60 jours qui ébranlèrent l'Occident tome 3

série: 2nd WW Europe
éditeur: Albin
auteur: Benoist-Méchin
classement: carton 85
année: 1956
format: broché
état: TBE/N
valeur: 15 €
critère: ***
remarques: tome 3: la fin du régime 26.6. au 10.7.1940

récit toujours aussi intéressant
à lire absolument, notes: voir tome 1

première partie

1/ le 26 juin
>> p. 11 le message de Darlan à la flotte
- à Londres, le blocus est décrété sur toutes les côtes françaises
>> p. 15 cinquième appel de De Gaulle adressé cette fois
personnellement au maréchal Pétain, mais les affirmations
de De Gaulle sont à échéance lointaine, car pour le moment
c'est la désillusion et l'abstention des personnalités françaises

- Guderian aurait voulu pousser jusqu'aux
Bouches-du-Rhône, débarquer en Afrique du Nord
après s'être emparé de Malte, mais Hitler
désirait faire la paix avec l'Angleterre
pour avoir les mains libres à l'est,
toutefois l'obstacle majeur de la paix
avec l'Angleterre restait Churchill
>> p. 28 l'incident des deux hauts fonctionnaires français
en Espagne qui voulaient rallier le Portugal
avec des documents secrets


2/ le 27 juin
- actuellement, c'est la flotte française qui cause
beaucoup de soucis aux britanniques
- à Londres, la position de Churchill reste délicate,
l'Angleterre est maintenant isolée et peu armée,
le moral de Churchill ne flanche pas,
c'est une lutte à mort contre Hitler,
toutefois Churchill est conscient, qu'il peut être obligé
de démissionner si le gouvernement
et le peuple ne le suivent pas
- dans ces temps difficiles, Churchill a besoin
d'un geste spectaculaire, ce sera l'opération Catapult
- en Indochine, les français doivent résister au Japon
pour défendre les intérêts britanniques en Malaisie!


3/ le 28 juin
- les amiraux anglais sont contre l'opération Catapult,
mais doivent s'exécuter
- le même jour, le Foreign Office reconnait De Gaulle
comme chef des forces françaises libres


4/ le 29 juin
- Laval s'efforce maintenent d'effectuer
la liquidation de la IIIème république


5/ le 30 juin
- la Wehrmacht commence le licenciement
de certaines de ses unités
- Hitler veut faire la paix avec L'Angleterre
en lui accordant des conditions favorables, mais
il veut retrouver les colonies allemandes de 1914
et surtout il veut que Churchill démissionne
- le gouvernement Pétain s'installe à Vichy
- l'amiral Muselier se joint au mouvement de De Gaulle
>> p. 60 la description de De Gaulle par Muselier


5/ le Ier juillet
- la croix de Lorraine est choisie comme emblème
- pour Vichy, la résistance des anglais
apparaissait comme désespérée
- les relations entre les Etats-Unis
et le régime de Pétain s'améliorent
- en Indochine, le Japon se comporte
comme en pays conquis


6/ le 2 juillet
- nouvel appel de De Gaulle à la BBC


7/ le 3 juillet
- à l'aube, les anglais s'emparent par la force
des vaisseaux de guerre français
réfugiés dans les ports britanniques
- offensive de la flotte anglaise contre Mers-el-Kebir
où se trouvent 4 cuirassés (Dunkerque, Strasbourg,
Provence et Bretagne),
six 6 contre-torpilleurs (destroyers) ainsi que
le porte-avions Commandant Teste
(plutôt un porte-hydravions) et 4 sous-marins
>> p. 85 l'ultimatum anglais délivré à l'amiral Gensoul
>> p. 90 les étapes de la matinée de 7.50 à 12.00 heures

- l'amiral Somerville tente une dernière tentative
pour sauver la situation, mais Churchill reste inflexible,
malgré que selon lui, ce fut l'une des pires décisions
qu'il a du prendre durant la 2ème guerre mondiale

- l'attaque anglaise se déclenche à 17.00 heures
après que l'amiral Gensoul ait gagné
le plus de temps possible
en attendant que des navires viennent
en renfort depuis Alger et Toulon
- de minute en minute, 24 obus de 381 mm
s'abattent sur la flotte française
- le Bretagne, atteint de plein fouet, coule avec 977 hommes
- le Dunkerque et le Provence sont fortement touchés,
les pertes humaines sont sévères chez les français
- seul le Strasbourg réussit à quitter la rade
avec cinq destroyers et réussit à rejoindre Toulon

- à Vichy, le gouvernement est accablé,
à Londres, De Gaulle est effondré, beaucoup de volontaires
tournent les talons, ce fut un coup de hache dans leurs espoirs

>> p. 111/112 le communiqué allemand sur la victoire
mentionnant des pertes incroyablement faibles:
27'000 morts, 18'400 disparus et 111'000 blessés
contre 120'000 morts et 250'000 blessés côté allié
(avec près de 2 millions de prisonniers)


8/ le 4 juillet
- à Alexandrie, les flottes françaises et anglaises
ont trouvé un compromis,
le drame de Mers-el-Kebir ne sera pas répété
> p. 123 des assouplissements sont demandés aux allemands
concernant l'acccord naval qui sont aussitôt accordés par Hitler
- Darlan est très touché et se sent trahi par les anglais
- à Vichy, on est désemparé, toutefois
aucun raid de représailles n'est encore ordonné
- l'Assemblée donne toutefois tous pouvoirs
au gouvernement Pétain avec son accord
pour étudier une nouvelle constitution,
c'est l'heure de Laval

>> p. 132 le discours de Churchill pour justifier
son action sur la flotte française
>> p. 136 et la réplique du ministre Baudoin
- pour Churchill, ce fut en tout cas l'occasion
de démontrer la volonté de lutte par la Grande-Bretagne
et le Parlement est maintenant obligé de le suivre,
mais à part la presse britannique, partout ailleurs
l'agression de Mers-el-Kebir soulève une vague de réprobation
- et la flotte française reste puissante,
sur 620'000 tonnes, seulement 120'000 tonnes
ont été mises hors de service ou coulées


9/ le 5 juillet
- à Londres, les pressions sur les militaires
français réfugiés s'accentuent
- De Gaulle et l'amiral Muselier se considèrent
comme demi-prisonniers, ne pouvant correspondre
avec l'étranger que par l'intermédiaire de la mission Spears,
on proteste contre le rapt des vaisseaux français
obligés de naviguer sous pavillon de guerre britannique

- le projet de la nouvelle constitution soumis par Laval,
connait quelque résistance de la part des députés,
une question revient souvent: qui sera le successeur
du maréchal si celui-ci venait à disparaître?
>> p. 152 le discours de Laval, dirigé surtout contre l'Angleterre


10/ le 6 juillet
- au matin, nouvelle offensive anglais sur Mers-el-Kebir
par les avions de l'Ark Royal pour "finir" le Dunkerque
- accord entre député de droite et de gauche
pour affirmer leur soutien au projet de réforme soumis par Laval
- tous les députés expriment leur confiance et profond respect
au maréchal, mais le projet de nouvelle constitution
est repoussé jusqu'à la signature de la paix


11/ le 7 juillet
- si la situation s'est arrangée à Alexandrie,
il n'en est pas de même à Dakar où une escadre anglaise
accompagnée par le porte-avions Hermes se présente devant le port
avec à peu près les mêmes conditions demandées à Mers-el-Kebir

- réunion à Berlin entre Hitler, Ribbentrop et le comte Ciano,
Hitler ne croit plus à des négotiations de paix avec l'Angleterre,
mais diffère son offensive jusqu'au 19 juillet
> p. 170 les prétentions de l'Espagne dont le retour de Gibraltar,
toutefois Hitler ne fait pas grande confiance à Franco
>> p. 173 les instructions d'Hitler pour l'invasion de l'Angleterre
dont la priorité est de s'assurer la maîtrise des airs
>> p. 174 l'opération Icare (invasion de l'Islande)
est remplacée par l'opération lion de mer (invasion de l'Angleterre)

- à Vichy, les tractations de Laval se poursuivent,
entrée en scène d'un rival de Laval: Pierre-Etienne Flandin,
mais le maréchal laisse la suite des évènements
à l'appréciation de Laval, l'avocat du gouvernement
- entretemps, la propagande allemande cherche à se concilier
la population de la zone occupée
(ravitaillement, organisation des secours, etc)
- l'affiche allemande: français,
faitent confiance au soldat allemand


12/ le 8 juillet
- nouvelle offensive anglaise à Dakar, le Richelieu est
fortement endommagé par une torpille des avions du Hermes
- nouveau discours de De Gaulle qui était resté muet depuis 6 jours
commentant les évènements de Mers-el-Kebir,
il cherche à quitter Londres et à s'établir
dans une partie de l'empire, mais Churchill
ne lui permet pas de quitter l'Angleterre
>> p. 190 éloge de Laval, notamment de ses capacités
d'éloquence et de persuasion
et finalement le projet de constitution est adopté


13/ le 9 juillet
- le parlament est d'accord de donner
les pleins pouvoirs à Pétain,
mais se refuse à abolir le régime républicain,
néanmoins le projet de révision est accepté


14/ le 10 juillet
>> p. 217 le discours de Laval en faveur
du projet de révision, Laval explique que
la défaite est le plus grand désastre
dans l'histoire de France
- récit très détaillé des débats
du 10 juillet à l'Assemblée Nationale

- les pleins pouvoirs exécutifs et législatifs
donneraient au maréchal les droits d'un monarque absolu
>> p. 237 patrie, travail famille seraient les termes principaux
de cette future constitution
- finalement, la loi constitutionnelle
est adoptée par 569 voix sur 666


15/ le 11 juillet
>> p. 240 l'acte no 1 abroge l'article 2 de la loi
constitutionelle du 25 février 1875
(= le président de la république est élu
à la majorité absolue et nommé pour sept ans )
>> p. 241 l'acte no 2 donnant tous les pouvoirs au maréchal
>> p. 242 l'acte no 3 ajournement
du Sénat et de la Chambre des députés
>> p. 243 formation du nouveau gouvernement
et discours de Pétain

>>> fin des soixante jours

deuxième partie
= dissertations sur plusieurs sujets et personnalités


1/ l'histoire prend figure

a) l'armée allemande
elle s'est développée en largeur, mais pas toujours en profondeur,
elle s'est faite trop rapidement, ce sont les déficiences dela jeunesse
alors que l'armée française montre les déficiences de la vieillesse,
l'âge moyenne dans l'armée française est de 29 ans,
dans l'armée allemande, elle est de 23 ans

à noter: Benoist-Méchin est l'auteur d'une oeuvre magistrale
sur l'armée allemande (Laffont 1984)

- la campagne de Pologne avait donné à la Wehrmacht
une somme d'expériences, sa mobilité, la combinaison
des chars et des avions, une concentration des moyens
façe à la dispersion dans l'armée française
- le succès de l'invasion allemande:
sa supériorité sur terre et dans les airs en plus de
son aisance dans le mouvement dirigé
avec de nouvelles doctrines tactiques

- mais le succès de la campagne est aussi dû
à la non-intervention d'une contre-offensive alliée
sur les flancs sud et nord des colonnes blindées

- toutefois lors de cette campagne,
déjà trois erreurs capitales:

aa) l'arrêt des blindés devant Dunkerque

bb) l'armistice avec la France, les colonnes blindées
auraient dû poursuivre leur avance jusqu'en Afrique du Nord
et atteindre Casablance, voir Dakar ainsi que Alexandrie en Egypte
(les anglais n'avaient alors aucun moyen de s'y opposer),
n.b. c'était l'intention du plan de Guderian

cc) l'hésitation de Hitler le 7 juillet
- soit il fallait faire la guerre totale
(invasion de l'Angleterre à tout prix),
soit faire la paix avec la France, Belgique, Hollande
et Norvège en accordant des termes généreux
pour amener les anglais à un compromis
or, Hitler n'a fait ni l'un ni l'autre,
la guerre aérienne (le blitz) a été insuffisante
et l'armistice n'a pas influencé l'opinion anglaise
(n.b. un épisode cc) toutefois assez flou
comme expliqué par Benoist-Méchin)

- et dès 1942, le potentiel militaire est en faveur des alliés,
la Wehrmacht est sur la défensive, c'est une mécanique usée

b) l'armée française
- deux guerres différentes entre la nouvelle campagne
allemande de 39-40 et une France qui reprend celle de 14-18
avec la primauté sur la défensive (le front continu),
l'exemple le plus frappant étant la ligne Maginot,
de plus c'est une défense passive alors qu'il faut
une armée animée d'un esprit combatif
(l'inconsistence du pouvoir dixit De Gaulle)
- autre faiblesse: la dispersion de l'armée française
et de son armement, exemple: il y a 13 types de chars différents
répartis dans une cinquantaine de bataillons
(n.b. il y a bien trois divisions cuirassées
mais peu entraînées et peu mobiles)
- l'organisation de l'aviation n'est pas mieux faite
- la brusque révélation de la guerre moderne
fut une atroce surprise


c) l'armée anglaise
- elle était encore moins bien préparée au début de la guerre
que l'armée française, le corps expéditionnaire (BEF)
ne comprend pas vraiment de corps blindés,
toutefois dès que le BEF sera engagé dans la guerre,
le cabinet britannique se montre résolu à la mener
sur une grande échelle (mais sans trop engager ses avions de chasse),
la Grande-Bretagne posséde alors une excellente flotte et aviation

>> p. 285 selon les français, c'est l'insignifiance
de la participation anglaise à une guerre
où l'Angleterre a cependant tout fait pour précipiter la France
- en outre, la méfiance est de mise entre les états-majors
français et anglais qui ne comprennent pas toujours
comment fonctionne le haut commandement français
(c'est la Sainte Trinité dixit un colonel anglais)

- sept jours après l'offensive, les chefs anglais
veulent déjà se retirer du continent, car cette bataille
pour eux n'est qu'une case sur l'échiquier mondial
- et si l'aviation de chasse n'est pas totalement engagée,
c'est pour garder une réserve suprême, car le cabinet britannique
craint de voir ses avions de chasse fondre dans le brasier continental
(n.b. même De Gaulle donnera raison à Churchill)
et l'effondrement de la Grande-Bretagne aurait signifié
la victoire finale de l'Allemagne


2/ Leopold III
- lui aussi (comme Pétain) fera don de sa personne à son peuple
et sera payé de retour par l'ingratitude et l'outrage
- en 1939, la Belgique reste à l'écart du conflit
avec une politique dite "indépendante", mais le sort
de la Belgique est lié à la victoire des alliés
- le 7.11.39 Leopold III offre sa médiation aux 3 belligérants,
il demande toutefois un soutien préventif à la France
tout en voulant rester neutre, la menace allemande se précisant,
Leopold III accepte le principe d'une avance alliée en Belgique

- en mai 1940, Leopold III se met à la tête de son armée,
demande l'intervention des alliés et subordonne
son armée au haut commandement allié

- dès le début, on soupconne toutefois Leopold III
de vouloir traiter avec les allemands,
menacé d'encerclement et contrairement à la reine Wilhelmine
de Hollande, réfugiée à Londres, Leopold veut rester dans son pays
- le 18.5. la situation de Belgique est très confuse
et si l'armée belge est contrainte à capituler,
son chef ne l'abandonnera pas,
- le 20.5. l'armée du nord est encerclée et
coupée en deux avec l'armée de France,
une retraite vers le sud n'est plus possible,
les ministres belges adjurent Leopold de se rendre
en France ou en Angleterre,
- suite à la retraite des britanniques vers Dunkerque,
une partie du front tenue par les belges est laissée ouverte
- Leopold III critique la hâte ridicule avec laquelle
les services gouvernementaux se sont transportés en France

- sans soutien aérien, abandonnée en partie par les britanniques,
tout comme Pétain, Leopold déclare que quoique
qu'il arrive, son sort sera celui de son armée,
le gouvernement belge se désolidarise alors du roi
- le 27.5. Leopold III commence les négotiations
avec les troupes de von Reichenau, le 28.5.
l'armée belge dépose les armes, le roi est prisonnier

- Paul Reynaud considère la capitulation belge
comme une trahison (Leopold n'en aurait pas informé
les alliés, le roi soutient le contraire),
seul l'amiral britannique Keynes défend
l'honneur de Leopold III, Reynaud s'acharne
et cherche à obtenir sa condamnation
(Churchill ne dit ni oui ni non)
- le gouvernement belge en exil,
traité de façon pitoyable à Bordeaux,
entame des négotiations avec l'Allemagne
qui ne répond même pas à leurs demandes
- en février 1941, les ministres belges feront
toutefois amende honorable envers Leopold III



3/ Churchill
- en attendant l'invasion, l'Angleterre jouit d'une position intacte
et Churchill n'a pas encore la confiance absolue du peuple,
mais il est déjà l'homme prédestiné pour conduire la guerre,
il ne doute pas de lui-même et il est un orateur de grande classe
>> p. 353 après sa nomination de premier ministre,
Churchill s'endort à 3 heures du matin le 10.5.1940
en étant sûr de ne pas échouer
>> p. 353 il foncera droit vers la tempête,
les deux poings dans la poche et le cigare en avant
n.b. son fameux mot sur la R.A.F.:
never was so much owed to so few
et bientôt le peuple anglais reconnaîtra en lui un symbole

>> p. 356 sa grande force, c'est d'être persuadé,
d'une façon inébranlable, de la supériorité
absolue de l'Angleterre

- au gouvernement depuis 6 jours
en remplacement de Chamberlain,
il visite à Paris le 16.5., la situation sur le front français,
lui parait insensé et inexplicable, mais par la suite,
il retirera sa mise et se préparera à affronter seul
la machine de guerre allemande et à poursuivre
la guerre jusqu'à la dernière limite
- il portera toutefois une partie du blâme concernant Dunkerque
et il refusera toujours de permettre à ses forces de chasse
d'être englouties dans la bataille de France
- son cauchemar: l'avenir et la garantie que la flotte française
ne tombera pas dans les mains des allemands, ce sera
son unique condition pour autoriser l'armistice de la France

>> p. 367 le projet d'union franco-britannique
- et avec la démission de Reynaud, ce sera la rupture
entre la France de Pétain et l'Angleterre lorsqu'il entend
le discours du maréchal qui lui ne part pas en exil
(tout comme Leopold III) alors que la plupart
des gouvernement européens sous la botte nazie
se sont réfugiés à Londres dont les français libres de De Gaulle
>> p. 372 le rôle important du général Spears,
envoyé personnel de Churchill en France
>> p. 372 l'opération Refuge = recueillir en Angleterre
les gouvernements des pays occupés afin de
continuer la lutte contre l'Allemagne nazie

>>p. 373 mais la vraie raison de la colère de Churchill
était que la France n'avait pas voulu remettre
sa flotte à l'amirauté britannique
>> p. 375 l'opération Catapulte (dont surtout
la destruction de la flotte française à Mers-el-Kébir
du 3 au 6.7.1940 causant la mort de 1500 marins français),
ceci pour causer un choc psychologique au peuple anglais,
et pour le cabinet de guerre, il n'était plus question
d'entamer des négotiations avec l'Allemagne nazie,
Churchill n'hésita pas de violer le droit international,
quand la sécurité de l'Angleterre en dépendait,
toutefois à ce stade l'Angleterre n'était pas
menacé par la flotte française



4/ De Gaulle
- description de De Gaulle, surnommé par ses camarades
de l'école de guerre: le connétable de par son air hautain
- il prévoit l'action des forces blindées, mais
sans grand succès auprès de ses supérieurs, il a souvent raison,
mais ses idées sont présentées de façon à les rendre inacceptables
- malgré tout en 1939, il reçoit le commandement d'un régiment de chars,
en janvier 40, il envoie à 80 personnalités
un mémorandum sur l'importance de l'armée des machines

- à la tête de la IVème division cuirassée, il reçoit l'ordre
d'attaquer l'ennemi dans la région de Montcornet,
mais suite à l'insuffisance de ses moyens, après un certain succès,
son action ne sera que temporaire

- il ne peut envisager une capitulation,
pour lui il faut que la guerre continue
- le 5.6.40 il est nommé par Reynaud
sous-secrétaire d'état à la défense et conseiller militaire
- il trouve en Churchill ce qu'il voudrait être lui-même:
le champion d'une grande entreprise
- l'homme d'une seule idée aura l'occasion de revoir Churchill
lors de plusieurs missions à Londres
>> p. 399 le vrai but de l'union franco-britannique:
celui de poursuivre la guerre et d'éliminer du gouvernement
tous ceux qui s'y opposent, l'Angleterre en revanche
ne se liera pas les mains, elle disposera de tout le temps voulu
pour étudier ce qu'on appelle "les modalités d'application"

- De Gaulle se réfugie à Londres grâce au général Spears,
il faut que De Gaulle puisse maintenant blâmer
la capitulation de Pétain envers les anglais et créer un genre
de gouvernement français en exil qui pourrait rallier
d'autres personnalités françaises (ce qui sera un échec)

- à 49 ans, De Gaulle entre dans l'aventure et dans l'histoire
- il devient néanmoins le champion de la France libre,
il sera la France "moi De Gaulle = moi la France"
- et au début, il ne réussira qu'à aggraver
la tension franco-britannique
(bien que Churchill l'ai aussi voulu avec l'opération catapulte)
- et également à s'attirer la méfiance du Foreign Office
qui va le surveiller continuellement

>> p. 409 jamais à Londres en 1940, De Gaulle n'a été
moins libre de sa personne qu'au moment où il
se proclame l'incarnation de la liberté, aussi
souffre-t-il cruellement des conditions
qui lui sont faites et jamais il n'a senti
plus durement sa sujétion aux anglais

>> p. 410 description du caractère de De Gaulle par lady Spears:
être l'obligé de quelqu'un lui était odieux,
plus faible était sa position, plus il devenait arrogant

>> un très bon épisode, bien que le dernier paragraphe
écrit par Benoist-Méchin ne soit pas très clair (p. 415)


5/ Paul Reynaud
- à côté d'un Churchill qui embouche la trompette
du jugement dernier, le petit et frêle Reynaud
ne fait retentir qu'une sonnette d'alarme
- il était contre l'armistice d'où sa démission et à le croire,
la France a sauvé l'Europe et Reynaud a sauvé la France

>> p. 419 l'Angleterre qui joue un rôle dans la carrière
d'un certain nombre de personnes
pour accéder au pouvoir en France,
l'intérêt de la France était alors de maintenir
sa barque dans le sillage de l'Angleterre
- Reynaud a de la sympathie pour les jeunes conservateurs
anglais: Eden, Duff Cooper, Beaverbrook et Spears,
tous étant dans l'ombre de Churchill
- en 1937, Baldwin est remplacé par Chamberlain
qui est un pacifiste convaincu et qui choisit
Halifax au Foreign Office en remplacement d'Eden
- en mars 1938, Blum est chargé de former le gouvernement,
le 8 avril, il s'en va déjà et c'est Daladier
qui devient premier ministre avec Reynaud à la justice
- le 3.9.1939 Churchill est nommé premier lord de l'amirauté
- le 21.3.1940 Daladier démissionne et Reynaud
prend le pouvoir à une voix près (268 contre 267)
- le 28 mars à Londres, Reynaud conclut l'accord
rivant la France à l'Angleterre (sans en informer personne,
ni ses ministres, ni les militaires)
- suite à une dispute avec Daladier, ministre de la défense,
Reynaud veut démissionner, mais l'accession au pouvoir
de Churchill le 10.5.1940 lui fait changer d'avis

>> p. 440/441 le subterfuge de Reynaud pour empêcher l'armistice:
influencer Churchill sans en faire part au cabinet français
>> p. 448 une affaire de télégrammes

note: critique acerbe de Reynaud par Benoist-Méchin, mais
bonne description des dessous de la politique franco-anglaise


6/ Gamelin
- un portrait difficile à établir, car Gamelin
a été relevé de ses fonctions 9 jours après l'offensive allemande
- toutefois, la première cause de la défaite
est la politique imposée au haut commandement
- depuis 1919, l'idée du non-retour de la guerre
avait été dominée par l'action de la SDN (société des nations)
et aussi par la grave dépression économique
causant plusieurs remous sociaux au gouvernement
(soucis d'économie sauf pour la ligne Maginot),
confiance en une stratégie défensive, nomination
au haut commandement par le conseil des ministres
et pas par l'armée (la valeur militaire
n'étant pas toujours de première importance)
manque d'instruction et d'entraînement,
absence de pratique du commandement, baisse
de la production de l'armement, hétérogénéité du matériel, etc)
>> p. 465 comparaison en 1937
de la production industrielle allemande et française

- bref la France de 1939 n'était pas prête à la guerre
- à noter: les différences entre la mobilisation
de 1914 et celle de 1939
>> p. 467 en 1939, la déficience de l'armement français
n'est pas la pénurie d'un homme pauvre,
c'est la gabégie d'un homme riche
qui ne sait pas tirer partie de ses ressources,
mais ce n'est pas Gamelin qui en est responsable

- il n'y avait sous Gamelin aucun commandement unique,
marine et aviation avaient leur propre commandement,
ce ne sera qu'avec l'arrivée de Weygand
que le commandement unique sera institué
- dispersion du commandement: 15 organismes militaires
séparés, c'était la structure nationale adoptée:
une polysynodie = système de gouvernement par conseils,
Darlan aurait voulu les supprimer car d'aucune utilité

- Gamelin aurait dû réagir, mais il ne l'a pas fait
et il déléguera une partie de ses pouvoirs au général Georges
qui sous-déléguera à son tour au général Billotte

- Gamelin réside principalement à Vincennes loin des armées,
on nous explique toutefois que selon son expérience avec Joffre,
il fallait être à portée immédiate du gouvernement,
d'où la délégation de la bataille au général Georges,
au fond Gamelin devait se battre à l'intérieur et à l'extérieur
n.b. c'est ce qui arriva plus tard au commandement allemand
entre Hitler et ses généraux

- le plan initial de Gamelin, pour suivre
la politique du gouvernement était donc purement défensive
- Gamelin sait aussi qu'il faut gagner du temps,
car l'armée française ne sera vraiment prête qu'à partir de 1942

- on ordonne à Gamelin d'avancer en Belgique,
or celui qui pratique une stratégie défensive
ne doit pas immobiliser ses forces, il lui faut conserver
en réserve des masses de manoeuvre prêtes à intervenir
dans toutes les directions puisqu'il ne connait pas
le lieu où l'ennemi l'attaquera

- selon Benoist-Méchin, il aurait fallu attaquer en 1939
à l'ouest lorsque la Wehrmacht était engagée à l'est,
la ligne Siegfried était alors faiblement défendue,
pouquoi Gamelin n'a-t-il pas déclanché une offensive?
parce que la politique ne le voulait pas et que
l'armée française n'était pas préparée pour une telle opération

- l'incertitude de Gamelin façe à son remplacement par Weygand
>> p. 485 l'approche des allemands aurait moins effrayé Gamelin
que s'il voyait apparaître Weygand à la porte de son bureau
dixit un officier de Gamelin

- ce qui manquait surtout à Gamelin, c'était la fermeté du caractère
- toutefois, contrairement à ce que l'auteur
a écrit sur Reynaud, il ne blâme pas Gamelin
et prendrait même plutôt sa défense
>> p. 486 l'opinion de De Gaulle sur Gamelin:
dans sa thébaïde de Vincennes, le général Gamelin
me fit l'effet d'un savant combinant en laboratoire
les réactions de sa stratégie
n.b.thébaïde = lieu isolé et sauvage
où l'on mène une vie austère, calme et solitaire



7/ Weygand
- le chef doit faire corps avec son armée
- Weygand assurera toutefois le commandement
au moment où la guerre est engagée par ses prédécesseurs
et déjà virtuellement perdue
- ses vues (front continu) ne différaient peu de ses collègues,
mais il avait du tempérament ce qui lui a valu d'être tenu
à l'écart, il n'avait pas l'échine assez souple
pour plaire aux maîtres de l'heure
- et en prenant le commandement le 19 mai,
Weygand ne se fait guère d'illusions,
il trouve ses officiers en état de découragement
>> p. 501 il arrive en avion sur une place abandonnée
et sans pouvoir communiquer par téléphone avec ses officiers

- la bataille du nord perdue, Weygand veut maintenant
établir un front en profondeur sur la Somme

- ses rapports ont le mérite d'être clairs et nets
- par contradiction à un Reynaud qui est indécis et angoissé,
mais si la rupture du nouveau front est sans appel,
il est pour entamer des négotiations en vue d'un armistice

- le 13.6. Weygand est résolu à pousser le gouvernement
à demander l'armistice et blâme les ministres
qui veulent quitter la France et abandonner le peuple
- car la fuite des réfugiés en grands nombres
pourraient bien provoquer des désordres et même une révolution
>> p. 512 la situation en Afrique du Nord
et si les allemands n'avaient pas accepté l'armistice
(>> Guderian p. 24), l'Afrique du Nord aurait
été facilement conquise
malgré les flottes anglaises et françaises qui
auraient pu faire payer cher leur passage
- et ce sera Weygand qui réussira à rallier
les territoires d'outre-mer dans l'orbite de la métropole


8/ Darlan
- p. 520 selon le général Spears, Darlan paraissait
moins un marin qu'un acteur jouant le rôle d'un marin,
dans une comédie musicale à grand spectacle
- mais Darlan aimait la marine, il y avait toujours eu
des bateaux dans sa famille
- un amiral de qualité, avec une aversion pour le désordre
et l'irresponsabilité,
les ministres passaient mais Darlan restait en place
et il fournit à la France de 1936 à 1939
la flotte la plus puissante après la Royal Navy
>>p. 524 petit résumé de la marine française

- lors de l'entrée en guerre, la flotte française
est magnifique, dixit l'auteur:
- 10 bâtiments de ligne dont les récents Dunkerque,
Richelieu, Jean-Bart et Strasbourg
- 2 porte-avions: le Béarn et le Commandant-Teste
- 19 croiseurs de bataille
- 32 contre-torpilleurs (destroyer)
- 38 torpilleurs d'escadre (torpedo boat)
- 77 sous-marins
en tout environ 175 bâtiments

- Darlan n'est pas anglophile et il est germanophobe de principe
- il n'est pas question pour lui de remettre la flotte à l'Allemagne
et la solidarité navale franco-anglaise n'est pas encore brisée
malgré la priorité donnée aux troupes anglaises
lors du réembarquement à Dunkerque
- il promet officieusement à Churchill que la flotte française
restera française sous pavillon français ou sera sabordée
>> p. 534 l'importance de la flotte française

- la fissure avec les britanniques apparaîtra le 3 juillet 40
lors du rapt des vaisseaux français dans les ports britanniques,
l'ultimatum de l'amiral Cunningham à Alexandrie
et l'agression de la flotte français à Mers-el-Kébir
- l'Angleterre est accusée de trahison (déloyauté)
et de traîtrise (perfidie), un affront terrible
pour Darlan qui n'oubliera jamais cette injure


9/ Chautemps
- durant les journées de juin 40, il y eut deux duels:
a) entre Reynaud et Weygand sur le plan militaire
b) entre Reynaud et Chautemps sur le plan politique

- Chautemps, l'homme de la conciliation et des compromis,
il est tout miel, mais persévérant avec un doux entêtement
>>p. 542 description de Chautemps

- c'est lui qui conduira - sans en avoir l'air -
à demander les conditions pour un armistice
(il aura littéralement accouché de l'armistice)
- c'est lui aussi qui lance l'idée d'une scission
du gouvernement: une partie à Alger, l'autre dans la métropole
- puis on n'entendra plus parler de lui, il disparaît
chargé d'une mission confidentielle aux Etats-Unis


10/ Lebrun
- c'est un peu l'arbitre ballotté d'un parti à l'autre,
mais sans grand pouvoir, se bornant à suivre la majorité
- son honnêteté tranche sur la nuée de faux témoins
( = personne qui fait un faux témoignage, pour égarer
les enquêteurs ou falsifier les éléments
de l'enquête par profit ou par raisonnement)
et d'arrivistes présomptueux au chevet de la IIIème république

>> p. 554 description de la nature de sa fonction,
un personnage purement décoratif
n.b. qui ne le sera plus dès la réforme instituée
par De Gaulle en 1959

- hostile à l'armistice, Lebrun restera toutefois silencieux
et se rangera à la majorité
- il donnera aussi sa démission de par la volonté générale,
la nouvelle constitution votée le 10 juillet
n'ayant pas de place pour un président de la république
à côté d'un maréchal de France, chef de l'état français


11/ Jeanneney et Herriot
- Jules Jeanneney: à Vichy, le 10.7.40, il préside le Sénat
(qui forme avec la chambre des députés, l'Assemblée nationale),
il accordera au maréchal Pétain
les pleins pouvoirs pour créer un nouveau régime
- Edouard Herriot, président de la chambre des députés
= chambre basse,
il s'abstient volontairement, lors du vote du 10 juillet
accordant les pleins pouvoirs constituants au maréchal Pétain
- deux personnages pratiquement inséparables
(tel Laurel et Hardy, maigre et bien portant)
> p. 566/567 description de Jeanneney et Herriot
par le général Spears, envoyé de Churchill en France
>> p. 569 le discours de Jeanneney de nature à donner
au maréchal une autorité considérable
- réponse de Jeanneney au procès du maréchal en 1945:
où chacun cherchait un guide et où tout le monde
se montrait heureux d'en avoir découvert un
qui fut peut'être mauvais,
mais qui était le seul qui existât à ce moment-là

- si Jeanneney était plutôt pour l'armistice,
Herriot voulait continuer la lutte, mais
comme maire de Lyon, devant l'avance allemande,
il demanda l'accord du maréchal pour
déclarer Lyon ville ouverte (puis tous les villes
dès 200'000 habitants furent déclarées villes ouvertes)


12/ Laval
- on n'entend guère parler de lui jusqu'à l'armistice,
mais derrière lui, il a déjà un long passé politique,
- Weygand et Laval ne s'aiment guère
et pourtant leurs opinions coïncident
>> p. 580 l'effondrement de la France était considéré
un peu partout commele prélude de désastres
plus grands encore et malgré les discours claironnants
de Churchill, la cause anglaise apparaissait comme désespérée,
en fait, nous savons aujourd'hui que la Grande-Bretagne
était plus proche de la destruction qu'elle
ne se l'imaginait elle-même
(our Vichy gamble by William Langer)

>> p. 581 la guerre 39-40 n'a pas été déclarée
légalement par la France, la guerre ne pouvant
être déclarée que par le parlement,
or celui-ci n'avait pas été ni réuni ni consulté
>> p. 582 en 1940, selon Laval, le gouvernement
ne pouvait/devait pas quitter la France
- et de par la déficience de la zone sud non occupée,
on ne pouvait pas faire autrement que collaborer avec l'Allemagne
(n.b. l'Allemagne occupe 52 départements et tient en ses mains
80% du potentiel industriel, 75% des ressources agricoles,
la zone sud n'a pas de blé, pas de viande, pas de sucre
alors que six millions de réfugiés depuis la zone nord
et la Belgique y campent dans des conditions déplorables)

- Laval avait au moins une qualité: il aimait son pays
et Benoist-Méchin n'est pas trop sévère envers Laval
>> p. 593 description de Laval par Léon Blum


13/ le maréchal
>> p. 601 immobile et silencieux jusqu'au matin du 17 juin,
c'est lui qui cloue au sol le tourbillon des évènements
et maintient l'unité française, il est alors le pôle
vers lequel tout converge, autour duquel tout prend forme,
sa figure prend un grand rayonnement

- au matin du 16 juin, Reynaud n'a déjà plus le pouvoir,
c'est Pétain qui a pris l'ascendance,
sans lui plus de gouvernement, mais le chaos

>> p. 610 réflexion de l'auteur sur le pouvoir,
celui de Pétain repose sur ses faits d'arme
et son commandement à Verdun durant la Ière guerre
- c'est le seul homme qui pouvait arranger la situation
dans laquelle se trouvait la France
que l'on pensait alors serait totalement occupée
- et selon Benoist-Méchin, Pétain a été élu légalement
(peut'être comme Hitler = note du lecteur)

- en tout cas dans ce chapitre, Benoist-Méchin
prend vraiment la défense du vieux maréchal
(un peu comme De Gaulle, voir plus bas)



CONCLUSION (p. 625 à 632)
- la France n'était pas prête à la guerre
et son entrée en guerre s'effectua après celle
de l'Angleterre à laquelle elle était liée

- le gouvernemnt français avant la guerre
était instable et le Haut-Commandement
français peu préparé à une guerre moderne

- et on ne croyait pas à la victoire de l'Allemagne
(nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts,
dixit Paul Reynaud)

- réflexions sur le changement de constitution
et le sens de ce changement
1/ établir un ordre nouveau autoritaire
2/ l'ordre nouveau doit être national
(redresser la fierté nationale avec l'esprit du peuple)
3/ l'ordre nouveau doit être social
(hiérarchie du travail basée sur l'efficience
avec suppression des luttes de classe)


>>> ce récit historique demeure remarquable de précision,
de rigueur, et s’impose par la qualité de son écriture
comme par sa finesse d’analyse,
il constitue toujours un modèle du genre
- Benoist-Méchin fait ici pleinement œuvre d’historien,
en dépit de ses engagements politiques qui l’ont conduit
à prendre parti en faveur de la collaboration


n.b. Benoist-Méchin fait souvent référence à Pertinax
(voir information)


annexes
- couverture du livre
- le Strasbourg quittant Mers-el-Kébir
- les canons de Dakar
- portrait du maréchal à 84 ans
lors de la prise du pouvoir
- matériel de propagande du régime de Vichy


Information
A/ - Pierre-Etienne Flandin (1889-1958)
pendant la courte période de cinq semaines où Flandin
occupe le poste de ministre des affaires étrangères,
les négociations secrètes menées par l'intermédiaire
du professeur Louis Rougier et du ministre Jacques Chevalier
aboutirent à un modus vivendi qui permit de ravitailler la zone libre
par les ports de la Méditerranée et qui garantissait
le Royaume-Uni contre toute initiative française
allant au-delà de la stricte application des clauses de l'armistice,
cependant, Flandin était un sincère partisan
de la politique de Montoire
et d'une collaboration loyale avec les allemands,

c'est ainsi que le 6 janvier 1941, il informe
la Commission d'armistice que des accords
avaient été trouvés avec les britanniques
permettant la levée du blocus,
afin de laisser entrer en zone non-occupée
des produits de consommation courante, comme
il était prévisible, les britanniques rompirent les accords
dès qu'ils furent prévenus de la rupture du secret
des accords franco-britanniques;

Flandin trouve une autre occasion
de prouver sa bonne volonté aux Allemands:
le 29 janvier, il leur proposera la construction
en commun en zone occupée d'un nouvel avion de chasse,
mais Otto Abetz, l'ambassadeur d'Allemagne à Paris,
refuse systématiquement de le rencontrer, cependant
les Allemands, qui n'avaient pas accepté le départ de Laval
et avaient refusé tout contact avec son successeur,
exigent le départ de Flandin, sous la menace
d'un véritable blocus dans la zone occupée,
Flandin ne peut regagner sa maison dans l'Yonne
et se réfugie sur la Côte d'Azur,
il démissionne le 9 février 1941


B/ - point de vue de De Gaulle sur Pétain:
- toute la carrière de cet homme d’exception
avait été un long effort de refoulement,
trop fier pour l’intrigue, trop fort pour la médiocrité,
trop ambitieux pour être arriviste, il nourrissait
en sa solitude une passion de dominer,
longuement durcie par la conscience de sa propre valeur,
les traverses rencontrées, le mépris qu’il avait des autres,
la gloire militaire lui avait, jadis, prodigué ses caresses amères,
mais elle ne l’avait pas comblé, faute de l’avoir aimé seul,
et voici que, tout à coup, dans l’extrême hiver de sa vie,
les événements offraient à ses dons et à son orgueil
l’occasion tant attendue de s’épanouir sans limites,
à une condition, toutefois, c’est qu’il acceptât le désastre
comme pavois de son élévation et le décorât de sa gloire,

- malgré tout, je suis convaincu qu’en d’autres temps,
le maréchal Pétain n’aurait pas consenti
à revêtir la pourpre dans l’abandon national,
je suis sûr, en tout cas, qu’aussi longtemps qu’il fut lui-même,
il eût repris la route de la guerre dès qu’il put voir
qu’il s’était trompé, que la victoire demeurait possible,
que la France y aurait sa part, mais, hélas,
les années, par-dessous l’enveloppe, avaient rongé
son caractère, l’âge le livrait aux manœuvres de gens habiles
à se couvrir de sa majestueuse lassitude,
la vieillesse est un naufrage, pour que rien ne nous fût épargné,
la vieillesse du maréchal Pétain allait s’identifier
avec le naufrage de la France
(Charles de Gaulle, mémoires de guerre,
l’Appel, 1940-1942)

C/ - Pertinax
- André Géraud, de son nom de plume Pertinax (1882-1974)
est un journaliste français, spécialiste
des relations internationales,
auteur du livre les fossoyeurs
(voir ce titre sous espionnage)
sur la défaite militaire de la France en 1940
et les principales personnes concernées
(Renaud, Daladier, Gamelin, Weygand, Pétain)

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