tome 5 naissance du christianisme

série: Religions de la Bible (les)
éditeur: Dargaud
auteur: Collectif
classement: biblio417
année: 1985
format: cartonné
état: TBE
valeur: 15 €
critère: **
remarques: dans la série les religions de la Bible:
tome 5 la naissance du christianisme,
illustrations en partie inédites par Blasco
>> voir section album:
bible/Nouveau Testament,
les actes des apôtres

1/ les actes des apôtres
(récit en bd par Blasco)

- Antioche, 3ème ville de l'empire,
carrefour entre l'Orient et l'Occident
- après la mort de Judas, Matthias devient
le 12ème apôtre

- Pierre et Jean sont arrêtés par Anne,
le caïphe sadducéen,
mention de Barnabé, le lévite, qui vend
ses biens pour suivre les apôtres,
Ananie ne vend que la moitié et
garde l'autre moitié pour lui,
il sera puni car l'amour de Dieu
veut la totalité de ses biens,
Gamaliel, le pharisien, qui défend Pierre
et Jean devant le Sanhédrin,
arrêtés puis délivrés par un ange de Dieu

- pour s'occuper de l'administration
et pour assister les apôtres,
sept nouveaux disciples sont choisis:
Etienne, Philippe, Prochore,
Nicanor, Timon, Parmenas et Nicolas

- Etienne, qui est le plus actif
dans ses actes et paroles s'attire la haine
de la populace et sera le premier martyr,

Simon le magicien offre de l'argent à Pierre
pour être aussi à même de faire des miracles
(d'où l'expression "Simonie"
>> p. 40 vous savez qu'il est défendu à un juif
de se lier avec un étranger


2/ l'enfance de Jésus

- Marc et Jean sont entièrement muets
sur l'enfance de Jesus,
seuls Luc et Matthieu le mentionnent avec toutefois
quelques contradictions tel "le verbe s'est fait chair"

- Luc est centré sur la personne de Marie
tandis que chez Matthieu tout gravite autour de Joseph

- Noël (= natalis = naissance) choisi le 25 décembre
pour détourner sur la personne du Christ
les solennités en usage à cette époque chez les païens
>> p. 49 une belle planche (mosaïque)

- Jesus est juif, ne dit pas un mot sur l'esclavage,
mais ne dédaigne pas la familiarité des femmes
tout en respectant le rôle et la personnalité de la femme,
il appelle toutefois sa mère "femme"

- Jean-Baptiste, tué par Hérode Antipas,
sous l'instigation de sa seconde femme,
Hérodiade et de sa nièce Salomé

- Jean-Baptiste, fils du prêtre Zacharie,
surnommé "la voix qui crie dans le désert",
mène une vie d'ascète, il fait penser à Elie,
le prophète de la fin des temps,
il est proche des communautés de Qumrân
et proclame une justice sociale,
il prophétise la venue du Messie,
l'agneau de Dieu


3/ Saül de Tarse (récit en bd par Blasco)

-rendu aveugle par une vision de Dieu,
Saül est converti par Annanie à Damas,
la vue lui est rendue
et il devient un disciple du Christ
- Saül et Barnabé se rendent alors à Jérusalem,
puis à Antioche avec Jean surnommé Marc
où leurs convertis sont appelés pour
la première fois "chrétiens"
- Pierre est arrêté par Hérode puis libéré
par un ange de Dieu
- Saül qui a pris le nom de Paul se rend
encore avec Barnabé à Chypre, puis
en Pamphilie, ils se séparent alors,
Marc et Barnabé retournent à Antioche
et Paul continue son voyage



4/ les premiers écrits du christianisme

- le Nouveau Testament est aussi
constitué de nombreux livres
dont la liste est appelée "le canon des écritures"
(du grec kanôn qui signifie modèle, règle)

- le Nouveau Testament est l'ensemble
des livres fondateurs du christianisme
(27 livres) avec le classement suivant:
a) les quatre évangiles
b) les actes des apôtres
c) les lettres pauliniennes (14 livres)
d) les épîtres catholiques (7 lilvres)
e) l'apocalypse

les quatre évangiles
- les évangiles (du grec "enaggellion" = bonne nouvelle),
- les 3 premiers évangiles présentent de belle ressemblance
qu'il est possible de disposer en colonnes parallèles
(d'où le grec "syn-opse" = évangile synoptique)
- celles-ci se basent sur les écritures du peuple d'Istaël
et sur les actions et paroles de Jesus, on distingue:
- les récits de la Passion
- les paroles et enseignements de Jesus
(mémorisés par les apôtres et les disciples)
- les récits des évènements de la vie de Jesus
- le midrash chrétien, c'est à dire les interprétations
faites par l'Ancien Testament pour
montrer que Jesus est bien le messie
- c'est à partir de ces documents que
les évangélistes écrivirent leur évangile,
chaque évangéliste a produit une oeuvre originale,
ce ne sont pas des livres d'historiens mais de croyants
- Jesus parlait l'araméen, mais les évangiles
furent d'abord écrits en grec

A) l'Evangile de Matthieu (qui remplace Judas)
- Matthieu est l'évangile où l'on trouve
la plus forte proportion
de citations de l'Ecriture à tendance judaïsme
(traditions et coutumes juives)
écrit probablement vers 75-90 AC

B) l'évangile de Marc (Jean surnommé Marc)
- raconte surtout la vie publique de Jesus,
de sa naissance à sa mort,
c'est probablement le plus ancien évangile (65-70 AC)

C) l'évangile de Luc (compagnon de Paul)
- d'origine grecque, Luc est médecin
et connait le moins le judaïsme
et si ses écrits sont littérairement
les meilleurs, ils sont empreints d'imprécisions,
écrits en 80-90 AC,
ses récits sont surtout destinés
à des lecteurs de culture greco-latine
- Luc avec Matthieu est le seul à mentionner
la naissance de Jesus,
Luc montrera aussi l'expansion de l'évangile
de Jérusalem à Rome

D) l'évangile de Jean (Jean, le disciple
bien aimé de Jesus)
- celui-ci est quelque peu différent,
faisant plus de place à de longs discours de Jesus,
le vocabulaire est simple
et le symbolisme fondamental
(vie-mort, lumière-ténèbre, aimer-haïr),
il fut surnommé "l'évangile spirituel",
fruit de la méditation et de la réflexion,
écrit vers 95-100 AC

E) les Actes des apôtres (écrits par Luc)
en deux parties:
1/ le personnage de Pierre, la conversion
de Saül, le martyr d'Etienne
2/ le personnage de Paul et ses voyages

Luc veut souvent montrer que le Christ
ressuscité demeure, par l'esprit,
à l'oeuvre dans l'Eglise et dans l'histoire

F) les lettres des apôtres
- dans les premiers siècles du christianisme,
chaque église était autonome dans son organisation,
mais pas isolée et des lettres étaient
échangées entre les diverses églises
par des voyageurs et des disciples,
l'empire romain avait un service de poste, mais
pratiquement uniquement pour son administration)

- les lettres pauliniennes
(= les 13 premières lettres du Nouveau Testament)
qui aident surtout les chrétiens à progresser
dans leur foi,
Paul s'y engage toujours très vivement,
écrivant avec passion,
il sait même parfois être violent dans son style

- les épîtres catholiques
lettres de Pierre, de Jude, de Jacques
et de Jean, elles mettent en garde
contre les faux-docteurs et sont
un vibrant appel à demeurer
dans la foi et la vérité

n.b. Pierre a une chevelure
et une barbe importante,
Paul est barbu mais chauve
(selon des médailles et fresques
à voir au musée du Vatican)


5/ l'apocalypse de Jean ( = révélation)
- par son caractère visionnaire et ésotérique,
l'apocalypse ne fut pas accepté de suite,
Jean l'aurait écrit sous le règne
de Domitien (92-96 AC),
les épreuves qui surgissent alors
(persécutions par Domitien)
sont peut'être à l'origine
de ce thème apocalyptique de Jean,
les hommes seront jugés et
les bons récompensés

les pères apostoliques
écrits principalement par les disciples ou
associés à l'apostolat des apôtres dont:
- l'épître de Barnabé, disciple de Paul
- les écrits de Clément de Rome, disciple de Pierre
- la didache (du grec enseignement)
- le pasteur d'Hermas (écrit en 100 AC
par Hermas, prophète à Rome)
- les lettres d'Ignace d'Antioche (évêque d'Antioche)
- la lettre de Polycarpe (évêque de Smyrne)

les apocryphes du Nouveau Testament
(apocryphe = secret, caché)
- sur la vie de Jesus, de Marie, de Joseph
(protévangile de Jacques sur la vie de Jesus)
et autres écrits sur les apôtres, écrits
parfois jugés hérétiques,
tel l'évangile de Thomas

- de peu de valeur intrinsèque,
cette littérature nous apporte toutefois
des informations sur l'histoire
de l'Eglise et de son développement
>> p. 130/131 communautés juives et
chrétiennes dans l'empire romain
>> p. 136 portrait de Paul et ses voyages


6/ la vie quotidienne
des premiers chrétiens

- les premiers chrétiens convertis sont
des citadins, parlant grec et sont
moins constitués de prolétaires,
mais touchant toutes les classes de la population,
vis-à-vis de Rome, les chrétiens sont à leur début
unn faction sectaire de la religion juive

- par la suite, des conflits opposeront
chrétiens et païens,
la marque particulière de la vie commune est
une sorte de communisme chrétien,
les croyants ensemble mettant tout en commun,
en tout cas, ils forment une fraternité
dont la solidarité et le partage
sont pratique courante

- comme rite d'initiation,
le baptême remplace la ciconcision,
à part cela, la vie des chrétiens
- exception faite des soldats et des bouchers
change peu extérieurement, contrairement
aux juifs qui ont leurs coutumes propres,
les agapes fraternelles tendent à réunir
les différents milieux sociaux
- dimanche, le jour de repos est
le jour de la fête principale,
puis vient Pâque et Noël
(dérivé de la fête païenne
du "sol invictus" = soleil invaincu)

- dans la communauté elle-même, on distingue:
des prophètes, des diacres (service des tables,
des docteurs ou didascales (enseignement),
des épiscopes (qui président les assemblées)
et même des mystagognes
(approfondissement de la foi)

pour convertir, les apôtres procédaient
par une solennelle proclamation
qui se veut l'écho fidèle d'un appel de Dieu
à la conversion,
l'instruction religieuse postérieure
(un genre de service après vente)
sera fait par les pasteurs, docteurs
et plus tard presbytres,
un seul but: situer la foi du fidèle
par rapport à la personne de Jesus Christ
(qui ne veut pas du titre de Messie, mais
plutôt fils de l'Homme ou Fils de Dieu)
et surtout croire à sa ressuscitation,
on condamne aussi toute déviation
de leur doctrine, tel que:
si il y a un évangile différent,
qu'il soit anathème = maudit
(lettres aux Galates 1.8-9)
et le traite d'antéchrist (Jean et Jude)

hémorroïsse = femme affectée
d'un flux de sang (qui a ses règles)

lors du concile de Jérusalem en 49 AC,
il fut décidé de proséliter
les juifs et les païens sur un même pied d'égalité,
toutefois les juifs eurent plus
de peine à accepter l'évangile

durant la guerre des juifs (60-70 AC),
les chrétiens ne prennent pas part à la révolte
et quittent la ville sainte,
ils déplorèrent cette catastrophe, mais
la destruction du temple
n'eut pas de grande conséquence pour eux

plus tard, en 200 AC, la rupture entre
la synagogue et l'Eglise fut complète
et le christianisme se répandit surtout dans
le monde gréco-romain
le nom de Jesus en hébreu: IESHOUA


7/ l'histoire de Paul
(récit en bd par Blasco)

- Paul continue des voyages avec Silas et
Timothée à travers l'Asie Mineure,
puis ils se rendent en Grèce et Macédoine
(Thessalonique, Athènes,
Corinthe où Paul réside quelque temps
et où il y rencontre Aquilas,
un réfugié juif de Rome)
>> p. 139 Paul n'est pas chauve,
mais il s'est fait raser le crâne
à la suite d'un voeu à Cenchrées
(un des deux ports antiques de Corinthe)

- retour de Paul à Jérusalem où il est est arrêté
>> p. 152 le discours de Paul pour sa défense

- sa condition de citoyen romain aide
beaucoup Paul et il s'en sert assez souvent,
il est conduit à Félix, gouverneur romain à Césarée,
il y reste prisonnier deux ans
puis en appelle à César,
durant le voyage, le navire s'échoue à Malte,
nombreux écrits de Paul
(mais pas un mot sur les galériens),
il meurt à Rome décapité

- conclusion: Paul est le méchant devenu bon
par l'action de Dieu (serait-il le seul?),
c'est une personne qui a étudié la
philosophie donc intelligent et érudit,
ce fut peut'être le plus grand apôtre
et convertisseur, il sera plus combatif
que Pierre


8/ portrait de Paul

- de destructeur, Paul devient constructeur
du christianisme
(peut'être le plus grand des apôtres,
l'apôtre des Gentils),
il est né à Tarse (ville universitaire,
mentionnée par Strabon)

- tout comme Philon d'Alexandrie qui propage
la foi et la religion juive,
Paul propage la foi et la religion du Christ,
Paul fut soutenu par Gamaliel, pharisien et
président du Sanhédrin de Jérusalem),
il insista surtout que l'Eglise du Christ
était la seule à reconnaître,
rompant ainsi avec la religion juive


9/ les premiers chrétiens vus
par leurs contemporains

- jusqu'en 60 AC, les chrétiens étaient
considérés comme une secte du judaïsme
(privilège accordé à la religion juive
par César de ne pas rendre un culte à
l'empereur ou aux divinités romaines)

- Pline le Jeune mentionne pour la
première fois les chrétiens (100 AC)
>> p. 177 la lettre de Pline le Jeune
à Trajan concernant les chrétiens
>> p. 178 la réponse de Trajan:
l'empereur aussi peut accorder
son pardon si il y a repentir

- les chrétiens vont toutefois être
assez tôt accusés de troubler l'ordre public
et d'organiser des réunions secrètes,
Tacite, de son côté, innocente les chrétiens
contre les accusations de Neron
et mentionne qu'ils faisaient naître la compassion,
massacrés qu'ils étaient, non dans l'intérêt général,
mais pour satisfaire la crauté d'un seul,
Tacite donnera aussi dans ses "Annales"
quelques informations historiques
sur la mort du Christ

- deux autres écrivains romains se sont
occupés du christianisme:
a) Méliton, évêque de Sardes (175 AC) et
b) Origène (245 Ac)

- la "pax romana" a été un terrain très favorable
pour la propagation du christianisme
(pas de guerre entre états donc
pas de violence ou de vengeance),
mais d'autres religions en profitèrent
aussi tel le mithranisme,
toutefois, contrairement aux autres religions,
le christianisme et le judaïsme ne
reconnaissaient qu'un seul dieu
et ne pouvait donc aussi adorer l'empereur,
d'où phénomène de rejet par le peuple romain,
d'où les persécutions de 49 à 311 AC

- commencées sous Claude, les persécutions
furent surtout fortes sous Néron,
Domitien, Trajan (qui introduisit
une législation à leur égard),
Marc-Aurèle, Septime-Sévère et
surtout sous Maximien (233-238 AC),
Dèce (249-251), Valérien (253-259),
sous Dioclétien (284-305) qui fut la
dernière persécution mais la plus longue,
toutefois grâce à leur foi et à leur entêtement,
les chrétiens conservèrent
leur religion intégralement


10/ les religions à Rome

- les pontifes à Rome surveillaient la
religion nationale
et étaient chargés d'intégrer les autres
religions d'origine étrangère

- le culte privé fondé sur une morale,
Manes = les bons et Laves,
lemures ou larvae = les mauvais dieux,
chaque maison possédait son petit autel
(le laraire)
- le culte public était conçu pour la cohésion sociale,
la "fides" = vertu captiale, fides populi romani
= bonne foi du peuple romain,
les trois principaux dieux:
Jupiter, Mars et Quirinus

n.b. Quirinus, est un ancien dieu romain,
faisant partie avec Jupiter et Mars
de la triade précapitoline,
c'est la forme divinisée de Romulus,
Vesto, Vulcain, Neptune
= dieux du feu et de l'eau,
Cérès, Venus et Saturne
= dieux de la fécondité

- le culte impérial débuta avec César
qui pensait que certains citoyens
méritaient des honneurs particuliers,
tel le triomphe,
deux ans après sa mort,
il fut proclamé "divus" (divin)

les religions orientales:
- le culte de Cybèle
déesse-mère du mont Ida qui rappelait
aux romains leur origine troyenne
"les livres sybillins" = livres sacrés,

Mithra: son apparition en 204 BC arriva
sous la forme d'une pierre noire,
avec le taurobule dont le sang du taureau
immolé sur une dalle trouée dégouttait
sur le fidèle

- le culte égyptien
Isis et Osiris furent les plus répandus
chez les romains, car le culte promettait
résurrection et vie éternelle

- le culte de Mithra
dieu solaire purificateur, porteur
d'espérance avec sa symbolique
du sang et du feu, était d'origine syrienne
et fut longtemps un sérieux
concurrent du christianisme

n.b. à noter que dans toute l'histoire romaine,
riche en guerres,
la religion ne fut la cause d'aucune guerre
et les persécutions du christianisme ont
toujours été d'ordre politique
d'où l'inscription sur la croix de Jesus:
Iesus Nazarethanus Rex Iodurum INRI
= Jesus de Nazareth, roi des juifs

- les lieux de culte (église domestique)
le plus ancien est un baptistère
à Doura-Europos en Syrie

- les sépultures = tombe, tombeaux,
memorial, cénotaphe = tombeau sans corps
- les catacombes, ad catacumbas (= au ravin)
où se réfugient les chrétiens
lors des persécutions

- les symboles:
Jesus est toujours représenté beau,
blond et imberbe, donc différent de
l'oriental plutôt brun, bazané et barbu
mais surtout Jesus est de race blanche
= le Bon Pasteur ou le Bon Pécheur
d'où peut'être le signe du poisson
(le dauphin = symbole traditionel du salut)


>> un album tout à fait intéressant et bien documenté
avec quelques bonnes présentations en bande dessinée

annexes
- couverture du volume
- le baptiste et l'agneau de Dieu,
Paris musée du Louvre
- statue de la déesse-mère Artémis d'Ephèse,
Naples musée nationale

couvertures:
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