5+6 Angélique et le Roy

série: Angélique
éditeur: J'Ai Lu
auteur: Golon Anne et Serge
classement: biblio3G
année: 1959
format: broché
état: TBE/N
valeur: 12 €
critère: **
remarques: Angélique et le Roy
tomes 5 et 6

Angélique, marquise des anges
une série en 1660 sous le règne de Louis XIV
qui met au prise une jeune aristocrate et ses amours

il y aura en tout 25 volumes édités de 1956 à 1985
et il y aura aussi une brève série de trois tomes
adaptée en bande dessinée (2015 aux éditions Casterman)
sur Angélique mais celle-ci non titrée marquise des anges


TOME V
première partie: la Cour

- pour l'empêcher d'accepter les invitations du roi,
son mari Philippe fait enlever Angélique
alors qu'elle attend déjà un enfant de sa brute de mari
(une vraie poule couveuse notre Angélique!)

- malgré tous ces empêchements, Angélique réussira à s'enfuir
et à rejoindre la cour du roi
- Angélique parviendra à se montrer au roi et à se trouver
dans le rayonnement de l'astre

>> p. 48 le roi pardonne plus facilement à de loyaux ennemis
qu'à des courtisans intrigants
>> p. 58 le rossoli = la liqueur du badinage
>> p. 57 l'histoire du POUR
>> p. 70 être présent au petit coucher du roi
avec la cérémonie de la chemise
>> p. 76 la devise des Montespan: avant que la mer fût au monde,
Montespan portait les ondes
>> p. 91 le lever du roi
>> p. 106 l'île Dauphine = Madagascar
>> p. 114 le dîner du roi avec la châsse = la nourriture du roi
>> p. 140 une histoire de perruques

- pour une question de duels, Lauzun et Plessis sont embastillés,
Angélique se repose quelque temps au couvent des Carmélites

>> p. 188 Angélique a vraiment les faveurs du roi
qui l'étreint pour la première fois afin de la tester,
elle qui défend malgré tout son mari
>> p. 196 où l'on se charge de l'éducation des deux fils d'Angélique
>> p. 207 Mlle de Brienne perd au jeu 10'000 livres d'un coup
>> p. 208 l'achat des charges dont celui de consul

- Angélique possède maintenant la charge de cour permanente
et le titre de consul de Candie = la Crète


nomenclature
- bavolette = personne portant l'ancienne coiffure de paysanne
(le bavolet) couvrant les côtés et le derrière de la tête
- congruent = qui convient, qui s'applique bien
- faconde = élocution facile, abondante (jusqu'à déplaire)
- placet = supplique, écrit adressé à une personne détenant
un pouvoir pour lui demander justice, obtenir une grâce, une faveur
- simarre = longue robe d'homme ou de femme, faite de riche étoffe
- étrivière = courroie par laquelle l'étrier est suspendu à la selle
- le justaucorps = habit brodé d’or et d’argent

- pistole = monnaie d'or d'Espagne, d'Italie,
ayant même poids que le louis (6,75 g)
- écu = l'écu est une monnaie française créée au Moyen Âge,
au temps de Louis XIII, elle valait trois livres (ou 60 sols)
- livre = monnaie du temps de Louis XIV = 20 sols = 240 deniers
- 1 livre = env. 10 francs, un esclave valait env. 150 livres


deuxième partie: Philippe ou la guerre en dentelles

- au vue de l'enfant que porte Angélique et qui serait son héritier,
son mari Philippe accepte une trève entre époux
>> p. 229 l'accouchement d'Angélique, c'était l'instant difficile
et angoissant où le fruit prêt à se détacher
semble arracher les racines de l'arbre qui l'a porté

>> p. 236 les bouquets de fleurs empoisonnées
que Marie de Medicis faisait parvenir à ses rivales
(attestation non confirmée)
>> p. 243 le fils héritier de Philippe sera appelé
Charles-Henri-Armand-Marie-Camille de Miremont du Plessis-Bellière
>> p. 244 le flacon d'huile d'absinthe et de crème de civette
dont la nourrice lui frottait le nombril

- puis Charles-Henri fut enlevé par son père qui le voulait auprès de lui
et Angélique dût se résoudre à habiter dans le château de son époux

>> p. 253 un bon petit grand roi qui saute sur tout ce qui bouge
>> p. 257 Louis XIV, roi de France
seule la guerre donne la gloire, le triomphe des armes
complète la grandeur des souverains
>> p. 263 Angélique considérée comme contre-feu
pour masquer les amours du roi avec Mme de Montespan

>> p. 283 la fontaine du dragon au château de Versailles
>> p. 306 Angélique ose braver le roi

n.b Cléomire est un personnage (probablement la femme du Grand Cyrus)
comme publié dans Artamène ou le Grand Cyrus,
roman célèbre de Mlle de Scudéry, écrit de 1649 à 1653
où le Grand Cyrus était représenté par le Grand Condé

>> p. 330 grande réconciliation entre Angélique et son mari Philippe
- alors que son fils Cantor est engagé comme petit page
par le duc de Vivonne (frère de Mme de Montespan)
dans sa flotte qui part en campagne contre les turcs
qui assiègent l'île de Candie (la Crète) défendue par les vénitiens
a bien eu une bataille au cap Passero en août 1718,
entre les flottes anglaises et espagnoles, mais celle
mentionnée de la bataille du cap Passero vers 1667
entre Vivonne et le Rescator n'est pas historique

- malheureusement Cantor disparait dans la bataille de
la flotte française contre la flotte turque dirigée
par un rénégat algérois surnommé Rescator

>> p 356 la dispute (historique) entre Madame et Monsieur Montespan
appelé Pardaillan, dispute qui sera continuellement rappelée
par le perroquet de Mme de Montespan
qui prononce sans arrêt le mot "cocu"
(Pardaillan cocu de par sa femme, maîtresse du roi)
n.b. pour se venger, le marquis humilié décide alors d'une stratégie:
il décide d'attraper la vérole auprès des prostituées
les plus délaissées de Paris afin de contaminer sa femme,
dans le but qu'elle transmette elle-même la maladie au roi,
cette guerre comme les autres s'avère être un échec
et le stratagème du marquis est démasqué, si bien que
le "cocu magnifique" doit se retirer dans ses terres de Gascogne

>>p. 358 Florimond devient l'échanson du roi
(servir à boire à la table du roi)

- toutefois, demandé par le roi pour les opératiosn militaires
en Franche-Comté, le marquis du Plessy-Bellière
y perdit la tête par un boulet, Angélique veuve pour la 2ème fois
décide de retourner temporairement dans ses terres du Poitevin
mais le roi attendra son retour

nomenclature
- béquillard = qui se déplace avec des béquilles
- poupard = bébé gros et joufflu
- suavité, de suave = qui a une douceur exquise, délicieuse
- vétille = chose insignifiante
- férule = petite palette avec laquelle
on frappait la main des écoliers en faute
- point de Venise = dentelle de fil, faite à l’aiguille,
produite aux XVe et XVIe siècles dans l’île de Burano
(île près de Venise où se trouve le musée de la dentelle)


>>> un cinquième tome assez banal avec toujours
description des moeurs au château de Versailles, mais Angélique
ne tardera pas à connaître de nouvelles aventures amoureuses
>> un séjour à Versailles où Angélique bénéficie toujours
des faveurs du roi (peut'être même un peu trop!)
avec le monde de la cour, un monde frivole, plein d'intrigues,
avec des toilettes en frou-frou et en dentelles,
bonne description de la cour et des moeurs de ce temps
et le développement reste amusant
n.b. dans le récit, on ne parle toutefois pas de l'hygiène et des commodités
à la cour de Versailles (lieux d'aisances ou latrines)


TOME VI 1/ le roi

- ode à Mme de Montespan par Mme de Sévigné à Angélique
réfugiée dans le château du Plessis dans le Poitevin

n.b. Poitevin = habitant du Poitou et de la ville de Poitiers
n.b. Marie de Rabutin-Chantal, connue comme Madame de Sévigné (1626-1696),
est une épistolière française qui passait beaucoup de temps
dans les différentes sociétés de Paris qu’elle affectionnait,
mais elle recevait également fréquemment
ses amis et ses connaissances chez elle,
ses sociétés favorites étaient celles du duc de La Rochefoucauld
et de Madame de Lafayette; elle y passait souvent ses soirées
épistolière = femme qui écrit des lettres,
Mme de Sévigné est considérée comme l’archétype de l’épistolière
et une écrivaine à part entière

- après mûre réflexion, Angélique décide de retourner à Paris,
rencontre avec le roi, Colbert et le savant un peu fou Savary
- la reine Marie-Thérèse donne un 2ème fils au roi: Philippe, duc d'Anjou
- et Angélique est à nouveau honorée par le roi qui lui offre "le tabouret"
(autorisation de s'asseoir devant le roi)
- Molière jouait Tartuffe

- arrivée de Bachtiari bey, ambassadeur du shah in shah de Perse
>> p. 28 le supplice de la roue
- et rencontre amicale entre Angélique (Madame la turquoise)
et Bachtiari bey avec présentation du café
- l'élixir précieux que Bachtiari bey amenait avec lui
comme cadeau pour le roi de France
(la moumie selon Savary, du pétrole?)
>> p. 46 la consultation de Bachtiari bey avec son devin

>> p. 60 une curieuse arrestation par Colbert
et rencontre d'Angélique avec le prince Rakoczi de Hongrie,
un révolutionnaire dans l'âme
>> p. 87 les rois ne peuvent faire eux-mêmes certaines démarches,
mais ils doivent savoir appliquer diverses personnes
à diverses choses selon leurs divers talents

>> p. 111 le roi dit non au mariage de Mademoiselle
avec le comte de Lauzun
>> p. 117 tant d'insolence pour le roi
>> p. 119 nombreuses réceptions à Versailles:
polonaise, moscovite et persane
>> p. 133 la ménagerie de Louis XIV
>> p. 145 la jalousie mortelle de Mme de Montespan
>> p. 149 la liste des présents que Louis XIV avait faits au shah in shah,
mais il manquait le présent le plus précieux: Angélique pour Bachtria bey

>> p. 158 le privilège du roi pour guérir ses pauvres sujets malades
(guérir les écrouelles = nom d’une maladie d’origine tuberculeuse provoquant
des fistules purulentes localisées sur les ganglions lymphatiques du cou,
du Moyen Âge au XIXe siècle, les rois de France et d'Angleterre
sont réputés détenir le pouvoir de guérir les écrouelles par simple contact


>>p. 172 nouvelle arrestation d'Angélique pour avoir hébergé
le révolutionnaire hongrois, elle sera libérée,
mais astreinte à domicile par le roi
>> p. 214 Madame Scarron devient nourrice et gouvernante
des bâtards du roi avec Mme de Montespan qui voit maintenant
Angélique comme sa véritable rivale

note p. 218 si le roi n'aime pas les femmes intelligentes,
pourquoi aime-t-il Angélique?

>> p. 222 les blessures qu'on se fait
durant la période de pleine lune prenaient un cours malin

- et Angélique menacée d'être empoisonnée est sauvée par Barcarole
>> p. 239 tout comme son fils Florimond qui échappe à un attentat
- la camarde = la mort
>> p. 300 Angélique déclare la guerre à la Montespan
(Athénaïs de Rochechouart de Mortemart)

>> p. 310 mort d'Henriette, femme de Monsieur,
empoisonnée à son retour d'Angleterre chez son frère Charles II
>> p. 325 dispute avec le roi concernant le comte de Peyrac
>> p. 328 les explications du roi que Peyrac n'a pas brûlé sur le bûcher

>> le nouvel objectif d'Angélique: retrouver Peyrac


nomenclature
- basochien, de basoche = ensemble des gens de justice
- amène = agréable, avenant
- contrite = qui marque le repentir
- chiromancie = pratique divinatoire consistant à interpréter
les lignes et les autres signes de la paume de la main


>>> ce récit débute une nouvelle série y faisant intervenir
les moeurs de la culture orientale et où Angélique y fait de la politique
n.b. si Serge Golon y a démontré ses talents de chimiste
et d'alchimiste dans le premier volume, Anne Golon y démontre
dans les cinquièmes et sixièmes volumes ses talents de modiste
en décrivant les toilettes (habillements) extravagantes
portées à la cour de cette époque

annexes
- couvertures de livres
- portraits du roi, de la reine et de mme de Montespan
- affiche de cinéma
- la galerie des glaces à Versailles


Information
- la cour cesse véritablement d'être itinérante à compter de 1682
lorsqu'on lui ouvre les portes du château de Versailles
- sous Louis XIV, on estime que la cour comptait environ
dix mille courtisans pour un budget évalué6
entre 5 et 10% du budget total (loin derrière le budget de la guerre),
c'était un lieu de pouvoir, d'intrigues et de représentation
où l'étiquette joua un rôle sans cesse grandissant,
en instituant un code complexe autour de ses moindres faits et gestes,
le roi se mettait en scène et peuplait de symboles
chaque étape de la vie quotidienne
- de nombreux artistes étaient conviés à la cour,
dont les écrivains et poètes Molière, La Fontaine,
Corneille, Racine et Boileau, on les appelait poètes de cour,
des musiciens (Lully) étaient aussi fréquemment invités
- selon Norbert Elias (la société de cour), la cour de Versailles
était alors le modèle des cours européennes,
elle aurait notamment joué un rôle décisif dans ce
qu'Elias appelle "processus de civilisation"
c'est-à-dire l'intériorisation des normes morales par les individus
et la répression des pulsions agressives,
en effet, les usages de la cour, l'étiquette, l'interdiction du duel, etc.
se seraient répandus à travers la société
via un procès de "curialisation" de celle-ci, c'est-à-dire
de généralisation du modèle moral de la cour à l'ensemble de la vie sociale
- parmi les courtisans, ceux qui ont une charge sont "établis" à la cour,
la charge est obtenue par héritage ou achetée, souvent fort cher,
et correspond à une fonction ou office,
pour les plus importantes, il convient en outre
d'obtenir l'agrément du roi; c'est le cas notamment
des secrétaires d’État, mais pour un simple valet de chambre-barbier,
l'accord du grand maître de la maison du roi suffit,
tout le monde peut avoir donc une charge, à condition
d'y mettre les moyens donc il faut se douter que tout le monde
n'est pas premier gentilhomme de la chambre du roi, par exemple

- toutes les fois que je donne une place vacante,
je fais cent mécontents et un ingrat, dixit Louis XIV

>>> voir aussi le livre "us et coutumes à la cour de Versailles"

couvertures:
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