vie de Jesus

série: Religion/Jesus
éditeur: Nelson
auteur: Renan Ernest
classement: biblio2B
année: sd
format: poche, cartonné
état: TBE
valeur: 5 €
critère: **
remarques: vie de Jesus dans la collection Nelson

le christianisme = évènement capital de l'histoire du monde
qui connut son début sous le règne d'Auguste et de Tibère

1/ enfance et jeunesse de Jésus,
ses premières impressions

- Jésus appelé aussi le nazaréen, avait des frères et des soeurs,
il aurait été toutefois l'aîné, ses frères eurent toutefois
moins d'importance que ses cousins, tel que Jacques,
fils de Marie, mariée à Cléophas et soeur de Marie, mère de Jésus

notes
- dans la tradition chrétienne, Cléophas, est frère ou demi-frère de Joseph
et épouse de Marie, l'une des trois Saintes Femmes,
avec elle, il a deux fils: Jacques le Mineur et Joset,
c'est Marie Jacobé qui est présente près de la croix de Jésus
dans les évangiles attribués à Marc et à Matthieu
- les quatre frères de Jésus: Jacques, Joseph, Jude et Simon

>> p. 22 description de Nazareth et de la Galilée,
un région fertile contrairement à celle de Judée


2/ éducation de Jésus

- éducation normale empreinte de judaïsme,
le dialecte syriaque mêlé d'hébreu était le langage de Jésus,
de bonne heure, son caractère à part se révèla


3/ ordre d'idées au sein duquel se développa Jésus

- le juif grâce à une espèce de sens prophétique
a fait entrer l'histoire dans la religion
>> p. 34 les origines juives dans la culture perse
- le messie était invoqué comme juge et vengeur des peuples
- réunie à la Samarie et à l'Idumée, la Judée formait
une sorte d'annexe de la province de Syrie,
subordonnée à un procurateur romain
- la province des juifs était toutefois toujours
dans une atmosphère tendue de révolte
- le cens (base de l'impôt) était la mesure la plus impopulaire

notes
- l'Idumée est le nom d'une région limitrophe de la Judée
pendant la période du second temple,
elle s'étend du sud des monts de Judée au nord du Néguev
- cens = dans l'antiquité, dénombrement des citoyens romains
(recensement) et évaluation de leur fortune
- hiérosolymite = relatif à Jérusalem


4/ premiers aphorismes
(= bref énoncés résumant une théorie ou un savoir) de Jésus,
ses idées d'un dieu père et d'une religion pure, premiers disciples

- Joseph mourut avant que son fils fut arrivé à aucun rôle public,
Marie resta dès lors le chef de la famille, elle se retira à Cana
- Jésus ne s'est point marié, il n'a pas eu non plus de visions,
il était toutefois en rapport direct avec dieu, il se croit fils de dieu
- il n'était pas non plus philosophe, il s'inspirait quelque peu de Hillel
- le dieu de Jésus n'est pas celui des juifs, c'est le dieu de l'humanité
>>p. 54 le nom de royaume de dieu fut le terme favori de Jésus
pour exprimer la révolution qu'il apportait en ce monde,
comme presque tous les termes relatifs au messie, il venait du livre de Daniel
>> p. 57 la morale évangélique reste la plus haute création
qui soit sortie de la conscience humaine

- de par ses principes, Jésus fut un révolutionnaire,
il n'aimait pas les hypocrites dont les pharisiens

notes
- Hillel l’ancien ou Hillel le sage est le dernier président
du Sanhédrin de l’époque des Zougot, natif de Babylone,
il se rend à Jérusalem et y devient la figure intellectuelle dominante
sous le règne d’Hérode, fondant une école d’interprétation pragmatique
de la loi juive ainsi qu’une dynastie de patriarches
qui assurera l’autorité spirituelle sur la Judée jusqu’au IVe siècle
- la loi mosaïque désigne l'ensemble des préceptes
donnés par Moïse au peuple juif, consignés dans la Torah
(les cinq livres de Moïse ou Pentateuque)
- évangélique = dérivé de l'Evangile ou Bonne Nouvelle
qui relate la vie et l'enseignement de Jésus Christ


5/ Jean-Baptiste, voyage de Jésus vers Jean
et son séjour au désert de Judée, il adopte le baptême de Jean

>> p. 66 Jean, un personnage extraordinaire, surnommé le baptiste,
qui était nazir, dernier descendant des prophètes d'Israël
dont le plus grand prophète fut Elie
nazir = assujetti par voeu à certaines abstinences
- Jesus fut beaucoup influencé par la doctrine de Jean
et adopta aussi son baptême
>> p. 74 le rôle d'Hérodiade, petite-fille d'Herode le grand
qui épousa en seconde noce Antipas qui avait répudié sa première épouse
>> p. 75 la forteresse Machero, en Jordanie, côté oriental de la Mer Morte,
selon Flavius Josèphe, Jean le Baptiste y a été emprisonné et exécuté


6/ développement des idées de Jésus sur le royaume de dieu

>> p. 77 le désert était, dans les croyances populaires,
la demeure des démons
>> p. 79 la bonne nouvelle = l'annonce que le règne de dieu est proche
et attendre ce royaume sera synonyme d'être disciple de Jésus;
pour le moment, le roi du monde est satan
et le jour est proche où dieu interviendra
>> p. 85 selon Jésus, l'homme est antérieur et supérieur au citoyen
- Jésus, un révolutionnaire, mais un révolutionnaire moraliste


7/ Jésus à Capharnahum

- à 30 ans, l'enseignement de Jésus devient public et suivi,
on lui décerna le titre de messie, fils de David,
mais il préférait être simplement le fils de l'homme,
son centre d'action débuta à Capharnahum
>> p. 94 description des synagogues, un monde à part
>> p. 95 le charme de Jésus dans ses discours

notes
- anachorétique = qui mène, retiré dans la solitude,
une vie de sobriété et de contemplation
- homélie = discours simple prononcé au cours de la messe


8/ les disciples de Jésus

- Jésus met de côté l'ingrate Nazareth (nul n'est prophète en son pays)
et s'installe à Capharnahum
- c'est là que Jésus trouve ses premiers disciples dévoués
dont les deux frères-pêcheurs: Pierre et André
- les femmes particulièrement accueillaient Jésus avec empressement
dont Marie de Magdala qui devait jouer un grand rôle
à la mort de Jésus et ce sera seulement après sa mort
que sa mère Marie acquéra une grande considération
- Jean fut peut'être le disciple favori de Jésus,
mais la primauté comme chef de fil revenait à Simon Bar-Jona
(= fils de Jonas) appelé aussi Pierre ou Simon-Pierre

note
- apologue = petit récit visant essentiellement
à illustrer une leçon morale
- cénobitique = faisant partie d'une forme de vie monastique
en communauté, propre aux cénobites, par opposition aux ermites
- les ebions ou ebionites formaient
un groupe religieux judéo-chrétien marginal


9/ prédications du lac

- Jésus excellait surtout dans les paraboles
et en fait c'est lui qui les a créées


10/ le royaume de dieu conçu comme l'avènement des pauvres

- Jésus prêchait la religion des pauvres et des deshérités
>> p. 129 ne rien posséder fut le véritable état évangélique
>> p. 132 la parabole du fils prodigue
(le privilège d'amour sur celui qui a toujours été juste)
>> p. 137 l'origine du mot paradis

n.b. le terme paradis est issu d'une langue très ancienne,
l'iranien avestique dans laquelle pairidaēza,
signifie enceinte royale ou nobiliaire
= un jardin délicieux où se déroule une vie charmante
- messéante = relatif à ce qui est malséant,
c'est-à-dire qui n'est pas convenable
- messie = libérateur désigné et envoyé par dieu


11/ ambassade de Jean prisonnier vers Jésus, mort de Jean,
rapports de son école avec celle de Jésus

>> p. 144 le rôle que Jean le baptiste
(un mangeur de sauterelles et de miel sauvage)
allait jouer auprès de Jésus, il proclama Jésus le messie attendu


12/ premières tentatives sur Jérusalem

- Jérusalem, centre du judaïsme dont les pharisiens,
membres d'une secte puritaine d'Israël, que les Évangiles
accusent de formalisme et d'hypocrisie
- Jésus les nomme une race de vipères de par leur hypocrisie
- mais Jésus n'était pas à l'aise en ville de Jérusalem
où les habitants de la Galilée étaient mal considérés
>> p. 150 description de Jérusalem,
Hérode le grand en avait fait une des plus superbes villes de l'Orient

- les prêtres du temple étaient presque tous des Sadducéens,
des aristocrates, une caste sacerdotale
- et Jésus arrivait quelque peu avec le renom de destructeur du judaïsme

note
- longanimité = patience à supporter ses propres souffrances,
ce qu'on aurait le pouvoir de réprimer


13/ rapports de Jésus avec les païens et les samaritains

- Jésus professait la religion du coeur, de la charité
et ne jugeait personne sur sa religion ou sa doctrine
>> p. 165 description des samaritains
n.b. la Samarie formait en Palestine une espèce d'enclave
où se conservait le vieux culte de Garizim, frère et rival de celui de Jérusalem,
samaritains = shamerim = les observants,
ils sont maintenant reconnus comme juifs par l'état d'Israël


14/ commencement de la légende de Jésus,
idée qu'il a lui-même de son rôle surnaturel

>> p. 170 le royaume de dieu ne peut être conquis sans violence
>> p. 179 explication sur les miracles,
principalement des miracles de guérison
et Jésus guérissait de par sa force morale


15/ forme définitive des idées de Jésus sur le royaume de dieu


16/ institutions de Jésus

- il faut noter que Jésus n'écrivait pas
>> p. 197 les repas étaient devenus dans la communauté naissante
un des moments les plus doux, on se rencontrait
et on entretenait des conversations pleines de gaieté et de charme
- Jésus disait à ses disciples: tenant le pain, ceci est mon corps
et tenant le vin, ceci est mon sang
- ce rite mystérieux obtint du vivant de Jésus une grande importance
et devint le symbole de la communion chrétienne


17/ opposition contre Jésus

- elle venait surtout du judaïsme orthodoxe, représenté par les pharisiens,
ceux-ci étaient les vrais juifs, le nerf et la force du judaïsme
- les luttes de Jésus avec l'hypocrisie officielle étaient continues


18/ dernier voyage de Jésus à Jérusalem

- Jésus était un étranger à Jérusalem harcelé par les pharisiens
et la caste sacerdotale
>> p. 212 description de Gethsémani (= verger),
du mont des oliviers et de Béthanie

notes
- Gethsémani = le pressoir à huile
est le lieu où Jésus a prié avant son arrestation,
il s'agit d'un grand domaine (oliveraie) qui,
durant les fêtes de pèlerinages, abrite la foule qui ne sait trop où loger
- mont des oliviers = colline à l'est de Jérusalem
englobant en fait les deux collines situées immédiatement au nord de celle-ci,
le lieu est important pour les trois religions abrahamiques
(judaïsme, christianisme et islam)
- Béthanie = village de Judée où les amis de Jésus:
Marthe, Marie et Lazare habitaient, selon l'évangile de Jean,
il était situé à quinze stades (2,5 km) de Jérusalem,
c'est à Béthanie que sont situés la résurrection de Lazare,
la réception de Jésus par Simon le lépreux et l'onction de Béthanie

- réponse de Jésus à une question des pharisiens concernant l'impôt:
"rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu"
et concernant la femme adultère:
"que celui d'entre vous qui est sans péché lui jette la première pierre"

>> p. 219 les phylactères = lames de métal ou bandes de parchemin
contenant des passages de la loi que les juifs dévots
portaient attachées au front et au bras gauche

>> p. 220/221 les critiques de Jésus aux scribes et aux pharisiens
"malheur à vous" et " afin qu'un jour retombe sur vous
tout le sang innocent qui a été répandu sur la terre"


19/ machinations des ennemis de Jésus

- le grand prêtre Caïphe (18-36 AC) était tout dévoué aux romains,
mais le pouvoir était dominé par son beau-père Annas ou Hannan
qui faisait partie de la famille sacerdotale et ce fut lui
qui porta la responsabilité de la mort de Jésus,
car Jésus dérangeait l'ordre établi dans la tradition juive de la loi

notes
- Annas était un grand prêtre du temple de Jérusalem (15 AC),
il fut nommé par le gouverneur de Syrie Quirinius
après la déposition d'Archélaüs, ethnarque de Judée,
Annas était à la tête d'une famille
qui a donné six grands prêtres à l'époque hérodienne


20/ dernière semaine de Jésus

- Jésus sentait sa fin prochaine et en avisait ses disciples
- épisode de Marie qui parfume les pieds de Jésus
et la protestation de Judas de Kerioth, le trésorier
qui pensait alors que c'était du gaspillage

- entrée triomphale de Jésus à Jérusalem "hosanna au fils de David",
mais il était surtout acclamé par les pélerins de Galilée
- Jérusalem comptait alors 50'000 habitants
- Jésus devenait maintenant le héros de la passion

- la trahison de Judas était inexplicable (jalousie?)
- le repas du jeudi soir fut la vraie Pâque,
le sceau de l'alliance nouvelle, le banquet d'adieu
>> p. 241 le fameux tableau de la Sainte Cène
où la tête de Jean (à la droite de Jésus)
reposait sur la poitrine de son maître
- une des dernières recommandations de Jésus:
aimez-vous les uns les autres

notes
- hosanna = chant, hymne de joie
- la passion = souffrance et supplice du Christ
- la Sainte Cène = symbolisant la communion des croyants
avec le Christ et entre eux, elle exprime donc
l'unité de la communauté et l'unité de l'Église
- le tableau de l'utima cena = dernier soûper
par Léonard de Vinci avec plusieurs visions
a) Marie-Madeleine à sa gauche (Leonard de Vinci)
b) Jean à sa droite avec la tête sur la poitrine par Juan de Juanes


21/ arrestation et procès de Jésus

>> p. 251 l'entretien en privé entre Jésus et Ponce Pilate
- une accusation sévère était celle
que Jésus se faisait passer pour le roi des juifs
>> p. 258 Renan défend les légionnaires romains
et ne rend pas Ponce Pilate responsable de la condamnation de Jésus,
la mort de Jésus fut le crime d'une nation
" que son sang retombe sur nous et sur nos enfants"
>>p. 262 l'ancien testament (le pentateuque) a été dans le monde
le premier code de la terreur religieuse
- et le christianisme a su aussi parfois être intolérant (inquisition)


22/ mort de Jésus

- bien que le motif réel de la mort de Jésus fût tout religieux,
ses ennemis avaient réussi à le présenter comme coupable de crime d'état
- sur le chemin du Golgotha (traduction = crâne,
une colline en forme de crâne), aucun disciple n'était auprès de Jésus,
ce fut Simon le Cyrénéen qui dut porter la croix à la place de Jésus,
celui-ci étant alors physiquement trop faible
>> p. 269 le supplice de la croix


23/ caractère essentiel de l'oeuvre de Jésus

- Renan fait de Jésus une âme immortelle avec un corps de mortel,
mille fois plus aimé depuis sa mort que durant les jours
de son passage sur la terre

- les pays grecs et romains n'entendirent guère parler de Jésus,
Flavius Josèphe ne consacre que quelques lignes à son exécution
et le nom de Jésus ne figurera
dans les auteurs profanes que cent ans plus tard
n.b. auteur profane = qui est dépourvu de caractère religieux, sacré;
qui a trait au domaine humain, temporel ou terrestre

>> p. 272 l'oeuvre essentielle de Jésus fut de créer autour de lui
un cercle de disciples auxquels il inspira un attachement sans bornes
et dans le sein desquels il déposa le germe de sa doctrine,
Jésus était l'initiateur du monde à un esprit nouveau

- Socrate fut le fondateur de la philosophie,
Aristote celui de la science et de la nature
et Jésus fut le créateur du sentiment pur

notes
- hétérodoxie = qui pense d'une autre manière que la manière habituelle
- Golgotha ou mont du Calvaire, nommé aussi lieu du crâne
était une colline située dans l'Antiquité à l'extérieur de Jérusalem,
sur laquelle les romains attachaient les condamnés à mort
sur une crux commissa, en forme de T


>>> Renan a beau être un disciple de Darwin,
son récit glorifie la vie de Jesus, un personnage surnaturel
tout en ne le comparant pas à un personnage divin mais proche de l'homme

à noter
a) que Renan n'est pas tendre pour la religion islamique
b) qu'il ne s'engage pas dans une explication sur la résurrection de Jésus

>> un livre bien rédigé avec quelques très bons passages,
principalement au début et à la fin du récit
avec quelques considérations sur le royaume de dieu selon Jésus,
les paraboles, les miracles et la doctrine de Jésus

>> lire aussi à ce sujet l'excellent livre de Messadié:
- l'homme qui devint dieu



Information
Ernest Renan (1823-1892) est un écrivain, philologue,
philosophe et historien français,

curieux de science, Renan est immédiatement convaincu
par les hypothèses de Darwin sur l'évolution des espèces,
il établit un rapport étroit entre les religions
et leurs racines ethnico-géographiques, une part essentielle
de son œuvre est d'ailleurs consacrée aux religions
avec par exemple son histoire des origines du christianisme
(7 volumes de 1863 à 1881) dont le premier tome
est consacré à la vie de Jésus (1863), ce livre
qui marque les milieux intellectuels de son vivant
contient la thèse, alors controversée, selon laquelle
la biographie de Jésus doit être comprise comme celle
de n'importe quel autre homme et la Bible comme devant être soumise
à un examen critique comme n'importe quel autre document historique,
ceci déclenche des débats passionnés et la colère de l'église catholique
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