Jeanne d'Arc, la conspiration

série: Histoire (Moyen-Age)
éditeur: Vents d'Histoire
auteur: Messadié Gerald
classement: biblio334C
année: 2018
format: broché
état: TBE/N
valeur: 10 €
critère: *
remarques: chacun d'entre nous connaît Jeanne d'Arc,
ou plutôt, connaît l'histoire qu'on lui a raconté:
une pucelle, venue du fin fond de sa campagne,
est arrivée comme un cheveu dans la soupe
pour rétablir le roi sur son trône et libérer Orléans,
mais qu'en est-il réellement?
que sait-on des secrets qui entoure cette histoire?
comment pouvons-nous savoir s'il ne s'agissait pas là
d'une plan minutieusement construit par des autorités dans l'ombre
l'auteur propose une biographie romancée de Jeanne d'Arc,
étayée de recherches historiques,
Jeanne ne fut jamais bergère, elle était en réalité la demi-soeur de Charles VII,
elle fut soutenue et guidée par Yolande d'Aragon,
future belle-mère du roi Charles VII
et par les héritiers des Templiers, les Chevaliers de Sion

chapitre 1/ la France aux abois
et l'enfant mystérieux

- le 10.11.1407 arrivée de la reine Yolande d'Aragon,
reine des quatre royaume (Anjou, Naples, Provence et Sicile
(mais reine que de nom car la Sicile n'est plus sous domination d'Anjou)
- épouse de Louis II d'Anjou
n.b. Louis d'Anjou était chevalier de Sion, ordre qui avait succédé
à celui des Templiers et le grand maître fut en 1418 René d'Anjou, fils de Yolande

- Yolande assiste à l'accouchement de Isabeau de Bavière, femme de Charles VI,
reine de France, son conseiller était alors l'évêque de Beauvais, surnommé Cauchon
- description de Jean sans Peur, duc de Bourgogne

- Isabeau de Bavière accoucha d'une fille
(non pas du roi mais de son amant, le duc d'Orléans)
qui lui aurait été enlevée et remplaçée par un enfant mâle mort-né
qui aurait été baptisé Philippe et enterré discrètement,
la fille baptisée Jeanne fut provisoirement placée sous la garde de Yolande d'Aragon

n.b. il était donc évident que ce changement,
avait comme but d'occulter l'origine royale d'un mystérieux enfant,
action orchestrée par Yolande d'Aragon, alors la femme la plus puissante de France
pour une raison encore inconnue

n.b. les dominicains (à la cour de France) et les franciscains (soutenus par la Bourgogne)
étaient rivaux mais adoraient tous deux la vierge Marie

- Jeanne d'Arc serait donc né en 1407 à Paris et non en 1412 à Domrémy
- en 1429, lors du couronnement à Reims, Jeanne d'Arc déployait le baucéant,
l'étendard des Templiers avec l'inscription Jhesus Maria

- la folie de Charles VI aurait été la conséquence d'une drogue
qui lui aurait été délivrée par Philippe Hardi, duc de Bourgogne,
mais au lieu de causer sa mort, cette drogue aurait provoqué sa folie

- en novembre 1407 également assassinat de Louis d'Orléans,
l'instigation serait venu de Jean sans Peur, duc de Bourgogne
- Bernard VII d'Armagnac était alors grand mâître des chevaliers de Sion,
- Marguerite de Bavière, soeur d'Isabeau, mariée à Jean sans Peur

- Yolande à Angers décide de confier Jeanne à une famille modeste,
ce sera celle de Jacques d'Arc à Domrémy,
frère de Jeanne d'Arc, alors employée chez Yolande d'Aragon,
Domrémy étant sous la juridiction du cardinal de Lorraine, duc de Bar et oncle de Yolande
- les frères de Jeanne seront donc: Jacquemin, Jean et Pierre avec sa soeur Catherine

- paix de Chartres entre Charles VI et Jean sans Peur, défendu par un franciscain
qui plaida bien sa cause à la cour
- Yolande d'Aragon engendre un deuxième garçon: René

- alliance entre Yolande d'Aragon et Valentine Visconti,
veuve de Louis d'Orléans,
- mariage de Charles d'Orléans (fils de Louis)
avec Bonne, fille de Bernard VII d'Armagnac
pour former une alliance dirigée par Anjou et Armagnac
contre Jean sans Peur de Bourgogne, soutenu par les anglais
et l'homme le plus puissant de France

- Jeanne à Domrémy se porte bien
et en octobre Yolande met au monde une fille: Yolande d'Anjou (1412-1440)
>> à ne pas confondre avec la petite fille de Yolande d'Aragon:
Yolande d'Anjou (1428-1483)

- 1415, les armagnacs sont maîtres à Paris,
mort du dauphin Louis de Guyenne,
le prochain dauphin était maintenant Jean de Touraine, 18 ans,
marié à Jacqueline de Mons,
fille de Marguerite de Bourgogne, soeur de Jean sans Peur,
le dauphin Jean passait sous l'influence bourguignonne
mais celui-ci meur à son tour en 1417
(peut'être empoisonné par les armagnacs),
Charles de Valois devient le nouveau dauphin
>> p. 95 description de Charles, le futur Charles VII
peu avantagé par la nature, en tout cas
peu enclin à être le fils de Louis d'Orléans
(dont tous les enfants étaient de belle stature),
Charles aurait plutôt été le fils de Jean-sans-Peur
qui courtisait alors Isabeau de Bavière

- Charles est mis à l'abri auprès de Yolande d'Anjou par Tanguy du Chastel,
prévôt de Paris, au service de Bernard d'Armagnac
n.b. cet épisode constitue le début de la série BD le trône d'argile

- au potron-minet = à la pointe du jour
- prébende = situation lucrative

cette même année 1417 voit aussi
le décès de Louis II d'Anjou, mari de Yolande
>> p. 376 description du Grand Schisme des trois papes (1378-1417)
qui provoqua l'intervention des français en Italie,
(prendre pied dans la politique des états italiens)

- fin 1417, Bernard d'Armagnac confie à nouveau
le destin du dauphin (14 ans) à Yolande d'Anjou,
devenue la gardienne de l'héritier du trône

- à Paris, Isabeau devient régente de France
suite à la folie de son mari Charles VI,
mais elle était alors sous la coupe de Jean sans Peur

- trève de Yolande d'Anjou avec Henri V
par l'entremise de Tanguy du Chastel, passé au service de Yolande
mais un accord avec la Bourgogne échoue
de par Bernard d'Armagnac qui n'en veut pas
et en 1418 ce sont les bourguignons qui entrent à Paris,
afin que le dauphin qui était alors à Paris
ne tombe pas aux mains des bourguignons,
Tanguy du Chastel le transfère à Bourges, une ville sûre
mais Marie, femme de Charles VII, reste à Paris,
Jean sans Peur est nommé régent de France
tandis que Bernard d'Armagnac est exécuté par la populace

- Jeanne de Valois (pas encore d'Arc), âgé de 11 ans en 1418
rend visite à Yolande d'Anjou à Angers en compagnie du père Quentin,
Yolande la trouve belle fille et en bonne santé,
Jeanne est très religieuse, elle est surnommée par ses frères "la nonnette",
elle entend déjà des voix de sa conscience

- à Bourges, le futur Charles VII qui a 16 ans pouvait déjà compter
sur le Berry, le Poitou, l'Anjou, le Limousin,
Lyon, le Dauphiné et une partie du Languedoc,
quant aux finances, c'est Yolande qui s'en occupait,
Charles se nomme régent de France mais il était nommé le petit roi de Bourges

- première entrevue sans succès entre Charles le dauphin
et le duc de Bourgogne, Jean sans Peur en juillet 1419
- et lors d'une deuxième entrevue à Montereau en septembre 1419,
Jean sans Peur est assassiné par les gens du dauphin
comme sa victime Louis d'Orléans, avec la main tranchée

- Philippe le Bon, fils de Jean sans Peur, s'allie alors fermement avec les anglais
tandis que Charles VI renie le dauphin et le qualifie de parricide
(Jean sans Peur aurait été le père du dauphin! >> voir plus haut)
et Charles VI reçoit le roi d'Angleterre
qu'il déclare être son héritier par la paix de Troyes en 1420
n.b. Philippe le Bon et Henri V avait épousé deux filles de Charles VI:
Michelle, respectivement Catherine

- Yolande d'Anjou est horrifiée par la trahison suprême de Charles VI
léguant le royaume de France à un anglais
qui n'hésite plus avec le bourguignon comme allié
de prendre les armes contre le dauphin
mais surprise, les gens du dauphin, dirigés surtout par Tanguy du Chastel,
infligent une sévère défaite aux anglais à Baugé en janvier 1421
et lors de la bataille, Thomas de Lancastre,
duc de Clarence, frère de Henri V, y perd la vie
n.b. en mars 1421, la bataille de Baugé voit
la défaite de l’armée anglaise du duc de Clarence (environ 3 000 hommes)
face à l’armée franco-écossaise de Motier de la Fayette
et du comte écossais John Stuart de Buchan,
cette bataille est la première défaite anglaise en bataille rangée depuis 1415

- à la suite de cette défaite, Henri V débarque à Calais fin 1421
>> p. 144 de surcroît, le mal de Saint-Fiacre = la dysenterie se mit à sévir,
on pouvait vraiment dire que cet hiver-là faisait chier!
- mort d'Henri V août 1422, Jean de Lancastre,
duc de Bedford, frère d'Henri, devient régent de France
(n.b. le duc de Bourgogne avait décliné ce titre)

>> p. 149 l'épisode de l'effondrement du plancher
de la salle de l'évêché à La Rochelle avec le dauphin suspendu dans le vide

- octobre 1422, mort de Charles VI 3 mois après celle de Henri V,
la France avait deux rois: Charles VII et Henri VI âgé de 10 mois

- Yolande, marraine de Jeanne, apprend que les chevaliers-hospitaliers (de Sion)
enseignent à Jeanne des rudiments de combat,
ce qui expliquerait la bonne tenue à cheval de Jeanne

>> p. 157 il semblerait que, contrairement aux récits historiques,
le dauphin ne manquait pas d'argent grâce à Yolande, sa financière
mais sa cour ressemblait à une réunion de malfaiteurs
sauf pour Tanguy du Chastel
- juillet 1423, naissance de Louis, fils de Charles VII
>> p. 165 Cauchon, docteur de l'université de Paris,
est nommé évêque de Beauvais par les anglais

>> p. 170-175 les caprices de Jacqueline de Bavière, nièce d'Isabeau,
unique héritière de Hainaut, Hollande et Zélande
et la France sombrait dans le desespoir

- c'est le moment où Yolande envisage la destinée de Jeanne
qui vient d'avoir 17 ans et qui doit convaincre Charles VII
qu'il n'est pas le bâtard de Jean sans Peur
mais bien le fils de Charles VI comme peut l'attester une servante d'Isabeau

- prise de Verneuil par les gens de Charles VII en employant la ruse
mais peu après l'armée de Charles est battue, août 1424
- Philippe de Bourgogne serait d'accord d'envisager un traité de paix
avec Charles VII si celui-ci se sépare de tous ses conseillers
qui avait pris part à l'assassinat de Jean sans Peur

- mars 1425, Charles nomme Arthur de Richemont,
frère du duc de Bretagne, connétable de ses armées
mais la cour de Charles restait un nid de vipères
et ce fut Yolande d'Anjou qui y mit de l'ordre,
Charles était maintenant complètement sous sa coupe,
la cour de Charles est débarrassé de Giac, premier chambellan
et ce sera de La Trémoille qui épouse sa veuve!

tandis que les anglais sous le commandement
des comtes Salisbury et Warwick progressaient dans leur offensive

- début 1428, les anglais mettent le siège devant Orléans

le chevalier-hospitalier, Jean d'Essaime (nom fictif), fait part à Yolande
que Jeanne est prête, celle-ci quitte Domrémy le 30.12.1428
>> p. 205 la prophétie que le royaume de France
serait ravagé à cause d'une femme
et restauré par une vierge des Marches de Lorraine

- et Baudricourt, capitaine de Vaucouleurs avait été averti
de l'arrivée de Jeanne et c'est grâce à l'écuyer Jean de Metz
que Baudricourt fait suite à la demande de Jeanne
qui est d'abord mandée à Nancy pour y rencontrer
personnellement Charles II de Lorraine
et son parent René d'Anjou, fils de Yolande,
tous deux reconnaissaient sa mission et
Jeanne reçoit un sauf-conduit, un cheval et 4 écus d'or pour ses frais,
elle se met en route après que les écuyers
Jean de Metz et Bertrand de Poulengy lui aient fourni une tenue d'écuyer


deuxième partie: où le ciel défend
ses terrestres défenseurs

- l'évêque Cauchon se tient informé de la mission de Jeanne
- le 23.2.1429 Jeanne rencontre le dauphin Charles à Chinon
>> p. 391 il a été constaté que Jeanne n'avait jamais eu ses règles
(n.b. un désordre endocrinien tel qu'une aménorrhée chronique
pouvait être considéré comme source de pathologie psychique,
aménorrhée = absence des règles ou menstruation)
>> p. 251 les seules étreintes dont souffrait Jeanne
étaient celles de ses compagnes de lit,
elle ne pouvait trouver aisément le sommeil
que lorsqu'une créature de son sexe était présente à ses côtés

- Jeanne est conduite auprès des examinateurs de Poitiers
après que deux matrones aient confirmé sa virginité
>> p. 260 Jeanne est adoubée (ordonnée chevalier) avec l'épée de Du Guesclin

- Gilles de Rais devient un personnage important dans l'entourage de Jeanne
- Yolande d'Anjou veut faire savoir aux anglais
qu'ils se battent maintenant contre les pouvoirs du ciel,
>> p. 272/273 la première lettre aux anglais le 22.3.1429

- la lettre fut envoyée sans la montrer d'abord au dauphin,
ce qui suppose que Yolande d'Anjou tenait le dauphin en piètre estime,
mais Jeanne est aussi manipulée par Yolande
>> p. 275 le drôle de siège d'Orléans
>> p. 277 l'armure de Jeanne d'un poids de 25 kg
et son étendard confectionné par Hauves Poulnoir, un peintre de Tours
- le 27.4.1429 entrée de Jeanne à Orléans avec un convoi de vivres
- Jean de Dunois, dit le bâtard d'Orléans
avait le même père que Jeanne (Louis d'Orléans)
>> p. 300 Jeanne aurait été lesbienne

- 7.5. 1429 prise de la bastide des Tourelles,
la plus importante de toutes les bastides
>> p. 313 le retrait inexplicable des anglais devant la bastide des Tourelles,
retraite jugée comme un miracle,
toutefois les anglais avaient été malgré tout impressionnés
par la résistance des français animés par l'apparition de la Pucelle
et celle-ci aurait terrifié les anglais
- seul, Charles VII n'accorda pas la gloire des combats à Jeanne
- on était le dimanche 8.5.1419, le siège d'Orléans était levé

prochaine étape: Reims, mais de nombreux conseillers de Charles VII
(dont La Trémoille) n'y était pas favorable
(ils y perdraient de l'importance dans l'entourage de Charles VII)

- toutefois Jeanne pousse les capitaines de la'rmée à l'offensive continue,
nouveau succès à Jargeau et depuis Orléans,
les anglais avaient perdu trois de leurs plus grands chefs:
Salisbury, Glasdale et Suffolk,
restaient deux autres grand capitaines: Talbot et Fastolf
alors que les déplorables intrigues des favoris de Charles VII
subsistaient toujours encore
(pincipalement celles qui opposaient La Trémoille à Richemont)

- nouvelles victoires à Meung, Beaugency et écrasante à Patay
où Talbot est fait prisonnier,
mais le chemin vers Reims est toujours encore semé d'embûches

>> à noter: les constants déplacements du dauphin
(5x en le seul mois de juin 1429),
finalement l'armée du Sacre arrive à Reims fin juin 1429
alors que Charles VII commence à négocier avec Philippe de Bourgogne
et que la reine Yolande assiste au sacre en personne,
ce sera peut'être aussi sa plus grande victoire

>> un très bon roman historique, intéressant à la lecture
et bien documenté sur les évènement de l'époque
toutefois, cette oeuvre de Messadié sur la Pucelle
ne vaut pas celle entamée sur Jésus Christ
dans son livre "l'homme qui devient Dieu"

annexes
- couverture du livre
- armoiries d'Anjou
- armoiries d'Armagnac
- l'étendard de Jeanne d'Arc


Information
A) Yolande d'Aragon
Yolande d’Aragon, duchesse d'Anjou (1380-1442),
fille de Jean Ier, roi d'Aragon et de Yolande de Bar,
fut duchesse d'Anjou, comtesse du Maine et de Provence,
reine de Naples et de Jérusalem titulaire
et dame de Guise.

Yolande d'Aragon fut promise à l'héritier d'Anjou,
Louis (qui avait accédé au trône de Naples
sous le nom de Louis II de Naples un an plus tôt,
à la suite de la conquête de Naples en 1390)
pour résoudre les revendications contestées
sur le royaume de Sicile et Naples entre les maisons d'Anjou et d'Aragon
et se maria avec lui le 2 décembre 1400 en la cathédrale Saint-Trophime d'Arles

Yolande d'Aragon joua un rôle important dans la politique
de l'empire angevin, de la France et de l'Aragon, pendant la première moitié du XVe siècle,
fille survivante du roi Jean Ier d'Aragon, qui n'avait pas de fils,
elle réclama le trône d'Aragon après la mort de sa sœur aînée Jeanne, comtesse de Foix

pourtant, les lois de succession d'Aragon et de Barcelone n'étant pas claires,
elles furent comprises en faveur des héritiers mâles,
ainsi l'oncle de Yolande (frère cadet de Jean Ier),
Martin Ier d'Aragon, hérita du trône d'Aragon,
Martin mourut sans descendance en 1410, et après deux ans d'interrègne,
les États d'Aragon élurent Ferdinand d'Antequera comme nouveau roi d'Aragon,
Ferdinand était le second fils d'Éléonore d'Aragon,
reine de Castille, sœur de Jean et de Martin

le candidat angevin était le fils aîné de Yolande, Louis III d'Anjou, duc de Calabre,
dont la revendication reposait dans le Pacte de Caspe,
Yolande et ses fils se considéraient comme héritiers prioritaires
et commencèrent à utiliser le titre de rois d'Aragon,
à cause de cet héritage, Yolande fut appelée
reine de quatre royaumes, ces royaumes étant probablement
la Sicile, Jérusalem, Chypre et Aragon
(une autre interprétation sépare Naples de la Sicile et exclut donc Chypre)
de toute façon, la réalité était que Yolande et sa famille
ne possédèrent que pour des intervalles très courts des territoires dans ces royaumes,
Jérusalem n'a d'ailleurs jamais été en leur possession,
leur véritable royaume se réduisait aux fiefs d'Anjou en France:
ils possédèrent sans conteste la Provence et l'Anjou, le Maine, la Touraine et le Valois,
son fils René fut choisi comme héritier par le cardinal-duc de Bar
et devint par mariage duc de Lorraine

dans la seconde période de la guerre de Cent Ans,
Yolande prit parti pour la France,
dont pour le parti des Armagnacs
durant la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons,
contre les Anglais et les Bourguignons,
comme la propre mère du futur Charles VII,
Isabeau de Bavière combattait sa revendication à la couronne,
on dit que Yolande fut celle qui protégea l'adolescent de toutes sortes
de machinations et tentatives d'empoisonnement et joua le rôle de mère,
elle retira Charles de la Cour
et le garda dans ses châteaux de la vallée de la Loire
puis le fiança en 1413 à sa fille Marie d'Anjou

en 1415, le dauphin Louis, frère aîné de Charles de Ponthieu meurt,
il est suivi en 1417 par Jean, le deuxième frère et donc entre-temps dauphin,
les deux aînés ont été placés sous la protection du duc de Bourgogne,
Yolande est la protectrice du comte Charles qui devient le nouveau dauphin,
le 29 avril 1417, Louis II d'Anjou meurt de maladie,
laissant Yolande, alors âgée de 36 ans,
responsable de la maison d'Anjou,
elle tient également le sort de la maison royale des Valois dans ses mains,
son gendre, le dauphin Charles est très vulnérable
face aux desseins du roi d'Angleterre Henri V
et de son cousin Jean sans Peur, le duc de Bourgogne,
les parents les plus proches de Charles,
les ducs d'Orléans et de Bourbon ont été faits
prisonniers à Azincourt par les Anglais
et à cause de l'alliance de sa mère, du duc de Bourgogne et des Anglais,
Charles ne peut compter que sur le support de la maison d'Anjou et celle des Armagnacs
(qui ont rejoint la cause orléaniste)

après l'assassinat de Jean sans Peur à Montereau en 1419,
son fils Philippe le Bon devient duc de Bourgogne,
Philippe et Henri V d'Angleterre
imposent le traité de Troyes (mai 1420)
au roi Charles VI,
le traité désigne Henri comme régent de France et héritier de la couronne,
en 1421, le dauphin Charles est donc déshérité

en avril 1422, sa fille aînée,
Marie d'Anjou, se marie avec le dauphin Charles, fils puîné du roi Charles VI,
Henri V et Charles VI meurent tous deux en 1422 (respectivement en août et en octobre),
Charles, alors âgé de 19 ans, devient légitimement Charles VII, roi de France,
ce titre est contesté par les Anglais et leurs alliés bourguignons
qui soutiennent la prétention du jeune fils de feu Henri V, le roi Henri VI,
cela marque la dernière étape de la guerre Cent Ans

Yolande joua un rôle important dans cette lutte,
entourant le jeune roi de conseillers et domestiques de la maison d'Anjou,
elle manœuvra pour que le duc de Bretagne rompe son alliance avec l'Angleterre
et fit nommer Arthur de Richemont, futur Arthur III de Bretagne,
membre de la famille ducale bretonne et connétable de France en 1425,
le duc de Bourgogne Philippe le Bon avait mis
comme condition formelle à l'admission de son beau-frère, le comte de Richemont,
au connétablat de France, l'élimination de tous les conseillers du roi Charles VII
ayant participé de près ou de loin à l'assassinat de Jean sans Peur
sur le pont de Montereau en 1419,
avec l'aide du connétable de Richemont,
Yolande applique donc le renvoi de plusieurs proches conseillers de Charles VII,
cette éviction ne provenait donc pas directement de la volonté de Yolande d'Aragon,
mais des nécessités liées à la raison d'État,
les historiens rapportent que le roi s'en sépara à grand regret
et qu'il conserva toute sa confiance et toute son amitié
à ceux qui l'avaient bien servi,
détruisant ainsi la légende de l'éviction de conseillers incapables
répandue par les chroniqueurs bourguignons,
auxquels succédèrent comme favoris, Pierre II de Giac
(ex-bourguignon, rallié à Charles VII)
et Le Camus de Beaulieu (tous deux mourront en 1427,
à l'instigation du connétable de Richemont).

le 3 juin 1433, l'arrestation et l'enlèvement
du grand chambellan Georges de La Trémoille permet au "parti angevin"
de retrouver son influence par le biais du jeune Charles IV du Maine,
fils de Yolande d'Aragon et nouvel homme fort à la cour de Charles VII

le chroniqueur contemporain Jean Jouvenel des Ursins
décrivit Yolande comme la plus belle femme du royaume,
Charles de Bourdigné, chroniqueur de la maison d'Anjou, dit d'elle
qu'elle était considérée comme la plus sage
et la plus belle princesse de la chrétienté,
plus tard, le roi Louis XI affirma que sa grand-mère
avait un cœur d'homme dans un corps de femme,
dans un des rares ouvrages spécifiques sur Yolande,
Jehanne d'Orliac, auteur du XXe siècle, affirme q
ue la duchesse ne fut pas appréciée à sa juste valeur
pour son génie et son influence sous le règne de Charles VII,
cependant, certains historiens contemporains contestent l'influence
prêtée à Yolande d'Aragon tout au long du règne de son gendre
et notamment durant la mission de Jeanne d'Arc,
ainsi, selon eux, la reine de Sicile n'aurait été
ni l'ange gardien ni l'inspiratrice de la Pucelle,
Philippe Contamine observe que la reine de Sicile
défendait prioritairement ses intérêts
et les intérêts de la maison d'Anjou
(des intérêts complexes et pas toujours convergents)

Yolande finit par se retirer à Angers puis à Saumur où elle meurt en 1442

B) Bernard d'Armagnac
Bernard VII d'Armagnac (1360-1418) est comte de Charolais (1384-1391),
puis comte d'Armagnac, de Fezensac, de Rodez (1391-1418),
vicomte de Carlat, comte de Pardiac (1402-1418) et connétable de France,
il était le fils de Jean II, comte d'Armagnac,
de Fézensac, de Rodez et de Charolais
et de Jeanne de Périgord

durant la guerre de Cent ans, il devient le chef du parti des Armagnacs
qui soutient la maison d'Orléans opposée à la maison de Bourgogne,
il sert son père, puis collabore avec son frère Jean III
contre les compagnies de routiers, qu'il combat,
puis tente à deux reprises (1384 et 1389) de les emmener en Espagne,
à la mort de son père, il était devenu comte de Charolais,
comté qu'il revendit à Philippe II le Hardi, duc de Bourgogne
quand il devint comte d'Armagnac, de Fézensac et de Rodez,
afin de conserver la mainmise sur le comté de Comminges,
il force le mariage de Marguerite de Comminges, veuve de Jean III,
avec un lointain cousin, Jean d'Armagnac († 1402),
comte de Pardiac et vicomte de Fézensaguet,
il fera mourir ce dernier et ses enfants en prison
pour récupérer ses terres et gardera prisonnière la veuve,
mais son fils ne parviendra à empêcher
ni le remariage de Marguerite avec Mathieu de Foix en 1419,
ni le don du comté de Comminges au roi Charles VII.

il fréquente la cour de France, comme ses prédécesseurs,
mais est le premier de sa famille à s’allier à la famille royale,
il épouse en effet Bonne de Berry, fille de Jean de France,
duc de Berry et nièce du roi Charles V de France,
il se rapproche du prince Louis d'Orléans,
ayant tous deux des intérêts convergents sur le Milanais,
Louis d’Orléans épouse Valentine Visconti,
tandis que la sœur de Bernard, Béatrice d'Armagnac, épouse Carlo Visconti

Louis d’Orléans est assassiné en 1407
sur l’ordre de Jean sans Peur, duc de Bourgogne
et Bernard d’Armagnac regroupe les partisans du duc d’Orléans,
pour affermir sa position, il marie sa fille en 1410
à Charles d'Orléans, le nouveau duc,
il marie également son second fils Bernard, comte de Pardiac
à une autre capétienne, Éléonore de Bourbon, comtesse de la Marche

à partir de 1410, il prend la tête du parti d’Armagnac
et mène la lutte contre les partisans du duc de Bourgogne,
Henri V, roi d’Angleterre en profite pour envahir la France
et bat la chevalerie français à Azincourt en 1415,
mais Bernard est nommé connétable et chef du gouvernement du dauphin
cette même année et lutte contre les Bourguignons
et la reine Isabeau de Bavière, ralliés aux Anglais

dans la nuit du 28 au 29 mai 1418, à minuit,
les Bourguignons, alliés des Anglais, envahissent Paris,
Bernard d'Armagnac est tué le 12 juin 1418,
lors des massacres organisés par les gens du duc de Bourgogne
et dirigés par le bourreau Capeluche
(après avoir subi l'occupation anglaise,
Paris ne sera repris qu'en avril 1436 par le roi de France Charles VII)

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