scierie (la)

série: Romans modernes
éditeur: héros-limite
auteur: anonyme
classement: biblio335B
année: 2013
format: broché
état: TBE
valeur: 6 €
critère: *
remarques: la scierie

prologue: l'éditeur Gripari explique
que l'auteur ne voulait pas faire publier son oeuvre écrit en 1955

c'est l'histoire d'un jeune bourgeois qui se voit obliger de travailler
comme ouvrier de scierie durant deux ans
jusqu'à son appel pour le service militaire,
c'est aussi l'histoire de son milieu de travail, le monde des scieries,
genre un peu spécial, lutte des sous-classes
mais le petit bourgeois se montrera à la hauteur de sa situation
>> p. 11 la Bible, un livre méchant?


décembre 1950, un jeune homme qui a échoué à ses examens d'étude,
commence un métier extrêmement dur, presque inhumain,
comme ouvrier dans une scierie de la région de la Loire
n.b. la scierie est alimentée par des arbres appelés grumes
(en l'occurence des peupliers = l'essence la mieux adaptée
pour l'industrie d'emballage d'alors)

embauché par Pressurot, le patron-scieur, à qui il manque un doigt
et qui est surnommé le "singe",
l'auteur (qui s'appelle François)
commence comme cloueur de caisse à bouteille,
il est payé à la pièce alors que ceux qui travaillent
sur les machines sont payés à l'heure
>> p. 19 la scie passe-partout pour tronçonner les grumes,
il y a 4 cloueurs dont une femme, 2 scieurs et 2 débardeurs

lors du sciage, la vision de la rencontre du bois
avec la lame de scie s'appelle l'attaque,
il fait toujours froid dans une scierie
dont les ouvertures laissent passer le vent
et surtout près de la scie à ruban à cause du vent supplémentaire
que cause la rotation de la lame,
10 heures de travail par jour, un calvaire!
>> p. 28 les dangereuses scies oscillantes
>> p. 31 les accidents avec les scies
qui ne sont pas munies des dispositifs de sécurité nécessaire
à noter:
- scies oscillantes = scies à multifonction
- scie circulaire inclinable pour les découpes rondes = la toupie
- scie dégauchisseuse = déligneuse et raboteuse

tôt ou tard, dans le travail du sciage, il faut faire le sacrifice d'un doigt,
la production: 35 à 40 caisses par journée de 10 heure
= 4 caisses à l'heure à fr 14.- la pièce
= env. fr 50-55.-/heure alors qu'un machiniste gagne env. fr 80.-/heure

un boulot très dangereux: tourner les grumes avec le tourne-bille
et c'est le recommencement du travail au matin qui est le plus dur,
car tout le corps et les muscles sont engourdis,
la course folle pour la production entre scieurs à savoir lequel produira le plus

nouvel horaire: 6.30 heures à 12.30 et 13.30 à 19.30 = 12 heures de travail par jour,
Bibi se coupe un doigt et reste 5 jours sans travailler

la haine et la méchanceté qui règnent durant le travail,
nouveau patron pour François qui quitte Pressurot
pour faire un apprentissage de bûcheron chez Gauthier,
celui-ci fournit la scierie Pressurot de peupliers
à raison de 28 m3 par jour à fr 150.-/m3,
ici c'est le travail à la cognée et à la scie passe-partout
(= longue scie à lame unique manipulée par deux hommes)

puis après un mois de travail, retour chez Pressurot
qui meurt peu après dans un accident, la scierie ferme

finalement François trouve du travail dans une scierie près de Chambord à 12 km ,
mais Garnier, le contre-maître est connu pour être une terreur
et la scierie est surnommée "Buchenwald",
c'est une grande scierie sillonnée de rails sur lesquels circulent de petits wagonnets
servant au transport du bois scié vers les piles
>> p. 71 le plot = la bille de pied d'un arbre découpée en tranches,
chaque tranche s'appelle une planche
>> p. 72 description des travailleurs de la scierie

description du contremaître Garnier,
la personne qui aura le plus impressionné l'auteur lors de sa période en scierie,
âgé de 28 ans, Garnier en parait 40,
la scierie contient aussi une scie grand ruban et une déligneuse

le scieur, c'est André, le jeune frère de Garnier,
c'est le personnage le plus important de la scierie car il règle le rythme du travail,
la scierie est aussi surnommée "le bagne" car on y travaille à la chaîne sans arrêt;
on apprend pas scieur, on naît scieur

première opération: griffer la grume sur le chariot du ruban,
puis c'est la scie qui entame le bois et qui cause un immense vacarme,
Garnier travaille aussi à l'affûtage où l'on affûte
(aiguiser et remettre en état) les lames de scie

une seule occupation principale: fournir en bois le scieur
et le bois c'est le roi du chantier!

puis Garnier quitte la scierie pour monter sa propre scierie
dans une forêt en Sologne (dans la boucle de la Loire)
et monter une scierie, c'est encore plus dur que de scier du bois

François accepte de le suivre malgré les 60 km qui le séparent de son domicile,
il ne reviendra alors qu'une fois par mois chez sa femme qui reste à Saint-Dyé;
pour François, ce sera la dernière étape dans ce métier, ce sera aussi la plus dure
>> p. 96 description de la jeune femme de Garnier
qui n'est vraiment pas contente avec la nouvelle situation

après bien des efforts, le corps de la scie à ruban
= la base de la scierie, est enfin installé
et avec de grandes souffrances, de la misère, de la fatigue
et des crises de désespoir, la scierie se monte petit à petit,
après quoi François revoie sa femme le temps d'une fin de semaine
pour retourner à la nouvelle scierie qui doit maintenant pouvoir débiter
un cubage d'au minimum 12 m3 par jour pour que la scierie soit rentable

François est promu chef de la griffe
(triage et découpage + transport des grumes à la scie à ruban)
>> p. 125 les ennuis dûs à la résine sur les bois résineux

et malgré une grosse coupure au poignet pour André le scieur,
le cubage planifié est atteint et la scierie devient une bonne affaire,
c'est alors que François reçoit son ordre de marche au service militaire
(pour lui ce seront des vacances! et le 22 avril après deux ans,
le travail sur le bois s'arrête pour François,
c'est fini jamais il ne recommençera


>> il n'y aura pas non plus de deuxième roman
et on n'entendra plus parler de l'auteur,
ce livre a connu un certain succès lors de sa publication en 1975,
ce qui a causé sa réédition en 2013

il y a une grande part de vérité dans le récit concernant le travail du bois
et les conditions de travail dans une scierie
des années 50 dans la région de la Loire,
mais que dire alors des conditions de travail dans une scierie de montagne
avec 1.- m de neige en hiver et des températures pouvant atteindre - 20°?

selon l'auteur l'esclavage c'est de la rigolade
et le service militaire des vacances en comparaison de son travail sur le bois,
on a de la peine à croire que de telles conditions prévalaient
alors même dans les années 50 à une époque
où le social n'était pas aussi développé que maintenant!
et si la première partie du livre est plutôt intéressante
(un fond d'histoire original et peu banal qui peut encore correspondre à la réalité),
la deuxième partie est à peine croyable et commence même à lasser,
non seulement concernant les conditions de travail pratiquement irréelles
mais aussi sur le texte au langage cru, vulgaire et plutôt sordide,
en tout cas l'auteur n'a pas la langue de bois!
et quelle chierie que cette scierie!
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