60 jours qui ébranlèrent l'Occident tome 1

série: 2nd WW Europe
éditeur: Albin
auteur: Benoist-Méchin
classement: carton 85
année: 1956
format: broché
état: TBE
valeur: 15 €
critère: ***
remarques: tome 1 la bataille du Nord 10.5.-4.6.1940,
récits écrits chronologiquement jour par jour du 10.5. au 4.6.

l'auteur peut être un personnage controversé,
il reste toutefois un très bon écrivain au style incomparable,

livre contenant plusieurs informations détaillées
et de nombreuses cartes d'opérations
>>> à lire absolument

1) le 20.9. la Pologne est écrasée
- le 30.11. guerre russo-finlandaise qui prend fin le 12.3.40,
- 21.3.40 Daladier démissionne, le président Lebrun
charge Reynaud de former un nouveau gouvernement

2) selon l'auteur, Reynaud aurait conclu avec les anglais
un accord interdisant un armistice séparé de part et d'autre,
ce qui naturellement était dans l'intérêt de Churchill
- l'inexistance de la préparation militaire anglaise,
en tout cas concernant l'armement terrestre,
pour cette guerre, l'Angleterre s'en remettait à la France
qui avait à supporter seule au début le choc allemand et italien
- le 27.4.1939 service obligatoire en Angleterre
mais appliqué avec une extrême lenteur
(en France 1 sur 8 est mobilisé, en Angleterre 1 sur 48)
- l'Angleterre s'armait sous le bouclier français
n.b. acéphale = qui ne possède pas de chef (ou de tête)
- céphaliser = se concentrer

3/ l'impréparation française
>> p. 36 les avertissements de Reynaud
- on manque surtout de divisions cuirassées,
toutefois les trois disponibles sont bien placées
>> p. 43 l'origine des chars de combat
et son ardent défenseur Charles de Gaulle

- la stratégie française: établir une position défensive
et gagner du temps pour attendre une aide extérieure
(Grande-Bretagne, USA et l'URSS, mais l'accord
germano-russe du 22.8.1939 annulait cette option)
ainsi qu'accroître la production de guerre
- toutefois, il n'est pas question de contre-attaquer
et entretemps un plan de défense en Belgique est planifié

4/ l'ampleur des préparatifs allemands
- la formation des Panzerdivisionen par Guderian
= des béliers stratégiques en coordination avec l'aviation
- la guerre civile espagnole fut un terrain d'entraînement idéal,
mais le temps ne travaillait pas pour l'Allemange
car entretemps les alliés réarmaient rapidement
- la stratégie de l'offensive vers l'Ouest revient
au général Manstein qui était selon Méchin,
le cerveau de la Wehrmacht
- le coup de faux par le sud en simulant une offensive dans le nord
qui serait l'appât pour le piège tendu aux alliés en Belgique

5/ les alliés à la veille de l'offensive allemande
était en position de faiblesse:
en Angleterre, Chamberlain est malade
et en France Reynaud veut démissionner

résumé des faits,
première phase des soixante jours
la bataille du nord (10.5. au 4.6.1940)

1/le déclanchement de l'offensive
s'effectue le 10.5. à 5.45 du matin
>> p. 100 carte no 1 sur la position de départ

- les colonnes blindées allemandes avancent
avec leur aviation contrôlant le ciel
10 corps blindés (3 au nord et 7 au sud,
la 1ère dirigée par Guderian, la 7ème par Rommel
avec comme but direct Sedan et la traversée de la Meuse,
Manstein ne participe pas à l'offensive

- et la défense alliée sur la Dyle ne possède
aucun ouvrage défensif
- le 10.5. Churchill remplace Chamberlain et Reynaud
reste au gouvernement avec le général Gamelin maintenu provisoirement
>> p. 111 la proclamation d'Hitler (en se référant à l'histoire)
qui pleure de joie en constatant que les alliés tombent dans son piège
- la drôle de guerre est finie, la bataille commence

2/ le 11 mai
- le fort d'Eben Emaël, réputé imprenable, est conquis
- l'aviation françaie n'est pas en mesure de tenir tête à la Luftwaffe

- les faiblesses de l'armée française:
a) insuffisance d'unité dans le Haut Commandement français
(terre, mer et air commandent en toute indépendance)
- l'armée française sera privée de chef à force d'en avoir trop!
- insuffisance dans le Haut Commandemente allié
(France, Angleterre et Belgique)
- insuffisance d'unités cuirassées, malgré approximativement
le même nombre de blindés (2600 à 2800),
la France avait trois divisions cuirassées
mais une Panzerdivision valait 3 divisions cuirassées!
- les chars allemands sont moins bien armés
mais plus mobiles (vitesse de 40 à 60 km/h)
et sont équipés de communication par radio
- insuffisance des armes antichars
- insuffisance de l'aviation

3/ le 12 mai
- la Hollande est pratiquement écrasée et capitule
- l'armée VII de Giraud doit se replier
- les Ardennes ont été franchies par les blindés de Von Kleist
qui ont atteint la Meuse

4/ le 13 mai
- les alliés sont forts là où ils pouvaient être faibles (Belgique)
et ils sont faibles là où ils auraient du être forts (Ardennes)
- la Meuse est franchie en premier à Dinant par la 7ème DB de Rommel,
mais c'est à Sedan que la poussée des 3 DB de Guderian est la plus forte
>> p. 140 l'attaque des terribles stukas (artillerie volante)
qui donne l'impression de tomber sur les troupes bombardées

- la percée sur Sedan prend l'état-major français complètement par surprise
(on la considérait comme une manoeuvre de diversion)
- et les allemands ne rencontrent que peu de résistance
par des troupes françaises mal armées et non entraînées

5/ le 14 mai
- à Sedan, les blindés franchissent la Meuse
sur un pont lancé par le génie
- l'aviation française et britannique tentent de bombarder les ponts,
sans grand succès mais avec de lourdes pertes
(problème de coordination)
- les renforts n'arrivent plus assez rapidement
et les troupes en Belgique sont déjà menacées d'encerclement,
ce jour là, la guerre fut perdue

6/ le 15 mai
- l'avance des blindés est si rapide que Von Rundstedt ordonne
de ne pas dépasser les têtes de pont, mais Guderian proteste
et fonce vers l'ouest, il ne s'arrêtera qu'à Abbeville
- la Ière division cuirassée de Bruneau est anéantie,
la 2ème arrive en retard à Vervins pour s'opposer aux 3 DB de Guderian,
elle n'arrivera à rien suite à l'incohérence des ordres du haut commandement,
la IIIème subira le même sort, reste une 4ème DC commandée par De Gaulle
qui se met en marche, elle n'aura que des succès sans lendemain
>> p. 162 selon Gamelin, c'est la destruction de l'armée française

- le cabinet de guerre britannique refuse d'envoyer
plus de forces arériennes pour soutenir la France
(donc ce ne serait pas directement Churchill)
- l'Angleterre se rétracte déjà quelque peu
et l'Amérique ne veut pas encore intervenir
- Reynaud demande au maréchal Pétain
d'entrer dans son gouvernement

7/ le 16 mai
- c'est l'opération repli pour les alliés et le flux des réfugiés augmente
- à nouveau des ordres contradictoires rendent les opérations
des chars français inconciliables, les moyens employés sont inadéquats
- les panzers avancent sans avoir le temps de faire des prisonniers
- De Gaulle, malgré sa contre-attaque courageuse,
se rend compte de son impuissance, mais veut continuer la lutte
- les allemands sont même attendus à Paris le jour même!
le gouvernement pense à évacuer vers Tours,
Reynaud rappelle Weygand, nouvel appel d'aide à Churchill
- au quai d'Orsay, on brûle les documents et les archives
- Churchill se rend à Paris, le cabinet britannique
pense déjà à un solution de repli
- Churchill propose une contre-offensive sur le flanc des panzers,
mais Gamelin lui répond qu'il n'a plus de réserves
- les anglais refusent d'engager toute leur aviation sur le front,
les points de vue divergent, Churchill accuse les français
de démoralisation incompréhensible, toutefois il consent
à envoyer en renfort 10 squadrons complémentaires

8/ le 17 mai
- la IIIème DC essaie de s'opposer aux panzers de Guderian
avec des chars lourds mais la plupart de ses occupants
montaient pour la première fois dans un char
avec une absence totale de transmission,
- la IVème commandée par De Gaulle obtient quelques succès
malgré l'inexpérience des chefs de char,
mais ne peut résister à l'avance allemande
et surtout aux interventions de la Luftwaffe
- seule une puissante aviation alliée pourrait arrêter
la progression des panzers, mais il n'y en a plus
et Churchill refuse d'en engager plus que prévu
- Gamelin envisage même un armistice, mais
son dernier mot d'ordre est "vaincre ou mourir

9/ le 18 mai
- au soir de ce jour,
St-Quentin et Péronne sont occupées par la Wehrmacht
- Pétain prend la vice-présidence du conseil,
Weygand n'est pas encore arrivé,
mais tous deux sont déjà en faveur d'un armistice
- et Reynaud pense que Pétain est le plus approprié
pour arranger un armistice alors que Reynaud prend la direction
du ministère de la défense avec De Gaulle comme adjoint
- et Churchill pense aussi à se dégager du front européen
et se consacrer à la défense de l'Angleterre

10/ le 19 mai
- Gort et Billotte s'accordent pour se replier vers les ports
de la Manche, il n'y avait à ce moment plus d'autres issues
sauf une contre-attaque des alliés
(peu probable par manque de moyens surtout de soutien par l'aviation)
pouvant s'effectuer du nord et du sud pour couper l'avance allemande
- Gamelin écarté, Churchill considère son bon ami Georges
comme chef des opérations interalliées
>> p. 214 la cérémonie religieuse à Notre-Dame
pour prier Dieu de donner la victoire à la France
- au soir du 19.5. Weygand prend le commandement
sans garantie de pouvoir réussir, il reçoit
- contrairement à Gamelin -
tout le commandement des forces terrestres, navales et aériennes
- capture du général Giraud par la 7ème Panzer
- le rendez-vous des panzers (9 divisions) le 19 mai
le long de la ligne Cambrai-Péronne


11/ le 20 mai
- à Londres, on prépare déjà le rembarquement
des troupes anglaises à Dunkerque
- Weygand ne prend véritablement le commandement que le 23 mai
- le 21 mai, une contre-offensive au sud d'Arras
est effectuée par les anglais mais sans le soutien des français
- et si la division de Rommel est quelque peu retardée,
Guderian atteint au soir du 20.5. Abbeville sur la côte
puis le gros des blindés se dirigent sur Calais et Boulogne

12/ le 21 mai
>> p. 230 la bataille d'Arras comme décrite par Rommel
- une conférence des alliés à Ypres n'apporte rien de concret,
car on ne peut s'entendre sur une offensive générale unifiée
- mort de Billotte, le commandement de l'armée du nord est décapité,
Blanchard ne lui succède que cinq jours plus tard,
ce qui ajoute encore à l'incohérence du commandement
- la retraite du BEC (british expeditionary corps)
équivaut maintenant à l'abandon de l'armée belge
>> p. 240 l'affaire Corap (collapse?)

13/ le 22 mai
- à la conférence de Vincennes, Weygand demande à nouveau
le soutien total de la RAF, Churchill répond qu'il fera tout son possible
- le général Spears est envoyé auprès de Reynaud
comme représentant personnel de Churchill

14/ le 23 mai
- Weygand espère toujours pouvoir effectuer une contre-offensive
pour couper l'avance allemande, mais le corridor des blindés
est maintenant devenu trop solide pour être disloqué
- le manque de liaison entre les commandements
français et anglais est maintenant évident

15/ le 24 mai
- par suite du repli britannique, la coupure du corridor
qui était de 30 km devient large de 70 km, le plan Weygand
devient inexécutable et celui-ci ignore tout du retrait anglais
- des offensives décousues partent du sud sur Amiens et Péronne,
mais elles sont vite arrêtées par l'aviation allemande
- les forces belges sont enfoncées à Courtrai

- Hitler renonce à envoyer ses blindés sur Dunkerque,
au grand étonnement de Guderian, mais Hitler pense déjà
à une offensive au-delà de la Somme, fixée au 31 mai
>> p. 265 éloge de l'Angleterre par Hitler qui désire faire la paix
>> p. 267 les motifs de l'arrêt des blindés ordonné par Hitler,
ce fut en tout cas la première faute grave d'Hitler
- par suite du retrait britannique et de leur réembarquement
au Havre, Reynaud envisage un armistice

16/ le 25 mai
- Leopold III décide de rester en Belgique,
son gouvernemnt s'exile d'abord à Londres, puis à Paris
- l'armée anglaise semblait être intacte, elle n'avait perdu
que 500 hommes et son aviation se trouvait hors de portée
- Weygand prend disposition pour assurer la défense
du port retranché de Dunkerque le plus longtemps possible
afin de permettre au front de la Somme de se réorganiser et de se fortifier
>> p. 284 le rapport catastrophe du commandant Fauvelle
et >> p. 285 la réaction du général Spears

- la ligne de défense sur la Somme (280 km) est en voie de préparation
>> p. 290 Pétain rejette l'accord entre la France et l'Angleterre
de ne pas conclure un armistice sans accord préalable de part et d'autre

17/ le 26 mai
- le périmètre de Dunkerque mesure environ 200 km
- le télégramme du 26.5. de Anthony Eden enjoignant à Gort
de réembarquer (sans en prévenir les français),
mais Gort en informe Blanchard
>> p. 297 le contraste entre le QG de Gort et celui de Blanchard
(les officiers anglais font si possible une sieste
d'une demi-heure au milieu de la journée)
- Pétain propose de remettre le commandement générale des forces
au général Gort qui tient bien en main ses troupes
(mais aucune réponse de Spears)

- à 17.00 heures Calais capitule,
la division de Rommel a enregistré 12% de pertes,
Hitler donne l'ordre à la Luftwaffe de liquider la poche de Dunkerque,
malgré la protestation de Kesselring et Sperrle, mais Goering insiste
n.b. selon Kesselring, ce furent les Spitfires
qui permirent d'évacuer Dunkerque par voie de mer

- en Angleterre aussi, on prie à l'abbaye de Westminster
pour l'intercession divine en faveur de l'Angleterre
- visite de Reynaud à Londres qui explique à Churchill
la possibilité de déposer les armes et de démissionner,
Churchill le réconforte et Reynaud repart sans grande conviction
alors que Gort donne l'ordre de repli général

>> p. 306 la lettre de Pétain à Reynaud
pour sauvegarder l'honneur de l'armée française
et le message de Roosevelt à Paris et à Rome


18/ le 27 mai
- la cohésion interalliée ne s'améliore pas,
mot d'ordre de Weygand: résister à outrance,
pour Gort: réembarquement immédiat,
les français pensent à Paris et les anglais à Londres
- conférence à Douvres entre les amiraux français et anglais,
à nouveau manque de cohésion; pour les français,
il s'agit d'un réembarquement partiel, pour les anglais il est total
>> p. 315 un bombardement aérien monstre
(30'000 bombes incendiaires) transforme Dunkerque en brasier

- au soir du 27, Leopold demande un armistice
(ce qui sera considéré comme une trahison par les français,
Leopold n'ayant pas consulté ses alliés)
>> p. 319 la stratégie anglaise entre
dans une phase résolument isolationniste
- Mussolini rejette les propositions de paix offertes par Roosevelt

19/ le 28 mai
- Bruges et Ostende sont occupées par les allemands
- nouveau retrait britannique qui permet aux allemands
d'encercler les troupes françaises autour de Lille,
Blanchard s'emporte avec le général Gort
accusant l'attitude anglaise d'inqualifiable
- selon Gort, les troupes françaises de Lille ne pouvaient
plus réembarquer et étaient de toute façon condamnées

- une offensive sur Abbeville commandée par De Gaulle
sur la tête de pont allemande s'effectue sans grand succès
- l'amiral Darlan se propose de mettre la flotte à l'abri
en cas d'armistice de la France et à ne pas exécuter les ordres
concernant une éventuelle reddition de la flotte française

>> p. 337 les communiqués acerbes de Reynaud sur la capitulation
engagée par Leopold III, contraires à celles de Churchill
et la réponse de Leopold III à Roosevelt
- Cooper, ministre anglais de l'information blâme à la BBC
la conduite du haut commandement français alors que ceux-ci
rejettent sur les anglais la responsabilité de la défaite au nord
- danger croissant d'une entrée en guerre de l'Italie
- Churchill refuse de faire des concessions à l'Italie
pour l'empêcher d'entrer en guerre,
mais Mussolini a déjà pris sa décision


20/ le 29 mai
- les français continuent à se battre dans la région de Lille
fournissant un délai supplémentaire
aux troupes en voie de réembarquement
- parfois les troupes française ne sont pas
acceptées sur les navires anglais
- le war office ordonne alors à Gort d'embarquer
anglais et français en proportions égales
- 300 bâtiments français participent à l'évacuation

- la RAF intervient mais malgré tout, les embarquements
ne se font plus qu'uniquement de nuit
- la poche ne mesure plus que 24 km de long sur 16 de large
- Weygand avertit Reynaud de l'éventualité d'une percée allemande
sur Paris et de la rupture de la ligne sur la Somme,
en ce cas il faudra envisager un armistice
- Reynaud propose de former un réduit national breton
ravitaillé par mer et de continuer la lutte depuis les colonies
(suggestion faite par De Gaulle)
- les Etats-Unis ne veulent toujours pas intervenir
et ne peuvent même pas fournir de l'armement à la France
- à Rome, Mussolini est heureux, il entre en guerre le 5.6.
et devient enfin le chef militaire de son pays en guerre


21/ le 30 mai
- l'évacuation des troupes se poursuit avec le soutien de la RAF
qui écartent les bombardiers allemands le plus possible
- il ne reste plus que trois escadrilles de chasse anglaises,
Weygand demande au gouvernement anglais que du renfort aérien
vienne se baser sur sol français en prévision de la bataille future,
mais le gouvernement britannique refuse d'entrer dans ces vues

- le 29.5. au soir, 50'000 hommes ont été évacués,
dès que les troupes arrivées seront réorganisées et réarmées,
un nouveau corps expéditionnaire sera débarqué à St-Nazaire

- premières dissensions entre Reynaud et Churchill
>> p. 363 l'abîme d'inefficacité qu'était
la machine militaire française selon Spears
- nouvelle réunion du comité de guerre à Paris
avec y prenant part deux représentants anglais
(à noter qu'aucun représentant français n'assiste
aux réunions du war cabinet à Londres)

- l'armée de Weygand manque de tout et il demande
à Churchill de lui envoyer tout ce qui est susceptible
de soutenir l'armée française, mais finalement
seule l'armée française subira l'assaut de la Wehrmacht
- en parlant du roi, les ministres belges en exil à Limoges
considère son attitude avec l'armistice de déshonorant
>> p. 372 la lettre de Mussolini à Hitler l'informant
des préparations de guerre italiennes


22/ le 31 mai
- le réembarquement s'effectue avec des soldats malheureux
entassés sur des plages noires de monde
et exposés au mitraillage de la Luftwaffe,
le matériel et l'armement lourd ont été abandonnés
- il ne reste plus que 20'000 soldats anglais à la fin de la journée,
Gort prend congé en laissant le général Alexander et 3 divisions,
mais Alexander ne tiendra pas compte des ordres
et réembarque avec ses divisions le 1.6.

- des éléments des divisions cuirassées entreprennent des actions
contre les têtes de pont allemandes sur la Somme,
mais le haut commandement français n'a pas l'expérience
pour diriger et organiser des opérations de blindés,
ordres et contre-ordres empêchent une cohésion efficace

- la deuxième offensive prévue par Hitler est retardée de cinq jours

- à Paris, se tient à nouveau un conseil suprême interallié
marqué par la menace d'un effondrement du front français
- on décide de rapatrier les corps débarqués à Narvik,
mais ceux-ci n'arriveront pas à temps pour la bataille de France
- à Dunkerque 165'000 hommes ont été évacués dont 15'000 français
>> p. 385 carte du périmètre de Dunkerque au 1.6. comprenant:
4 divisions françaises commandées par le général Fagalde
3 divisions anglaises commandées par le général Alexander

- Churchill résume la situation au cas où un corps allemand
prenait pied en Angleterre où il n'y a plus que 500 canons,
pratiquement plus de chars et peu d'infanterie,
ce serait à la population civile de se défendre elle-même
(mais il restait encore la RAF et on ne savait pas encore
exactement à ce moment si Hitler dirigerait son offensive
vers l'Angleterre ou vers la France

>> p. 392/393 le discours de force et de conviction
donné par Churchill, une performance grandiose


23/ le 1er juin
- pour ses faits d'arme, De Gaulle est nommé
général de brigade par Reynaud
>> p. 397 critique de Spears à l'amiral Abrial qui commande
depuis une casemate à 10 m sous sol,
pour Spears c'est l'amiral Abri
- c'est vraiment la discorde entre les
commandements anglais et français

- au 1.6. 225'000 hommes ont été évacués
dont seulement 18'000 français
- Alexander de son propre chef achève
l'embarquement de ses hommes, mais il attendra
jusqu'à ce que le dernier anglais
soit embarqué avant de quitter Dunkerque
- Hitler demande à Mussolini de ne pas
entrer en guerre avant le 11 juin


24/ le 2 juin
- la totalité des anglais a été réembarquée (225'000 hommes),
mais 30 à 40'000 français sont encore là
(et contrairement à l'affirmation de Churchill,
les anglais n'ont pas embarqué les derniers)
- Dunkerque ressemble maintenant à un
cimetière de cadavres et de matériel
- et la RAF ne reparait plus, les anglais
se désintéressant du sort de la bataille de Dunkerque

- Reynaud apprend que l'Afrique du Nord (général Noguès)
ne peut pas prendre en charge l'instruction et le ravitaillement
des nouvelles recrues envoyées par la métropole
n'ayant pas les moyens nécessaires, c'est une situation nouvelle
pour Reynaud qui prévoyait continuer la lutte depuis l'Afrique du Nord


25/ le 3 juin
- dans la nuit du 2 au 3 juin, quelques bateaux anglais
sont parvenus à Dunkerque pour y embarquer des français,
mais n'ayant pas pu ou voulu approcher la côte,
ils sont repartis à vide, néanmoins 22'000 français
pourront encore être évacués,


- la Luftwaffe déclanche une offensive générale
sur les aérodromes et centres industriels français
n.b. dans la nuit du 3 au 4 juin,
50'000 hommes seront encore évacués,
à 2 heures du matin, les embarquements
sont terminés et le port bloqué



26/ le 4 juin
- le général Beaufrère, commandant des dernières troupes françaises
à Dunkerque contacte le commandement allemand en vue de la reddition

- les prisonniers durant la campagne du Nord se montent à 1,2 mio,
la Wehrmacht déplore la perte de 18'700 hommes et 42'500 blessés
- mais toute l'armée anglaise avait échappé à la Wehrmacht
(215'000 anglais et 125'000 français) et 4/5 du matériel
est détruit ou capturé,
50% des unités françaises sont perdues
et c'était le fer de lance de l'armée française

- face à une centaine de divisions allemandes,
les français ne pourront opposer que 43 divisions d'infanterie,
3 divisions cuirassées (une centaine de chars)
et 3 divisions de cavalerie (40 auto-mitrailleuses)

>> p. 423 le discours de Churchill devant la Chambre des Communes,
le réembarquement est en quelque sorte une victoire,
mais on ne gagne pas les guerres par des évacuations,
quant à l'aviation de chasse britannique, elle restera en Angleterre,
car en France elle serait inéluctablement détruite

- dans cette optique, Pétain déclare que l'Angleterre
veut conserver sa marine et son aviation pour conclure
une paix de compromis avec Hitler et que donc la France doit faire
tout son possible pour venir à composition avec les allemands,
sans se préoccuper du sort de l'Angleterre

- comme on le voit, le bilan de la défaite que les alliés
viennent de subir ne se limite pas au chiffre
des effectifs perdus et au volume du matériel détruit, mais
Dunkerque laisse derrière lui de lourdes conséquences
militaires, politiques et psychologiques
- désormais les voies de la France et de l'Angleterre
vont diverger de plus en plus, pour l'Angleterre,
Dunkerque représente la fin du commencement et pour la France,
ce sera le commencement de la fin

>>> fin du premier tome qui met en évidence que:
a) la France n'était pas du tout préparée à la guerre
(haut commandement, armement, organisation)
b) la percée de Sedan n'avait pas du tout été prévue
c) les alliés sont tombés dans le piège de Hitler
d) manque de cohésion entre l'Angleterre et la France,
mais l'erreur de Hitler devant Dunkerque sauvera peut'être l'Angleterre

Information
- Maurice Gustave Gamelin (1872-1958) est un général français,
il commande l'armée française pendant la drôle de guerre de 1939-1940
et voit sa stratégie mise en déroute par les allemands
lors de la percée de Sedan,
pendant le régime de Vichy, Gamelin est arrêté
puis, en 1942, interné en Allemagne

- Paul Baudoin (1894-1964), homme de confiance de Paul Reynaud,
il est nommé par celui-ci dans son gouvernement le 30 mars 1940,
sous-secrétaire d’État à la présidence du Conseil
et secrétaire du cabinet de guerre et du comité de guerre,
puis sous-secrétaire d'État aux Affaires étrangères le 6 juin suivant,
il se sépare progressivement de son mentor
en prenant position pour l'armistice,
il joue un rôle important dans le succès du camp de l’armistice,
(notamment aux côtés d'Yves Bouthillier, alors ministre des Finances),
il a su placer des hommes de confiance dans l’entourage
de Paul Reynaud tout en écartant les tenants
d’une politique favorable à une résistance tenace;
il est ministre des affaires étrangères du 17 juin au 26 octobre 1940
dans le gouvernement du maréchal Pétain, puis dans celui de Pierre Laval,
il signe la loi en date du 3 octobre 1940 portant le statut des Juifs,
publiée au Journal officiel du 18 du même mois,
aux côtés de Pétain, Pierre Laval, Raphaël Alibert,
Marcel Peyrouton, Charles Huntziger, Yves Bouthillier et François Darlan;
il est secrétaire d'État à la présidence du conseil
3.10 à décembre 1940, puis après le départ de Laval,
ministre de l'Information de décembre 1940 jusqu'au 2 janvier 1941,
il retourne ensuite à la Banque de l'Indochine
qu'il préside de 1941 à 1944 avant d'être révoqué à la Libération,
il entre alors dans la clandestinité mais est arrêté le 24.1946
alors qu'il cherche à passer en Espagne,
le 3 mars 1947, il est condamné à la dégradation nationale à vie,
à la confiscation de ses biens et à cinq ans de travaux forcés,
en 1949, sa peine est commuée en cinq ans de prison, il meurt en 1964
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