fait trop confiance)

- Ligny est une bataille de dupes, Blücher est touché mais pas anéanti,
Napoleon n'ayant pas reçu les renforts nécessaires pour écraser Blücher
et peut'être le manque de vigueur de Napoleon (fatigué et malade?)
qui n'a pas pu empêcher la réunion entre les corps de Blücher et Wellington,
seul celui-ci reste bien campé sans pertes au Quatre-Bras

- mal préparée, l'offensive centrale déclanchée
avec des bataillons serrées en masse
au lieu de colonnes d'attaque plus mobiles, est repoussée

8ème partie: la descente aux enfers
>> p. 534 Talleyrand et Fouché: l'alliance entre le vice et le crime

conclusion: le jugement dernier
>>p. 576 le drame des Cent-Jours réside dans le fait
que personne ne veut croire en la sincérité
de la métamorphose de l'empereur,
malgré que Napoleon doit maintenant avoir compris ses fautes
>> p. 582 le système de Napoleon: remplacer l'hérédité
par le mérite en fondant une aristocratie ouverte
et en modernisant le continent, a momentanément échoué
>> p. 589 décédé en mai 1821 sur l'île de Ste-Hélène à l'âge de 53 ans,
la dépouille mortelle de Napoleon est solennellement
ramenée à Paris en décembre 1840, vingt-cinq ans après son départ en exil
>> p. 592 le vol de l'aigle s'achève sans panache,
mais avec gloire, célèbre pour ses incroyables aptitudes guerrières
et demeurant la figure tutélaire de notre histoire,
l'un des rare noms (avec Hannibal, Alexandre et César,
à entrer au Panthéon de la mémoire universelle

terminologie
- poison éventé = altéré par l'action de l'air (un vin éventé)
- l'empyrée ou ciel empyréen est le lieu dans la sphère céleste
supposé être occupé par l'élément de feu
- podagre = qui souffre de la goutte (Louis XVIII)
- Orgon = dans la pièce de Molière Tartuffe,
Orgon est l'archétype du personnage de cour tombé
sous la coupe de Tartuffe, un hypocrite et un faux dévot
- fastique = qui a du faste (pompe)


>> un livre plutôt intéressant malgré quelques passages
un peu lassant (début de l'aventurier), un récit
avec de nombreuses notes complémentaires sur chaque page

>> lecture à recommender en supplément:
le Mémorial de Sainte-Hélène est un récit écrit
par Emmanuel de Las Cases dans lequel celui-ci
a recueilli les mémoires de Napoléon Bonaparte
au cours d'entretiens quasi quotidiens avec l'Empereur,
lors de son séjour à Sainte-Hélène,
le récit débute le 20 juin 1815, au surlendemain de la bataille de Waterloo

>> Emmanuel de Las Cases (1766-1842)
il accompagne Napoléon à Sainte-Hélène et joue
de façon informelle mais très assidûment un rôle de secrétaire particulier,
prenant différentes notes de leurs conversations,
qu'il va remettre ensuite en ordre dans son Mémorial
de Sainte-Hélène écrit au château de Sohan,
ce Mémorial (document de plus de 2000 pages)
reste le vecteur (direction)de la légende de Napoléon Bonaparte
et le témoignage le plus complet et abouti
sur la fin et la déchéance de l'empereur,
le Mémorial présente le meilleur recueil,
non seulement des pensées réelles de Napoléon Bonaparte,
mais encore des opinions qu'il voulait
faire passer pour telles a dit Walter Scott

Information
A) la Benjamine
l'acte additionnel aux constitutions de l'Empire
du 22 avril 1815 est l'acte constitutionnel rédigé par Benjamin Constant
à la demande de Napoléon Ier lors de son retour de l'île d'Elbe,
cet acte prend en compte certaines améliorations
de la charte de 1814 et certaines de ses dispositions
améliorent également ladite charte lors du 2ème retour de Louis XVIII

à la suite de François-Dominique de Reynaud, comte de Montlosier,
cette constitution est surnommée la Benjamine,
d'après le prénom de son auteur, elle est d'inspiration
très libérale et donne aux Français des droits
qui leur étaient jusqu'alors inconnus, comme le droit
d'élire un maire dans les communes de moins de 5000 habitants
ou encore le droit pour les représentants du peuple
d'amender la Constitution

B) le duc de Raguse = Marmont, maréchal d'Empire

C) el desdichado = personnage emprunté a Walter Scott,
c'était un chevalier dépossédé de son château,
d'où son nom: el desdichado qui signifie le déshérité

D) Niklaus Leodegar Franz Ignaz von Bachmann, (1740-1831),
descendant d'une famille patricienne de Glaris,
il suit ses études au collège jésuite Stella Matutina de Feldkirch, puis à Rome,
il s'engage en 1756 dans le régiment
des gardes suisses de l'armée française

il est ensuite promu major en 1768, puis lieutenant-colonel en 1773,
il est ensuite nommé instructeur des troupes françaises
qui sont envoyées se battre auprès des États-Unis d'Amérique
pendant la guerre d'indépendance,
commandant de régiment en 1793, il passe
après la Révolution française au service du royaume de Sardaigne
comme lieutenant-général en 1794, fait prisonnier par les français
lors de la création de la République cisalpine en 1797,
il retourne en Suisse

en 1800, il commande les troupes suisses de la Deuxième Coalition
et leur donne comme signe distinctif la croix blanche sur fond rouge
qui deviendra la bannière officielle de la Suisse,
deux ans plus tard, il commande les troupes de la Diète fédérale
qui renverse la République helvétique pendant la guerre des bâtons

pendant les Cent-Jours, il est nommé général de l'armée suisse,
chargé de défendre les frontières du pays,
à cette occasion, il envahit une partie de la Franche-Comté
devenant ainsi le dernier chef militaire suisse
ayant mené une offensive à l'étranger, des mutineries
liées aux difficultés d'approvisionnement de son armée
le poussent à rebrousser chemin,
il est destitué de son titre de commandant le 26 juillet 1815,
non sans avoir mis en avant plusieurs problèmes
d'organisation de l'armée et proposé différentes améliorations
qui seront reprises par la suite

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